Amphithéâtre de Cahors — Wikipédia

Amphithéâtre de Cahors
Mur externe et contreforts.
Mur externe et contreforts.

Lieu de construction Divona Cadurcorum (Gaule aquitaine)
Date de construction seconde moitié Ier siècle
Dimensions externes 120 × 90 m
Protection Logo monument historique Classé MH (2019)[1]
Géographie
Coordonnées 44° 26′ 44″ nord, 1° 26′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : Lot
(Voir situation sur carte : Lot)
Amphithéâtre de Cahors
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Amphithéâtre de Cahors
Liste d'amphithéâtres romains

L'amphithéâtre de Cahors est un amphithéâtre romain construit dans la ville de Divona Cadurcorum, aujourd'hui Cahors dans le département français du Lot.

Ce grand amphithéâtre (120 × 90 m) est construit, sans doute dans la seconde moitié du Ier siècle, dans la ville antique elle-même et non à l'écart, ce qui est peu courant. Abandonné vers la fin du IVe siècle, il n'est découvert que dans les années 2000 et de manière fortuite. Ses vestiges, exposés dans une crypte archéologique, sont classés comme monuments historiques en 2019.

Localisation[modifier | modifier le code]

Plan partiel de Divona Cadurcorum sous le Haut-Empire.

L'amphithéâtre est construit à l'angle sud-est du carrefour des voies considérées comme les axes structurants de la voirie de la ville. Un grand ensemble monumental est constitué au sud du decumanus maximus, avec d'ouest en est le grand temple à cella circulaire, le forum et l'amphithéâtre[2]. L'implantation de l'amphithéâtre dans le centre urbain est une disposition rare hors de la Gaule narbonnaise ; elle se retrouve à Samarobriva (Amiens).

Son implantation profite de la pente descendant vers le Lot au sud et à l'est, ce qui permet de limiter, pour une bonne part, les travaux de maçonnerie nécessaires à la construction de la cavea[3].

Dans la ville moderne de Cahors, l'amphithéâtre se trouve très largement enfoui sous les allées Fénelon, le collège Gambetta, la bibliothèque municipale et le boulevard Gambetta[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

La construction de l'amphithéâtre remonte peut-être à l'époque flavienne[5], son abandon intervenant à la fin de la période valentinienne[6]. Une fortification protège la ville à l'est immédiat de l'amphithéâtre, qui n'y est pas intégré, et jusqu'au bord du Lot. L'emprise du monument devient alors une friche ou un lieu de pâture pour le bétail ; des inhumations sont pratiquées dans l'un de ses vomitoires[7]. Après l'abandon du monument, ses maçonneries sont récupérées et remployées pour la construction d'autres édifices[8].

L'existence de l'amphithéâtre est ignorée jusqu'en 2003 où les premiers travaux de creusement d'un parking souterrain mettent en évidence les vestiges de son mur extérieur sur une longueur de 50 m[6]. Cette découverte fait de Divona Cadurcorum l'une des villes de Gaule, peu nombreuses en-dehors de la Gaule narbonnaise, qui possèdent à la foi un théâtre et un amphithéâtre[9]

L'ensemble des vestiges, accessibles au public dans une crypte archéologique, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du , ce classement remplaçant une inscription partielle de 2009[1].

Description[modifier | modifier le code]

Maçonnerie en petit appareil.

L'amphithéâtre est appuyé sur le terrain naturel au nord et à l'ouest, et ses structures reposent sur une terrasse remblayée au sud. De type massif, ses murs rayonnants et annulaires délimitent des caissons remplis d'agile compactée qui supportent les gradins.

Le grand axe de son ellipse est orienté est-ouest et ses dimensions maximales sont évaluées à 120 × 90 m. Son arène n'a pas été repérée par les fouilles, et sa capacité demeure par conséquent inconnue.

Escaliers extérieurs à Pompéi.

Les murs dégagés sont parementés en petit appareil de moellons calcaires mais les chaînages d'angle sont réalisés en grand appareil de grès provenant de la région de Figeac, à 70 km de Cahors[6]. Un blocage de pierres noyées dans du mortier vient remplir le volume contenu entre les deux parements[10].

Les fouilles mettent en évidence plusieurs aménagements dans la partie méridionale du monument, la seule étudiée. Trois contreforts viennent contrebuter le mur périmétral de la cavea, probablement pour contenir la poussée des remblais remplissant les caissons. Un couloir voûté d'accès à l'arène depuis le sud comporte des locaux techniques et peut-être des pièces où sont enfermés les animaux avant les spectacles. Des escaliers plaqués contre la façade de l'amphithéâtre permettent aux spectateurs de gagner le sommet de la cavea, dispositif attesté à Pompéi et fortement probable à Agen, Rodez ou Tours[11].

Les fouilles des années 2000 mettent en évidence, en avant de l'amphithéâtre, des ateliers (fours à chaux, forges) ayant sans doute servi à son chantier de construction[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice no PA46000041, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Rigal 2017, al. 3.
  3. Rigal 2017.
  4. Notice no IA46110242, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Filippini 2010, p. 96.
  6. a b et c Rigal 2009, al. 24.
  7. Rigal 2017, al. 10-11.
  8. a et b Filippini 2010, p. 107.
  9. Françoise Dumasy, « Théâtres et amphithéâtres dans les cités de Gaule romaine : fonctions et répartition », Études de lettres, nos 1-2,‎ , al. 35 (DOI 10.4000/edl.115).
  10. Filippini 2010, p. 106-107.
  11. Henri Galinié (dir.), Tours antique et médiéval. Lieux de vie, temps de la ville. 40 ans d'archéologie urbaine, 30e supplément à la Revue archéologique du centre de la France (RACF), numéro spécial de la collection Recherches sur Tours, Tours, FERACF, , 440 p. (ISBN 978-2-913272-15-6, lire en ligne), p. 242.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne Filippini, Le Lot, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule » (no 46), , 263 p. (ISBN 978-2-8775-4253-1).
  • Didier Rigal, « Un regard nouveau sur Cahors-Divona, chef-lieu de la cité des Cadurques », Pallas, no 79 « Sicile antique. Pyrrhus en Occident »,‎ , p. 377-399 (DOI 10.4000/pallas.15517).
  • Didier Rigal, « Espaces vides et espaces bâtis dans la ville antique de Cahors-Divona », Archéopages, no 44 « Terrains vagues »,‎ , p. 16-19 (DOI 10.4000/archeopages.1452).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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