XXIVe gouvernement constitutionnel portugais — Wikipédia

XXIVe gouvernement constitutionnel
(pt) XXIV Governo Constitucional

IIIe République portugaise

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Premier ministre Luís Montenegro.
Président de la République Marcelo Rebelo de Sousa
Premier ministre Luís Montenegro
Élection 10 mars 2024
Législature XVIe
Formation
Durée 26 jours
Composition initiale
Coalition

Alliance démocratique :

Ministres 17
Femmes 7
Hommes 10
Représentation
Assemblée de la République
80  /  230
Chef de l'opposition Pedro Nuno Santos
Drapeau du Portugal

Le XXIVe gouvernement constitutionnel (en portugais : XXIV Governo Constitucional) est le gouvernement de la République portugaise depuis le , sous la XVIe législature de l'Assemblée de la République.

Il est dirigé par le libéral-conservateur Luís Montenegro et formé après les élections législatives anticipées du 10 mars 2024. Il se compose de 17 ministres.

Minoritaire à l'Assemblée de la République, il est constitué d'une coalition entre le Parti social-démocrate et le CDS – Parti populaire, baptisée Alliance démocratique.

Il succède au XXIIIe gouvernement constitutionnel, composé du Parti socialiste et chargé de la gestion des affaires courantes depuis sa démission fin 2023.

Historique du mandat[modifier | modifier le code]

Dirigé par le nouveau Premier ministre libéral Luís Montenegro, ce gouvernement est constitué et soutenu par une coalition entre le Parti social-démocrate (PPD/PSD) et le CDS – Parti populaire (CDS–PP). Ensemble, ils disposent de 80 députés sur 230, soit 34,8 % des sièges de l'Assemblée de la République.

Il est formé à la suite des élections législatives du 10 mars 2024.

Il succède ainsi au vingt-troisième gouvernement constitutionnel, dirigé par le socialiste António Costa.

Formation[modifier | modifier le code]

Le , António Costa remet sa démission au président de la République Marcelo Rebelo de Sousa, quelques heures après que son nom a été cité par la justice dans une affaire de trafic d'influence qui met en cause son ministre des Infrastructures et son directeur de cabinet[1]. Dans la foulée, le chef de l'État annonce avoir accepté cette démission et évoque la possibilité de convoquer des élections législatives anticipées[2]. Il prend effectivement cette décision après avoir consulté les partis politiques et le Conseil d'État, convoquant les Portugais aux urnes le [3].

À l'issue des élections législatives, la coalition des partis de centre droit Alliance démocratique (AD) arrive en tête mais échoue à remporter la majorité absolue, même avec le renfort extérieur de l'Initiative libérale (IL). La droite réaffirme ensuite son refus de gouverner avec le parti d'extrême droite Chega (CH), arrive troisième derrière le Parti socialiste (PS) au pouvoir, qui indique pour sa part ne pas vouloir faire obstacle à l'accession de l'AD au pouvoir[4].

Le , Marcelo Rebelo de Sousa confie au président du Parti social-démocrate (PPD/PSD) et chef de file de l'Alliance démocratique Luís Montenegro la mission de former le nouveau gouvernement portugais[5].

Constitution[modifier | modifier le code]

La liste des ministres est dévoilée le [6].

Composé de 17 membres, dont sept femmes, l'exécutif présente un fort profil politique. Sept ministres appartiennent en effet à la direction resserrée du Parti social-démocrate, ce qui représente 60 % du « noyau dur » de Luís Montenegro. Le président du groupe parlementaire sortant et ancien responsable des questions économiques du PPD/PSD Joaquim Miranda Sarmento devient ministre des Finances, le président du conseil stratégique du parti et ex-directeur de campagne de Marcelo Rebelo de Sousa en 2016 Pedro Duarte est nommé ministre des Affaires parlementaires, les vice-présidents du Parti social-démocrate Paulo Rangel et António Leitão Amaro sont choisis respectivement comme ministre des Affaires étrangères et ministre de la Présidence. Pour les portefeuilles en lien avec des compétences communautaires, le Premier ministre choisit des spécialistes des questions européennes : l'ex-secrétaire d'État dédié aux fonds européens Manuel Castro Almeida comme ministre de la Cohésion territoriale, et le député européen José Manuel Fernandes au poste de ministre de l'Agriculture. Un seul ministre appartient au CDS – Parti populaire, Nuno Melo, qui se voit confier le ministère de la Défense nationale, comme attendu[7],[8].

La composition du nouvel exécutif met aussi en exergue des recrutements au sein de la société civile. Le ministère de l'Administration interne est confié à la juge du Tribunal suprême Margarida Blasco, ancienne directrice des renseignements intérieurs puis de l'Inspection générale des forces de sécurité intérieure. L'universitaire et vice-président du Conseil économique et social Fernando Alexandre prend ainsi les rênes du « super-ministère » de l'Éducation, de la Science et de l'Innovation. Ana Paula Martins, ex-directrice d'hôpital et ancienne présidente du conseil national de l'ordre des pharmaciens devient ministre de la Santé. Pour le ministère du Travail, Luís Montenegro appelle Maria Palma Ramalho, juriste spécialisée en droit du travail à l'université de Lisbonne. L'avocate Rita Júdice devient ministre de la Justice, tandis que le ministère de la Culture échoit à Dalila Rodrigues, directrice depuis cinq ans du monastère des Hiéronymites et de la tour de Belém[8].

La prise de fonction du gouvernement a lieu le suivant[9]. Le , l'Assemblée de la République rejette les motions de rejet du programme gouvernemental déposées par le Bloc de gauche (BE) et le Parti communiste (PCP), par 137 et 138 voix contre, 78 et 77 abstentions, et 13 voix pour[10].

Composition[modifier | modifier le code]

Poste Titulaire Parti
Premier ministre Luís Montenegro PPD/PSD
Ministre d'État
Ministre des Affaires étrangères
Paulo Rangel PPD/PSD
Ministre d'État
Ministre des Finances
Joaquim Miranda Sarmento PPD/PSD
Ministre de la Présidence António Leitâo Amaro PPD/PSD
Ministre adjoint et de la Cohésion territoriale Manuel Castro Almeida PPD/PSD
Ministre des Affaires parlementaires Pedro Duarte PPD/PSD
Ministre de la Défense nationale Nuno Melo CDS-PP
Ministre de la Justice Rita Júdice Indépendant
Ministre de l'Administration interne Margarida Blasco Indépendant
Ministre de l'Éducation, de la Science et de l'Innovation Fernando Alexandre Indépendant
Ministre de la Santé Ana Paula Martins Indépendant
Ministre des Infrastructures et du Logement Miguel Pinto Luz PPD/PSD
Ministre de l'Économie Pedro Reis PPD/PSD
Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale Maria do Rosário Palma Ramalho Indépendant
Ministre de l'Environnement et de l'Énergie Maria da Graça Carvalho PPD/PSD
Ministre de la Jeunesse et de la Modernisation Margarida Balseiro Lopes PPD/PSD
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche José Manuel Fernandes PPD/PSD
Ministre de la Culture Dalila Rodrigues Indépendant

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le Premier ministre António Costa démissionne », RTL Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (pt) « Marcelo convoca partidos e Conselho de Estado e só depois fala ao País », Diário de Notícias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Élections anticipées le 10 mars 2024 au Portugal », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. AFP, « Au Portugal, l’opposition de centre droit remporte les législatives et refuse de gouverner avec l’extrême droite », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. AFP, « Portugal: le dirigeant de droite modérée Luis Montenegro nommé Premier ministre », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (pt) « Perfis DN. Conheça melhor os 17 ministros de Montenegro », Diário de Notícias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (pt) Artur Cassiano, « Um governo político feito com a prata da casa », Diário de Notícias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b (pt) Salomé Pinto, « Montenegro mantém orgânica de Governo de Costa com equipa blindada », Eco,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (pt) « Marcelo promete "apoio solidário e cooperante" e exige "diálogo aturado" », Diário de Notícias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (pt) « Parlamento chumba moções de rejeição de BE e PCP ao programa do Governo », Diário de Notícias,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]