Bernardin Gantin — Wikipédia

Bernardin Gantin
Image illustrative de l’article Bernardin Gantin
Biographie
Naissance
Toffo (Colonie du Dahomey, AOF)
Ordination sacerdotale par Louis Parisot
Décès (à 86 ans)
Paris 15e (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Paul VI
Titre cardinalice
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. Eugène Tisserant
Doyen du Collège des cardinaux
Préfet de la Congrégation des évêques
Président de la Commission pontificale pour l'Amérique Latine
Vice-président puis président du Conseil pontifical « Cor unum »
Vice-président puis président du Conseil pontifical « Justice et Paix »
Secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples
Archevêque de Cotonou
Évêque auxiliaire de Cotonou (Dahomey)
Évêque titulaire de Tipasa-en-Maurétanie (de)

Blason
« In tuo sancto servitio »
« Dans ton service saint »
(it) Notice sur www.vatican.va
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Bernardin Gantin, né le à Toffo dans la colonie du Dahomey (actuel Bénin), et mort le à Paris[1],[2], est un cardinal béninois, ayant exercé de nombreuses fonctions au sein de la curie romaine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un employé du chemin de fer, il adoptera plus tard sur ses armes cardinalices un “arbre de fer” (de son nom: GAN, fer et TIN, arbre).

Formation[modifier | modifier le code]

Il entre au séminaire Saint-Gall de Ouidah en 1936 et est ordonné prêtre le . Il reste alors au séminaire comme professeur de langue, puis complète sa formation au collège Saint-Pierre à Rome en 1953. Il suit les cours de l'Université pontificale urbanienne puis de l'Université pontificale du Latran. Il sort diplômé de théologie et de droit canon.

Action sur le terrain[modifier | modifier le code]

Nommé le évêque auxiliaire de Cotonou avec le titre d'évêque in partibus de Tipasa-en-Maurétanie (de), il est consacré le par le cardinal Tisserant et revient au Dahomey.

Puis, le , succédant à Parisot, il est nommé archevêque de Cotonou, charge qu'il assume jusqu'en 1971. Il est ainsi le premier archevêque métropolitain africain[3].

Il crée diverses congrégations locales de sœurs et de moniales, favorise plusieurs centres de formation religieuse et promeut l'Action catholique localement. Il est particulièrement actif dans l'ouverture de l'Église à d'autres croyants dans la région, permettant la création de nombreux diocèses au Dahomey.

Président de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest (réunissant Togo, Dahomey, Côte d'Ivoire, Haute-Volta, Sénégal, Nigéria et Guinée), il est appelé à Rome[4] par le pape Paul VI à la « Congrégation de la propagande de la foi » (aujourd'hui appelée Congrégation pour l'évangélisation des peuples) en 1971, abandonnant ainsi sa fonction d'archevêque de Cotonou. Adimou lui succède en continuant son œuvre localement.

Devise épiscopale[modifier | modifier le code]

« In tuo sancto servitio » (« À ton saint service »)

Action universelle auprès du Pape à Rome[modifier | modifier le code]

Il est créé cardinal par le pape Paul VI (en même temps que Joseph Ratzinger, le futur pape Benoît XVI) lors du consistoire du .

En 1978, à la mort du pape Jean-Paul Ier, il est considéré comme un des papables (c'est-à-dire favoris pour succéder au pape défunt lors du conclave).

Du 16 au , il préside le 42e Congrès eucharistique international de Lourdes en tant que légat apostolique dépêché par Jean-Paul II, convalescent à la suite de l'attentat du précédent.

Il est nommé le par le pape Jean-Paul II :

Il est ainsi le premier cardinal africain placé à la tête d'un dicastère.

Le , c'est à ce titre que le cardinal Gantin, décrète par le décret Dominus Marcellus Lefebvre que le chef de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X hostile au Concile Vatican II, Lefebvre, avait « posé un acte schismatique ». À l'appui de sa déclaration, il cite les canons 1364-1 et 1382 du Code de droit canonique (1983) :

Le cardinal Gantin célébrant la messe à San Fiorano (Lodi), Italie, en 1984.
« L'apostat de la foi, l'hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latæ sententiæ. »
« L'Évêque qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu'un Évêque, et de même celui qui reçoit la consécration de cet Évêque encourent l'excommunication latæ sententiæ réservée au Siège Apostolique. »

Il déclare donc excommuniés Marcel Lefebvre, Antônio de Castro Mayer, évêque cocélébrant, et les quatre nouveaux évêques dont Richard Williamson, Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, et Alfonso de Galarreta. Le lendemain, par le motu proprio Ecclesia Dei, Jean-Paul II rappelle aux fidèles que ceux qui « adhèrent formellement » au schisme encourent l'excommunication eux aussi.

Le , le cardinal Gantin devient doyen du Collège des cardinaux. Il démissionne le .

Atteint par la limite d'âge, il ne peut participer au conclave de 2005.

Il meurt le dans le 15e arrondissement de Paris, quelques jours après avoir fêté ses 86 ans. Il est inhumé dans la chapelle du séminaire Saint-Gall de Ouidah où il avait été formé à la prêtrise par les prêtres sulpiciens. Le pape Benoît XVI se rend sur sa tombe le lors de son voyage apostolique au Bénin[5].

En son honneur, l'aéroport international de Cotonou a été baptisé le 22 mai 2008 aéroport international Cardinal Bernardin Gantin[6].

Décorations et distinctions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Une photo du Bernardin Gantin

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Annonce dans le journal La Croix
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Bernardin Gantin », sur MatchID
  3. Annonce de sa mort sur Zenit.org
  4. Discours du pape Paul VI de nomination comme Secrétaire Adjoint de la “Sacrée Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples” le 13/05/1971
  5. « Benoît XVI en visite au séminaire Saint Gall d’Ouidah (Bénin) », Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, 20 novembre 2011 [1]
  6. « L'aéroport de Cotonou baptisé Aéroport International Cardinal Bernardin Gantin », L'Evénement Précis,‎ (lire en ligne)
  7. « Les membres de l’Académie », sur Site officiel de l'Académie du Royaume du Maroc,