Runes hongroises — Wikipédia

Runes hongroises
Image illustrative de l’article Runes hongroises
Caractéristiques
Type Alphabet
Langue(s) Hongrois
Direction Gauche à droite et droite à gauche
Historique
Époque VIe / VIIe siècle – 1850
Système(s) parent(s) Protosinaïtique

 Phénicien
  Araméen
   Syriaque
    Sogdien (contesté)
     vieux turc (Alphabet de l'Orkhon)
      Runes hongroises

Codage
Unicode Old Hungarian (+10C80 – U+10CFF)[1]
ISO 15924 Hung

Les runes hongroises (en hongrois : székely magyar rovásírás ou simplement rovás) proviennent vraisemblablement de l'Alphabet de l'Orkhon[2] et ont été utilisées jusqu'en 1850 dans certaines zones de Hongrie et de Transylvanie (actuellement Roumanie). Elles étaient l'écriture la plus répandue du hongrois jusqu'au Xe siècle ; le roi Étienne Ier (977-1038) imposa par la suite l'alphabet latin.

Les runes hongroises s'écrivent soit de gauche à droite soit de droite à gauche. Le fait que les lettres de cet alphabet correspondent aux phonèmes de la langue hongroise en font une écriture plus adaptée à cette langue que l'alphabet latin.

Origines[modifier | modifier le code]

Inscription trouvée à Homokmégy-Halom, datant du Xe siècle

Système d'écriture[modifier | modifier le code]

Alphabet de Nikolsburg, Enlaka, 1668

Usage contemporain[modifier | modifier le code]

Signalisation routière[modifier | modifier le code]

Utilisation contemporaine des runes hongroises sur un panneau routier annonçant le village de Vonyarcvashegy.

La première occurrence connue d'un panneau de signalisation routière en runes hongroises remonte à 1990 dans la localité de Cristuru Secuiesc en pays sicule. Le panneau en métal positionné sauvagement à l'entrée d'un village fut aussitôt retiré par l'Union démocrate magyare de Roumanie (RMDSz), principal parti de la communauté magyare de Roumanie. Des panneaux similaires continuèrent néanmoins de faire leur apparition dans de nombreuses localités à majorité magyarophone.

Le , la section transylvaine de la Fédération mondiale des Hongrois, proche de l'extrême droite, organise une conférence à Miercurea-Ciuc au cours de laquelle elle invite les communes à majorité magyarophone de Transylvanie à afficher officiellement le nom de leurs localités en runes hongroises. L'appel est suivi bien au-delà des frontières roumaines, dans la mesure où de nombreuses communautés locales de Voïvodine, Slovaquie et même de Hongrie emboîtent le pas dans les années 2000. En , la Fondation Rovás crée une version standardisée de ces panneaux afin de respecter les normes et usages de la signalisation routière.

Ce mouvement de promotion des runes hongroises est essentiellement porté par des élus locaux proches de l'extrême droite ou de la droite nationaliste[3].

Édition[modifier | modifier le code]

Alphabet runique hongrois et sicule

Table des caractères[modifier | modifier le code]

Lettre Nom Phonème (API) Hongrois archaïque (image) Hongrois archaïque (Unicode)
A a /ɒ/Écouter 𐲀 𐳀
Á á /aː/Écouter 𐲁 𐳁
B eb /b/Écouter 𐲂 𐳂
C ec /ts/Écouter 𐲄 𐳄
Cs ecs /tʃ/ 𐲆 𐳆
D ed /d/Écouter 𐲇 𐳇
Dz dzé /dz/Écouter Ligature de 𐲇 et 𐲯
Dzs dzsé /dʒ/ Ligature de 𐲇 et 𐲰
E e /ɛ/Écouter 𐲉 𐳉
É é /eː/Écouter 𐲋 𐳋
F ef /f/Écouter 𐲌 𐳌
G eg /ɡ/Écouter 𐲍 𐳍
Gy egy /ɟ/Écouter 𐲎 𐳎
H eh /h/ 𐲏 𐳏
I i /i/ 𐲐 𐳐
Í í /iː/Écouter 𐲑 𐳑
J ej /j/Écouter 𐲒 𐳒
K ek /k/Écouter 𐲓 𐳓
K ak /k/Écouter 𐲔 𐳔
L el /l/Écouter 𐲖 𐳖
Ly elly, el-ipszilon /j/Écouter 𐲗 𐳗
M em /m/Écouter 𐲘 𐳘
N en /n/ 𐲙 𐳙
Ny eny /ɲ/Écouter 𐲚 𐳚
O o /o/ 𐲛 𐳛
Ó ó /oː/Écouter 𐲜 𐳜
Ö ö /ø/Écouter 𐲝 𐳝 𐲞 𐳞
Ő ő /øː/ 𐲟 𐳟
P ep /p/Écouter 𐲠 𐳠
(Q) eq Ligature de 𐲓 et 𐲮
R er /r/Écouter 𐲢 𐳢
S es /ʃ/Écouter 𐲤 𐳤
Sz esz /s/Écouter 𐲥 𐳥
T et /t/Écouter 𐲦 𐳦
Ty ety /c/Écouter 𐲨 𐳨
U u /u/ 𐲪 𐳪
Ú ú /uː/Écouter 𐲫 𐳫
Ü ü /y/ 𐲬 𐳬
Ű ű /yː/Écouter 𐲭 𐳭
V ev /v/Écouter 𐲮 𐳮
(W) dupla vé /v/Écouter Ligature de 𐲮 et 𐲮
(X) iksz Ligature de 𐲓 et 𐲥
(Y) ipszilon /i/ Ligature de 𐲐 et 𐲒
Z ez /z/Écouter 𐲯 𐳯
Zs ezs /ʒ/Écouter 𐲰 𐳰

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Old Hungarian - Range: 10C80–10CFF », sur unicode.org
  2. (fr + en) László J. Nagy, Chronica : Annual of the Institute of History University of Szeged Hungary, t. 1, Szeged, Zsolt Hunyadi et Sándor László Tóth, (ISSN 1588-2039, lire en ligne Accès libre [PDF]), p. 173
  3. (hu) Péter Hamvay, « A székely írás nyomában » [« Sur les traces des runes hongroises »], Népszava,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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