Jacques Vaillant de Guélis — Wikipédia

Jacques Vaillant de Guélis
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 38 ans)
LichfieldVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
britannique (jusqu'au )
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Espion, résistant, agent du SOEVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Vue de la sépulture.

Jacques Vaillant de Guélis ( - ) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret franco-britannique[1] du Special Operations Executive (SOE), section F.

Identités[modifier | modifier le code]

  • État civil : Jacques Théodore Paul Marie Vaillant de Guélis
  • Comme agent du SOE, section F :
    • LEVEE (mission FACADE, 1941)
    • MANOMÈTRE (mission TILLEUL, 1944)
    • « Théodore ».

Parcours militaire : grade captain, puis major ; matricule 184312.

Famille[modifier | modifier le code]

  • Famille originaire de Cardiff, et impliquée dans l'exportation de charbon gallois en Bretagne.
  • Son père : Raoul Vaillant de Guélis.
  • Sa mère : Marie Barbier.
  • Sa femme : Rose Béryl Richardson ; mariage à Londres le  ; ils n'eurent pas d'enfant.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Jacques Vaillant de Guélis naît le à Cardiff, comté de Glamorgan.

Pendant la guerre[modifier | modifier le code]

Interprète[modifier | modifier le code]

Jacques Vaillant de Guélis étant bilingue devient l'interprète personnel de Lord Gort, commandant du corps expéditionnaire britannique en France. Fait prisonnier, il réussit à s'évader avec son cadet André Simon. Le général Brooke, qui les a connus tous deux en France, les propose d'emblée à Colin Gubbins.

État-major de la section F[modifier | modifier le code]

La section F du SOE recrute de Guélis à l'origine comme briefing officer, c'est-à-dire chargé des séances d'information. Ayant été l'un des premiers Anglais éduqués à observer les conditions de l'occupation allemande et la réaction des populations, on lui fait rencontrer Churchill. En tant qu'officier d'état-major, il lui est en principe interdit d'aller sur le terrain, mais le SOE fait une exception[2].

Mission en France (août 1941)[modifier | modifier le code]

Trois mois après l'arrivée du premier agent SOE en France, Jacques Vaillant de Guélis est envoyé en France pendant un mois pour y effectuer une mission comprenant les volets suivants :

  • prendre contact avec Pierre de Vomécourt et BOMBPROOF (Georges Bégué), sur le terrain depuis mai.
  • recruter des agents sur place (chefs de réseau, opérateurs radio, courriers) et les ramener en Angleterre ;
  • trouver des arrangements pour les questions financières ;
  • repérer les possibilités de débarquement sur la côte des Bouches-du-Rhône et d’exfiltration par felouques ou sous-marins ;
  • préparer la voie à Virginia Hall, premier agent envoyé comme « permanent » du SOE en France ;
  • collecter des spécimens de papiers (cartes d'alimentation, certificats de démobilisation, etc.) ;

Parachuté à l'aveugle, en même temps que Gilbert Turck, dans la nuit du 6 au , il se casse une jambe à l'atterrissage, ce qui le fera souffrir en permanence pendant sa mission, et perd de vue Gilbert Turck, largué trop loin.

Le bilan de sa mission, qui dure tout le mois d'août, est le suivant :

Retour à Londres[modifier | modifier le code]

Récit de son retour de mission ()[4]
C'est Georges Bégué qui organisa avec Londres le rapatriement par Lysander, le premier de ce type effectué par le SOE. Jacques de Guélis devait se charger lui-même de la réception de l'avion, et il faillit bien manquer au rendez-vous : au moment même où il s'apprêtait à quitter son hôtel après le dîner, pour rejoindre tranquillement à vélo le point d'atterrissage choisi, les gendarmes vinrent faire un contrôle de routine des papiers de tous les présents, et ils prirent leur temps. Lorsque ce fut enfin terminé, de Guélis, qui avait dissimulé à grand peine son impatience, dut pédaler comme un fou. Il entendait déjà le moteur de l'avion. Il sauta à bas de sa machine, ouvrit une clôture, disposa les torches en toute hâte... Seulement, ce n'était pas le bon pré. Le pilote Nesbitt-Dufort, commandant de la flotte de Lysander qui venait d'être créée au sein du Squadron RAF No. 138, posa son avion sans encombre, déposa Gerry Morel et embarqua de Guélis. Mais en redécollant, son train d'atterrissage se prit dans un câble électrique, qui resta attaché jusqu'à l'arrivée à Tangmere.

Section AMF à Alger[modifier | modifier le code]

Après le débarquement en Algérie de , le SOE crée une base à Guyotville, à l'ouest d'Alger. Cette base dont le nom de code est MASSINGHAM, comprend des sections nationales. De Guélis dirige l'AMF, unique section nationale française. Durant la deuxième quinzaine de , il participe aux opérations de libération de la Corse, auprès du général Henry Martin et de Paulin Colonna d'Istria : il débarque le 17 du contre-torpilleur Le Fantasque, puis, pour aider les résistants, reste à Ajaccio jusqu’au 20, puis à d’autres endroits de l’île pour repérer et indiquer à Alger les endroits où parachuter des armes. Remplacé par Brooks Richards à la tête de l’AMF, il rentre à Londres fin octobre.

Retour à Londres[modifier | modifier le code]

Rentré à Londres, il est affecté le au Low Countries, France and Allied French Directorate comme assistant du lieutenant-colonel J. R. H. Hutchinson. En , il suit des cours de radiotéléphonie sur les appareils Eureka-Rebecca.

Mission interalliée TILLEUL[modifier | modifier le code]

Le , il est envoyé en France (en Corrèze), comme chef de la mission interalliée TILLEUL, qui comprend sept membres[5].

Après la guerre[modifier | modifier le code]

Après la libération de la France, il est affecté à la SAARF Special Allied Airborne Reconnaissance Force pour aider à coordonner les Résistants et pour fournir un retour de renseignements, essentiellement dans le domaine des conditions de vie des prisonniers de guerre et des camps de concentration. Il est envoyé à travers l'Europe pour rechercher des renseignements. Au cours de cette activité en Allemagne, il est victime d'un accident de voiture entre Flossenbürg et Weiden le , des suites duquel il meurt, le .

Ses cendres reposent à Cathays, Cardiff, Pays de Galles.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Français par son père, Britannique par sa naissance.
  2. Note de Sporborg, le responsable régional du SOE pour l'Europe de l'Ouest, à son directeur Nelson. [Source : Foot, p. 260]
  3. Lors de leur premier contact, à Châteauroux, Jean Pierre-Bloch et Jacques Vaillant de Guélis ont échangé sur leurs opinions politiques opposées : « Il me serra le bras rapidement. De nouveau, nous déambulâmes, lentement, en fumant une cigarette exquise dans cette très belle nuit. Je regardai son livre :
    — Que portez-vous là ?
    — C'est La France seule...
    — De Maurras ?
    — Oui. Je suis un ancien Camelot du Roi. Vous voyez que nous ne sommes pas précisément du même bord.
    — Le même bord, qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui ?
    — Je suis encore royaliste, mais j'ai rompu avec l'Action française. Je suis très influencé par Bainville.
    — Pas moi !
    — J'avoue que je suis assez étonné de trouver les SFIO à la pointe du combat pour la Libération.... »
  4. Source : Foot, p. 261.
  5. Foot, p. 541.

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]