Edmond Vermeil — Wikipédia

Edmond Vermeil
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Edmond Joachim VermeilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de Paris (-)
Université de Montpellier (d) (-)
Université de Paris (-)
Université de Strasbourg (d) (-)
Lycée Hoche (-)
École alsacienne (-)
Université de Göttingen (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Distinctions

Edmond-Joachim Vermeil, né le à Vevey et mort le à Paris, est un universitaire français spécialiste de l’histoire et de la civilisation allemande. Protestant libéral, il contribua au développement du versant civilisationnel de la germanistique française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un négociant protestant dont la famille est originaire du village de Congénies dans le Gard en Vaunage où il passe son enfance et sa petite scolarité. Edmond Vermeil entre au lycée à Montpellier puis à Nîmes. Par la suite, il part en Allemagne comme lecteur à l'Université de Göttingen de 1904 à 1907. Il rentre à Paris et enseigne la langue et la culture allemande à l'École Alsacienne. Il passe sa thèse en 1912 sous la direction de Charles Andler[1], elle est consacrée à l'historien et au théologien Johann Adam Möhler. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il est enrôlé dans l'infanterie mais rejoint les services de renseignements après avoir été blessé [2]. Il devient professeur d’histoire de la civilisation allemande à l’université de Strasbourg de 1919 à 1933, puis à partir de 1933 professeur d’histoire de la culture allemande à l’université de Paris, et a notamment pour élèves Joseph Rovan et Alfred Grosser.

Spécialiste de la « Révolution conservatrice » allemande, il tente en vain, à la fin des années 1930, d’alerter les élites intellectuelles et politiques françaises sur le danger nouveau que représentent l’idéologie et le régime de Hitler[3] dans Doctrinaires de la Révolution allemande 1918-1938 (1939) et L’Allemagne. Essai d’explication (1940), livre saisi et détruit par les autorités d’Occupation et réédité en 1945. Il définit le nazisme comme un antilibéralisme radical, animé par un « dynamisme illimité », utilisant la « mobilisation totale » des temps de guerre en pleine paix, afin d’unifier, d’abord, les Allemands, puis l’Europe sous sa domination raciste. Il rejoint le groupe de résistants à Montpellier puis rejoint le Général de Gaulle à Londres[4]. Une fois la guerre terminée, il reprend son poste de professeur à la Sorbonne.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Jean-Adam Moehler et l'École catholique de Tubingue (1815-1840), Paris, Armand Colin, 1913.
  • Le « Simsone Grisaldo », de F.-M. Klinger. Étude suivie d'une réimpression du texte de 1776, Paris, Librairie Alcan, 1913.
  • La Constitution de Weimar et le principe de la démocratie allemande. Essai d'histoire et de psychologie politiques, Strasbourg Librairie Istra,1923, 473 p. Prix de Joest de l’Académie française 1924.
  • La Pensée religieuse d'Ernest Troeltsch, Strasbourg, Librairie Istra, 1923.
  • L'Allemagne contemporaine (1919-1924), Paris, Librairie Alcan, 1925.
  • L'Empire allemand, 1871-1900, Paris, Éditions de Boccard, 1926, 262 p.
  • Beethoven, Paris, Éditions Rieder et Cie, 1930.
  • L'Allemagne du Congrès de Vienne à la Révolution hitlérienne, Paris, Éditions de Cluny, 1934.
  • Doctrinaires de la révolution allemande de (1918-1938). W. Rathenau, Keyserling, Th. Mann, O. Spengler, Moeller van den Bruck, le groupe de la « Tat », Hitler, A. Rosenberg, Gunther, Darré, G. Feder, R. Ley, Goebbels, Paris, Éditions Sorlot, 1938, 391 p.
  • Le racisme allemand. Essai de mise au point, Paris, Carnets de l'actualité, 1939, 62 p.
  • Henri Heine, Paris, Éditions sociales internationales, 1939.
  • L’Allemagne. Essai d’explication, Paris, librairie Gallimard, Paris, 1940, 331 p.
  • Religiosité allemande et antisémitisme, Christianisme social, Revue Internationale et sociale pour un monde chrétien, n° 4-5, , p. 145-152.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Ernst-Erich Metzner/Andrea Hohmeyer/Jasmin S. Rühl/Ingo Wintermeyer, Spurensuche in Sprach- und Geschichtslandschaften : Festschrift für Ernst Erich Metzner, LIT Verlag Berlin-Hamburg-Münster, 2003, p.438.
  2. Edmond Vermeil/Hartmut Ruddies, La pensée religieuse de Troeltsch, Labor et Fides, 1990, p.10.
  3. Edmond Vermeil/Hartmut Ruddies, op. cit., p.11.
  4. (de) Albrecht Betz/Richard Faber (Éd.), Kultur, Literatur und Wissenschaft in Deutschland und Frankreich : zum 100. Geburtstag von Robert Minder, Königshausen & Neumann, 2004, p.77.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) Pascale Gruson, « Un aspect du développement de la germanistique française dans l’entre-deux-guerres : les travaux d’Edmond Vermeil (1878-1964) », dans Michel Parisse (direction), Les Échanges universitaires franco-allemands du Moyen Âge au XXe siècle, éditions Recherche sur les civilisations, Paris, 1991, p. 203–238 (ISBN 2-86538-224-9)
  • (fr) Pascale Gruson, « Edmond Vermeil (1878-1964) », dans Michel Espagne et Michael Werner (direction), Histoire des études germaniques en France (1900-1970), CNRS Éditions, coll. « De l’Allemagne » (ISSN 1242-8809), Paris, 1994, p. 171–193 (ISBN 2-271-05054-5) (BNF 35738978)
  • (de) Katja Marmetschke, « Vernunft oder Intuition? Der Streit zwischen Edmond Vermeil und Ernst Robert Curtius in der Revue de Genève », Lendemains. Études comparées sur la France (ISSN 0170-3803), 25e année, nº 2001/3-4 [présentation en ligne]
  • (de) Katja Marmetschke, « Zwischen Feindbeobachtung und Verständigungsarbeit: Edmond Vermeil und die französische Germanistik in der Zwischenkriegszeit », dans François Beilecke et Katja Marmetschke (direction), Der Intellektuelle und der Mandarin. Für Hans Manfred Bock, Kassel University Press, Cassel, 2005, 809 p. (ISBN 978-3-89958-134-8) [présentation en ligne] [lire en ligne]
  • Hartmut Ruddies, article "Vermeil", dans Pierre Gisel (éd.), Encyclopédie du Protestantisme, 2ème éd., Cerf-Labor et Fides, Paris-Genève, 2006, p. 1474-1475.
  • Monique Vézilier, « Vermeil Edmond (1878-1964) », dans La Résistance dans le Gard (DVD-ROM), Paris, Association pour des études sur la résistance intérieure, (ISBN 978-2-915742-23-7) — notice individuelle non paginée.

Liens externes[modifier | modifier le code]