Jean-Marie Girier — Wikipédia

Jean-Marie Girier
Fonctions
Préfet de la Vienne
depuis le
Préfet du Territoire de Belfort
-
David Philot (d)
Directeur du cabinet du président de l'Assemblée nationale
-
Véronique Hamayon (d)
Chef d'état-major
Ministre de l'Intérieur (d)
-
Isabelle Épaillard (d)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (39 ans)
LyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Distinction

Jean-Marie Girier, né le à Lyon, est un militant, collaborateur politique et haut fonctionnaire français.

Membre du Parti socialiste (PS) à partir de 1999, il assure successivement des fonctions de collaborateur de cabinet à la mairie du 9e arrondissement de Lyon, à la mairie de Lyon et à la métropole de Lyon auprès du président Gérard Collomb. Il participe à la création d'En marche, devenu La République en marche (LREM), avant de devenir le directeur de campagne d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle de 2017.

De à , il est chef de cabinet, conseiller spécial, du ministre d'État, ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. De septembre 2018 à juillet 2020, il est directeur de cabinet de Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale.

Membre du bureau exécutif de LREM à partir de janvier 2019, il encadre la campagne d'Agnès Buzyn, tête de liste lors des élections municipales de 2020 à Paris.

Il devient préfet du Territoire de Belfort en , puis préfet de la Vienne en février 2022.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et études[modifier | modifier le code]

Né à Lyon[1] le [2], Jean-Marie Girier est le fils d'un garagiste de Saint-Priest[3], en banlieue lyonnaise. Le média en ligne Contexte indique qu'il est « issu d’une famille catho de gauche lyonnaise »[4].

Après avoir suivi des études à l'Université de Montréal, il est diplômé d'un cursus conjoint à l'Institut d'études politiques de Lyon[1],[3].

Ascension politique auprès de Gérard Collomb[modifier | modifier le code]

Après avoir suivi les luttes étudiantes, il adhère au Parti socialiste en 1999[4].

En 2005, il est recruté comme stagiaire à la fédération du Parti socialiste du Rhône alors dirigée par Christiane Demontès. Il commence sa carrière professionnelle au cabinet du conseil régional de Rhône-Alpes à l'époque présidé par le socialiste Jean-Jack Queyranne, en qualité de conseiller presse. En parallèle, il devient secrétaire de la section socialiste du 9e arrondissement. Le nouveau maire d'arrondissement, l'écologiste Alain Giordano, le recrute en 2008 comme directeur de cabinet[5].

Il est successivement nommé conseiller spécial du maire de Lyon, puis chef de cabinet du président de la métropole, Gérard Collomb[4]. Il organise pour lui une quinzaine de campagnes électorales, la première étant celle pour le « oui » au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe[4].

En 2012, il participe à la campagne présidentielle de François Hollande[6].

À l'instar de Gérard Collomb, Jean-Marie Girier se sent proche de la droite du PS[4]. Il anime notamment le pôle des réformateurs conduit par Gérard Collomb[7].

Campagne présidentielle d'Emmanuel Macron[modifier | modifier le code]

Gérard Collomb le présente à l'équipe d'Emmanuel Macron en , alors ministre de l'Économie, lors de l’université d’été des Réformateurs, le courant de Gérard Collomb et Jean-Marie Le Guen[4]. Peu à peu, il intègre les réunions de réflexion qui mènent à la création d’En marche[4]. Il rejoint l'équipe d'Emmanuel Macron au lendemain de sa démission du gouvernement, puis devient directeur de campagne d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle[8],[4]. Fin connaisseur des réseaux d'élus, il sert de point de contact entre Emmanuel Macron, la gauche réformiste et les juppéistes[9],[10].

Chef de cabinet et conseiller spécial de Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur[modifier | modifier le code]

Il est un temps pressenti pour devenir le chef de cabinet du nouveau président de la République, mais devient finalement chef de cabinet, conseiller spécial de Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur[11]. Le média en ligne Contexte indique qu'« en pratique, Girier ne s’est jamais vraiment occupé de l’agenda et des déplacements de Gérard Collomb », mais a joué le rôle de spin doctor, « volontairement invisible » la plupart du temps[4]. Le Figaro le présente comme la « cheville ouvrière de la future carte des circonscriptions », tandis qu'il « dément être chargé de cette future responsabilité »[12]. Il reste proche du « premier cercle » ayant lancé En marche[4].

Le , les groupes Les Républicains au conseil municipal et à la Métropole ont saisi le procureur de la République et déposé une plainte contre X relatifs aux dépenses électorales[13]. Cette plainte a fait l'objet d'un classement sans suite du parquet de Lyon en janvier 2020[14],[15].

Directeur de cabinet de Richard Ferrand à la présidence de l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

En , il est nommé directeur de cabinet de Richard Ferrand après son élection comme président de l'Assemblée nationale. Cette annonce intervient quelques jours avant la démission de Gérard Collomb du ministère de l'Intérieur[16].

Le , Le Point révèle une note politique de Jean-Marie Girier rédigée sur papier à entête de l'Assemblée nationale. Ce document détaille la stratégie du mouvement LREM pour débaucher des élus socialistes en vue des élections municipales de 2020. L'association de lutte contre la corruption Anticor soupçonne un détournement de biens publics, cette tâche réalisée par ce collaborateur du président de l'Assemblée nationale, rémunéré avec de l'argent public, ne semblant pas avoir de liens avec ses fonctions. Le Parquet national financier (PNF) ouvre une enquête préliminaire le [17], et classe la plainte sans suite[15] pour absence d'infraction le 13 novembre 2019.

Fonctions au sein de La République en marche[modifier | modifier le code]

En janvier 2019, Jean-Marie Girier est nommé au bureau exécutif de LREM chargé de la structuration territoriale, avec pour mission de préparer les élections municipales de mars 2020[18] et de réécrire les statuts du parti[15]. En juin 2019, il intègre la commission nationale d'investiture de LREM pour ces élections[19],[7]. Il œuvre notamment pour le soutien du parti à Jean-Luc Moudenc, maire sortant à Toulouse[15]. Sollicité par Emmanuel Macron, il prend en charge la conduite de la campagne d'Agnès Buzyn lorsque celle-ci est investie tête de liste à Paris en remplacement de Benjamin Griveaux, notamment la stratégie politique, la composition de la nouvelle équipe et les choix de communication[20],[15].

Le , auditionné par la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla, il dément avoir recruté Alexandre Benalla lors de la campagne présidentielle mais avoir été « avisé de son recrutement »[21], information divulguée par les MacronLeaks[22]. Les MacronLeaks révélaient également qu'il lui avait refusé ensuite des achats d’armes destinées aux gardes du corps du candidat[9].

Préfet[modifier | modifier le code]

Lors du Conseil des ministres du , il est nommé préfet du Territoire de Belfort, devenant ainsi le plus jeune préfet de France à 36 ans[23]. En février 2022, il est nommé préfet de la Vienne.

En septembre 2022, il appelle la maire de Poitiers Léonore Moncond'huy et la présidente de Grand Poitiers Florence Jardin à retirer leurs subventions attribuées au mouvement Alternatiba[24]. Celui-ci organise un village des alternatives, événement de promotion d'initiatives de lutte contre le dérèglement climatique, et une formation à la désobéissance civile non-violente figure au programme. Jean-Marie Girier y voit une atteinte au contrat d'engagement républicain prévue par la « loi séparatisme », tandis que Léonore Moncond'huy et plusieurs autres élus défendent l'association[25].

Au courant de l'année 2023, Suez consulting démontre dans un rapport que les ressources en eaux de la rivière Clain dans la Vienne ne sont pas suffisantes pour permettre le remplissage de 30 méga-bassines en projet de construction dans la région. Il utilise ses prérogatives de préfet pour empêcher la validation de ce rapport, et mobilise les ressources de l'État pour éviter que les faits établis par cette étude scientifique soient pris en compte par les acteurs locaux de la gestion et l'usage de l'eau [26].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Lyon: Qui est Jean-Marie Girier, le discret chef de cabinet de Gérard Collomb? », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  2. « Jean-Marie Girier », sur lyonmag.com (consulté le ).
  3. a et b « La fulgurante ascension du Lyonnais qui a dirigé toute la campagne de Macron », sur lyonplus.com, .
  4. a b c d e f g h i et j Diane de Fortanier, « Jean-Marie Girier, un homme d’influence de la macronie à l’Assemblée nationale », sur contexte.com, (consulté le ).
  5. « Campagne présidentielle d’Emmanuel Macron : le fabuleux destin du jeune Lyonnais Jean-Marie Girier – Les Potins d'Angèle », sur www.lespotinsdangele.com (consulté le ).
  6. « La garde rapprochée d’Emmanuel Macron - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le ).
  7. a et b « Jean-Marie Girier et Thierry Solère, les rabatteurs de Macron pour les municipales », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Sophie des Déserts et Condé Nast Digital France, « La bande de copains qui a porté Macron à l'Élysée », sur Vanity Fair, (consulté le ).
  9. a et b « Jean-Marie Girier, l'inconnu de la Macronie », sur le parisien.fr, .
  10. « Les réseaux de Jean-Marie Girier, l'homme de l'ombre de Richard Ferrand pour les municipales - 04/10/2019 », sur La Lettre A, (consulté le ).
  11. « Jean-Marie Girier accompagne Collomb au ministère de l'Intérieur | », Lyon Capitale,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Marcelo Wesfreid, « Jean-Marie Girier, cheville ouvrière de la future carte des circonscriptions », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  13. « Collomb a-t-il aidé illégalement Macron en 2016 ? L'opposition lyonnaise saisit la justice », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Par Catherine Lagrange et correspondante à Lyon Le 20 janvier 2020 à 22h04, « Financement de la campagne de Macron à Lyon : l’enquête classée sans suite », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  15. a b c d et e Caroline Vigoureux, « Jean-Marie Girier, l’homme de l’ombre de la macronie et de la campagne Buzyn », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  16. Mélanie Volland, « Le directeur de cabinet de Collomb rejoint Ferrand à l'Assemblée », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  17. « Le Parquet national financier enquête sur le dircab de Richard Ferrand », Le Point,‎ (lire en ligne).
  18. « Taquet, Grangeon, Girier : les macronistes historiques prennent du galon », sur Les Echos, (consulté le ).
  19. S. C., « Lyon », Le Progrès,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « L'équipe hétéroclite d'Agnès Buzyn pour la mairie de Paris », sur La Lettre A.fr, (consulté le ).
  21. « Affaire Benalla : les auditions reprennent au Sénat », sur leparisien.fr, .
  22. Hadrien Mathoux, « Gérard Collomb jure ignorer le lien, révélé dans les "Macron leaks", entre son chef de cabinet et Benalla », sur marianne.net, (consulté le ).
  23. « Le Lyonnais Jean-Marie Girier devient le plus jeune préfet de France », sur leprogres.fr, (consulté le ).
  24. « Atelier de désobéissance civile à Poitiers : le préfet demande le retrait des subventions », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  25. « La maire de Poitiers dénonce "une conception de la République qui s'effrite" », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  26. « Une étude montre les limites des mégabassines, elle est torpillée par le préfet », sur mediapart.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Benoît Floc'h, « Jean-Marie Girier, l’inconnu devenu plus jeune préfet de France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant).