Camps d'internement au Congo belge — Wikipédia

Vestiges du camp d'internement de civils allemands et italiens de Ngulé WWII

De à des civils allemands et italiens furent internés[1] au Congo belge et au Ruanda-Urundi[2].

Introduction[modifier | modifier le code]

Emplacement de Ngulé (Gulé) au Katanga

À la suite de l’invasion de la Belgique le par les troupes allemandes, de l’entrée en guerre du Congo belge le et de l’abandon du statut de non-belligérance par l’Italie le , le Gouverneur général Pierre Ryckmans prit une ordonnance pour l’internement[3],[4] des ressortissants masculins allemands, autrichiens et italiens, de 17 à 60 ans[5], et la mise sous séquestre de leurs biens[6].

Lettre envoyée le 30/3/1942 du camp d'internement d'Elisabethville

Localisation des camps[7][modifier | modifier le code]

Lettre envoyée le 28/10/1947 du camp d'internement de Ngulé.

Usumbura : à l’extérieur de la ville dans un ancien site minier ; une vingtaine d’internés, la plupart italiens traités avec beaucoup de tolérances ().

Stanleyville : à l'extérieur de la ville dans de petites maisonnettes ().

Coquilhatville : 5 internés dont 2 à l’hôpital ().

Léopoldville : 2 camps différents (mai 1941).

Luluabourg : 12 internés dans une grande maison (mai 1941).

Elisabethville : 197 internés italiens sur une population totale de 1 015 Italiens présents alors au Katanga ([8]).

Ngulé : seul camp situé loin de toute agglomération[9]. Sur base de courriers existant, des allemands et italiens y furent internés.

Ces camps étaient gardés par des unités territoriales de la Force publique.

Durée de l’internement.[modifier | modifier le code]

Début [10], tous les ressortissants ennemis hommes encore présents dans la colonie furent arrêtés[11].

Si les allemands ne furent pas libérés avant la fin de la guerre (et certain pas avant ), il en fut autrement pour les italiens. Au vu de leur nombre et pour des raisons économiques, la majorité d’entre eux furent relâchés sous le régime de la libération conditionnelle après quelques semaines. Seuls les partisans connus du régime fasciste de Mussolini restèrent internés jusqu’à la fin du conflit.

Restriction des libertés.[modifier | modifier le code]

Tous les ressortissants ennemis non internés, y compris femmes et enfants, furent soumis à un couvre-feu de 20 h à 6 h du matin tous les jours de la semaine[12]. De plus il leur était interdit de quitter leur endroit de résidence sans autorisation préalable[13].

La mise sous séquestre de leurs biens impliqua que les italiens vécurent plus difficilement. Beaucoup de ceux-ci étaient des indépendants et certains ne récupérèrent leur fonds de commerce ou leur entreprise qu’à la fin de la guerre. Entre-temps ils durent trouver du travail pour nourrir leur famille[14].

Rôle du CICR[modifier | modifier le code]

En le CICR avait sollicité l’ingénieur suisse Robert Maurice, travaillant à Kolwezi, pour devenir son délégué sur place. En ce dernier fit une tournée d’inspection des camps situés hors du Katanga. A partir de , c’est l’ingénieur suisse Jean Hirt qui prit la relève pour la visite des camps de Ngulé et d’Elisabethville[15]. A cette époque la majorité des internés le sont au Katanga. Il intervenait aussi auprès des autorités belges pour l’amélioration des conditions d’internement, et pour les rapatriements pour raisons médicales.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références et notes[modifier | modifier le code]

  1. Tous les belligérants de la 2e guerre mondiale ont interné tout ou partie des ressortissants des puissances ennemies.
  2. Dépendant administrativement du Congo belge.
  3. Jusqu'en août 1949, aucune convention internationale n'existait concernant l'internement de civils de nationalité ennemie. Cet internement dépendait de réglementations propres à chaque belligérant.
  4. 60 états, « Convention (IV) de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre » Accès libre [PDF], sur WIPO Lex, (consulté le )
  5. Pamphile Mabiala Mantuba-Ngoma, Les soldats de Bula Matari (1885-1960), Kinshasa, Editions culturelles africaines, , 408 p. (ISBN 978-99951-781-7-4[à vérifier : ISBN invalide], lire en ligne), p. 197
  6. Maurice Willaerts, Servir au Congo, Bruxelles, Didier Hatier, , 302 p. (ISBN 2-87088-676-4), p. 36
  7. Robert Maurice, « Mission au Congo belge » Accès libre [PDF], sur CICR (consulté le )
  8. Ministère des affaires étrangères, « Congo belge, Camp d’internement d’Élisabethville : Liste des internés italiens se trouvant au camp le 28 février 1941 », Archives africaines, vol. Congo, n° 13525,‎ ?
  9. Au Katanga, entre Tshilongo et Kansenia près de la ligne de chemin de fer Tenke-Lubudi.
  10. Jean Omasombo Tshonda, « Haut-Katanga Tome 1 : Cadre naturel, peuplement et politique » Accès libre [PDF], sur africamuseum, (consulté le ), p. 177
  11. A l'exception de quelques rares missionnaires.
  12. Témoignage de Mme L. R. adolescente italienne à Jadotville.
  13. Ordonnance n°68/APAJ du .
  14. Rosario Giordano, Belges et Italiens du Congo-Kinshasa, Paris, L'Harmattan, , 236 p. (ISBN 978-2-296-05314-4), p. 95 et 119
  15. Georges Antippas, Kolwezi Les années 50-70, Neufchâteau, Weyrich, , 179 p. (ISBN 978-2-87489-407-7), p. 82