Renée Moreau — Wikipédia

Renée Moreau
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Renée Marceline MoreauVoir et modifier les données sur Wikidata
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Renée Moreau, né le à Buxeuil dans la Vienne, morte le à Senillé, est une militante et résistante française. Membre de l'Organisation spéciale puis des FTP, elle diffuse des tracts et organise une manifestation. Dénoncée, elle est arrêtée en , torturée, déportée à Ravensbrück, d'où elle revient en juin 1945.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse, débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Renée Moreau naît à Buxeuil dans la Vienne le [1]. Elle est la troisième des quatre filles d'une famille modeste. Elle obtient son certificat d'études mais la condition modeste de sa famille l'entraîne à devenir employée de maison, puis vendeuse à Paris. Elle revient ensuite dans sa région d'origine pour travailler à la Manufacture d'armes de Châtellerault[1].

Résistance[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, Renée Moreau entre dans la Résistance, sur l'invitation de sa collègue et amie Léone Jamain[2]. Elle fait partie de l'Organisation spéciale (O.S.), qui devient plus tard les Francs-tireurs et partisans (FTP)[2]. La Résistance s'organise lors de réunions secrètes à la Manufacture (« la Manu »), et se matérialise d'abord par l'élaboration et la diffusion de tracts auprès de la population[2],[3]. Les tracts qu'elle contribue à diffuser appellent à prendre part et à soutenir la Résistance[3].

Son groupe participe aussi à héberger d'autres résistants, et à les approvisionner en faux papiers d'identité, en provisions et en cartes de ravitaillement, qui sont subtilisées à la mairie[2],[3].

Renée Moreau prend part également aux sabotages dans la région[2], ainsi qu'à l'édition d'un journal clandestin diffusé après du personnel de la Manufacture, le Manuchard libre[2].

Elle est l'une des organisatrices[2] de la grande manifestation du personnel de la Manufacture le . Cette manifestation réunit entre 1 800 et 2 000 manifestants se ressemblant dans la cour, entonnant la Marseillaise malgré la présence de mitrailleuses allemandes, et protestant notamment contre l'envoi de travailleurs en Allemagne[2],[3]. Ils obtiennent partiellement gain de cause[2],[3].

Arrestation, déportation[modifier | modifier le code]

Mais elle est dénoncée, et arrêtée le en même temps que quatorze de ses camarades[3],[4]. Incarcérée à la prison de la Pierre Levée, à Poitiers, elle est battue au cours de nombreux interrogatoires, comme ses camarades[3],[5]. Elles sont transférées le à Romainville près de Paris[3],[5], puis à Compiègne[3] le mois suivant et déportées en Allemagne, dans le camp de Ravensbrück[3],[5]. Elle y découvrent la dure réalité des camps, avec des femmes squelettiques et des charrettes de cadavres[5].

Renée Moreau est tondue, nantie du matricule 22465, et affectée au kommando de Neubrandenburg, où elle subit le travail forcé sous les coups et les privations[6]. En avril 1945, l'Armée rouge approche et les SS donnent l'ordre d'évacuation du camp. Après trois jours de marche sans manger ni boire, elle s'évade avec quelques autres[3],[5] ; leur groupe réussit à s'alimenter dans un champ puis rejoint des prisonniers de guerre français qui les cachent et les nourrissent[3],[5]. Elles retrouvent ensuite les troupes alliées[3],[5].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Lorsque Renée Moreau revient à Châtellerault le , elle ne pèse plus que 38 kg[6]. Elle retrouve la santé, puis reprend son travail à la Manufacture[6].

Elle adhère à la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, et en devient la secrétaire départementale[6]. Elle reçoit la Légion d'honneur, la médaille militaire et la croix de guerre[6].

Renée Moreau meurt à 102 ans le à Senillé dans la Vienne[7].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Franck Bastard, « Châtellerault : Renée Moreau, cent ans, revenue de l'enfer », sur lanouvellerepublique.fr, La Nouvelle République, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h et i Porcu 2007, p. 79.
  3. a b c d e f g h i j k l et m Louis-Charles Morillon, « Renée Moreau, matricule 19360 », sur vrid-memorial.com (consulté le ).
  4. Porcu 2007, p. 79-80.
  5. a b c d e f et g Porcu 2007, p. 80.
  6. a b c d e f g et h Porcu 2007, p. 81.
  7. « Châtellerault : inlassable témoin de l'horreur des camps, Renée Moreau s’éteint à 102 ans », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]