Mandombe — Wikipédia
Le mandombe est une écriture de type syllabaire inventée en 1978 par Wabeladio Payi à Mbanza Ngungu dans la province du Bas-Congo en République démocratique du Congo (RDC).
Elle est enseignée dans les écoles primaires, secondaires et supérieures kimbanguistes de RDC, en Angola, au Congo-Brazzaville, et d'autres pays d'Afrique. Il y a plus de 500 professeurs dans les CENA (Centre de l'Écriture négro-africaine) en République démocratique du Congo et dans d'autres pays.
Elle est utilisée pour transcrire le kikongo ya leta, le lingala, le tshiluba et le swahili – quatre langues nationales de la République démocratique du Congo – et plusieurs langues de l'Afrique centrale et australe, dont le kikongo. Actuellement[Quand ?], l'Académie de mandombe, qui est le centre de recherches scientifiques du CENA, travaille sur la transcription de plusieurs langues d'Afrique subsaharienne.
Bisimba
[modifier | modifier le code]Le Kisimba (Bisimba, au pluriel) serait l'équivalent de la voyelle lorsque utilisé dans le cadre d'un texte. Il peut être autonome et former une syllabe à lui seul. Lorsqu'il est dans une diphtongue, un caractère diacritique est utilisé. Mais le Kisimba sert aussi de valeur numérique.
phonétique | mandombe | diacritique |
---|---|---|
/a/ | ||
/e/, /ɛ/ ou /ə/ | ||
/i/ ou /j/ | ||
/o/ ou /ɔ/ | ||
/u/ ou /w/ | ||
/y/ |
Mvuala et familles de caractères
[modifier | modifier le code]Il n'existe pas de consonnes à proprement parler mais des signes de base appelés Mvuala za Mpamba et Yikamu, qui se combinent pour former des familles de Mvuala complexes, qui, combinés à des Bisimba forment des phonèmes.
Yikamu
[modifier | modifier le code]L’élément postiche, appelé yikamu, qui permet de connecter le Mvuala d’une consonne à une voyelle pour former une syllabe peut être utilisé des plusieurs façons. L’angle du postiche est calculé par rapport au plan d’écriture, c’est-à-dire que 0 degré est sur le plan, 90 degrés est perpendiculaire au plan. Seule la projection du postiche sur le plan d’écriture est visible.
- groupe 1 Mvuala piluka
- le mvuala est formé avec un postiche à 90 degrés
- groupe 2, Mvuala mpamba (Mvuala simple)
- le mvuala est formé avec une rotation de l'élément postiche complet
- groupe 3
- le mvuala est formé avec une rotation de l'élément postiche à 45 degrés
- groupe 4
- le mvuala est formé avec une rotation de l'élément postiche à 135 degrés
Familles mvuala
[modifier | modifier le code]Les mvualas composé à l’aide de yikamu peuvent être géométriquement transformés par rotation ou symétrie pour produire d’autres syllabes :
- famille 1
- un caractère est composé d'une consonne, d’une postiche et d'une des voyelles, sans transformation géométrique
- famille 2
- chaque caractère est une rotation d'un des caractères de la famille 1
- famille 3
- chaque caractère est une symétrie (transformation géométrique) d'un des caractères de la famille 1
- famille 4
- chaque caractère est une rotation d'un des caractères de la famille 2
Le groupe 5 dont le caractère est une rotation de l'élément postiche à 180 degrés n'est pas utilisable dans l'écriture mandombe. En fait, l'élément postiche fait un parcours de 0° à 180° que l'on nomme " Mabika ma Mvuala " ou " Les angles du temps ".
Exemples de syllabe
[modifier | modifier le code]Caractères complexes
[modifier | modifier le code]- La prénasalisation de consonnes est indiqué par la composition avec une variation du (n) non connecté à la voyelle.
- La nasalisation de voyelle est marqué par une diacritique près de celle-ci.
Exemple de syllabes complexe
[modifier | modifier le code]phénomène | mandombe | écriture latine |
---|---|---|
diphtongue | bie | |
mwa | ||
nasalisation/consonne nasale finale | ken | |
prénasalisation | mbu | |
occlusion labiale | gba | |
groupe de consonnes | pro | |
plo |
Tons
[modifier | modifier le code]ton haut | pó |
Chiffres
[modifier | modifier le code]chiffre | mandombe |
---|---|
0 | |
1 | |
2 | |
3 | |
4 | |
5 | |
6 | |
7 | |
8 | |
9 |
Codage informatique
[modifier | modifier le code]Un dossier de demande d'encodage de l'écriture mandombe a été introduit à l'Unicode au mois de . Ce dossier a été discuté à la réunion du Comité technique de l'Unicode au début du mois de .
Une version de ce dossier a été réécrite en juillet 2016 après commentaires[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Andrij Rovenchak, Helma Pasch, Charles Riley et Nandefo Robert Wazi, Proposal to encode the Mandombe script (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Fwakasumbu Luwawanu, Le principe à l'origine de l'écriture mandombe et ses implications : essai de signification, Créteil, , 342 p. (ISBN 978-2-9552090-0-4).
- Wabeladio Payi, Histoire de la révélation de l'écriture mandombe, La Courneuve, CENA éditions, , 2 vol. (ISBN 978-2-35257-004-2).
- Wabeladio Payi, Mandombe, écriture négro-africaine. Manuel d'apprentisage à l'usage des apprenants, Kinshasa, éditions du CENA, .
- Ramon Sarró, « Entre écriture et art. L’invention du mandombe en pays Kongo », Terrain-numéro= 70, , p. 104-125 (lire en ligne ).
- (en) Ramon Sarró, Inventing an African alphabet : writing, art and Kongo culture in the DRC, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « International African library » (no 69), , XVI-199 p. (ISBN 9781009199490).
- « L'écriture mandombe », sur mandombe.free.fr.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Syllabaire
- Alphasyllabaire
- Alphabet
- Alphabet international africain, Alphabet africain de référence
- N’ko
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- « Mandombe. Site officiel du Centre de l'Écriture Négro-Africaine (CENA) », sur mandombe.net