Moez Chakchouk — Wikipédia

Moez Chakchouk
معز شقشوق
Illustration.
Moez Chakchouk en 2014.
Fonctions
Ministre tunisien du Transport et de la Logistique

(1 an, 1 mois et 9 jours)
Président Kaïs Saïed
Chef du gouvernement Hichem Mechichi
Gouvernement Mechichi
Prédécesseur Mohamed Fadhel Kraiem (intérim)
Anouar Maârouf
Successeur Rabie Majidi (Transport)
Biographie
Date de naissance (48 ans)
Lieu de naissance Sousse (Tunisie)
Nationalité tunisienne
Parti politique Indépendant
Diplômé de Université Paris-Descartes
Université de Tunis - El Manar
ESPT Tunis
ENIT
Profession Ingénieur

Moez Chakchouk (arabe : معز شقشوق), né le à Sousse, est un ingénieur, homme politique, haut fonctionnaire et expert international tunisien en gouvernance d'Internet.

Président-directeur général de la Poste tunisienne de 2015 à 2018, il occupe de 2018 à 2020 le poste de sous-directeur général pour la communication et l'information à l'Unesco, avant de devenir ministre du Transport et de la Logistique de 2020 à 2021.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Originaire de Ksour Essef (gouvernorat de Mahdia), Moez Chakchouk est docteur en mathématiques appliquées et en télécommunications de l'université Paris-Descartes[1] et de l'université de Tunis - El Manar en 2009[2].

Ingénieur principal diplômé de l'École supérieure des postes et des télécommunications de Tunis en 1998, il détient aussi un DEA en systèmes de télécommunications de l'École nationale d'ingénieurs de Tunis obtenu en 2001[3].

Carrière de directeur[modifier | modifier le code]

En 1998, Moez Chakchouk commence sa carrière en tant qu'ingénieur de recherche au sein d'une équipe recherche et développement au Centre d'études et de recherche des télécommunications (CERT)[3]. Entre 2003 et 2005, il est chef du projet RACINES (Représentation, analyse et communication d'images numériques)[4]. En 2005, il quitte le CERT pour rejoindre l'Instance nationale des télécommunications, au poste de chef du département technique, puis est promu directeur de l'interconnexion et de l'accès[3]. En mai 2010, il est nommé chargé de mission auprès du cabinet du ministre des Technologies de la communication[5], responsable du chantier stratégique du développement du secteur des télécommunications et de la promotion du haut débit.

Remise du prix OpenGov 2013 à Chakchouk en tant que directeur de l'ATI.

Peu de semaines après la révolution tunisienne de 2011, Chakchouk est nommé à la tête de l'Agence tunisienne d'Internet (ATI)[6], où il a pu mettre en place le plan de transformation difficile de cette entreprise[7], en diversifiant les services basés sur une redéfinition de son rôle[8] et plus tard en créant le point d'échange Internet tunisien[9], tout en incitant à l'instauration d'un dialogue ouvert et transparent[10] sur la gouvernance d'Internet dans le pays[11]. Il est également membre du conseil d'administration de l'Office national de la télédiffusion, et ce entre 2010[12] et 2013.

Moez Chakchouk est nommé président-directeur général de la Poste tunisienne[13],[14] le . Toutefois, il ne s'éloigne pas de l'Internet tunisien puisqu'il devient président de l'Association tunisienne de libre-échange d'Internet qui gère le point d'échange Internet TunIXP[15].

Carrière à l'international et engagement civil[modifier | modifier le code]

Moez Chakchouk est reconnu à l'échelle internationale en tant qu'expert dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication[16],[17], la régulation ainsi que la gouvernance d'Internet[18]. Avec plusieurs organisations internationales travaillant dans ces domaines, il anime d'importants forums et conférences traitant de ces sujets à l'échelle locale, régionale[19] et mondiale[20],[21]. À partir de janvier 2014, il est membre de la prestigieuse Commission globale sur la gouvernance d'Internet[22]. En tant que conférencier, il se fait remarquer particulièrement par le biais de son plaidoyer international pour un nouveau modèle de gouvernance inclusive de la cyber-sécurité[23].

Moez Chakchouk à la troisième Freedom Online Conference à Tunis.

Chakchouk est un fervent défenseur des libertés numériques[24],[25] ainsi que de la promotion de l'engagement communautaire dans le développement de l'Internet en Tunisie. En 2011, par conviction, il s'oppose fermement[26] au retour de la censure et de la surveillance d'Internet en Tunisie[27], et a d'ailleurs remporté le procès intenté à l'ATI[28].

En juin 2013, alors qu'il préside le comité d'organisation de la Freedom Online Conference[29], il lance un laboratoire d'innovation, le 404Labs[30], ouvert à la société civile, remplaçant ainsi le lieu jadis symbole de la surveillance et de la censure.

Moez Chakchouk, en tant que membre de l'Association pour la culture numérique libre (CLibre), a par ailleurs aidé à concrétiser la réalisation du premier réseau communautaire sans fil installé en Tunisie, dans la ville de Sayada[31].

Le , il rejoint la direction de l'Unesco en tant que sous-directeur général pour la communication et l'information[32].

Son nom figure sur la liste des ministres proposée par Hichem Mechichi, le , pour prendre la tête du ministère du Transport et de la Logistique[33].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Moez Chakchouk est marié et père de deux enfants[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. SUDOC 144542064.
  2. « Reconstruction tridimensionnelle de vaisseaux sanguins à partir d'un nombre restreints de projections par rayons X issues d'un système d'angiographie multi-vues », sur theses.fr.
  3. a b c et d (en) « Moez Chakchouk », sur internetsociety.org.
  4. « Description invariante d'objets 3D représentés par des images géométriques » [PDF], sur rech.enic.fr.
  5. « Décret no2010-1228 du 24 mai 2010 », Journal officiel de la République tunisienne, no 43,‎ , p. 1548 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF]).
  6. Mohamed Ali Hached, « Les nouveaux PDG pour l'ATI, l'INT et l'ANSI », sur tunisienumerique.com, .
  7. Abdel Aziz Hali, « Le bunker d'« Ammar 404 » sur la voie des réformes », sur fr.allafrica.com, La Presse de Tunisie, .
  8. (ar) « Moez Chakchouk : "En 2014, l'ATI va devenir un FSI à part entière" », sur radioexpressfm.com.
  9. (en) « TunIXP », sur ati.tn.
  10. « L'ATI se revendique neutre et transparente, et refuse de poursuivre le filtrage », sur fr.rsf.org, .
  11. « OpenGov Awards : la revanche de l'ATI sur les adeptes de la censure sur Internet », sur thd.tn, .
  12. « Arrêté du ministre des Technologies de la communication du 11 juin 2010 », Journal officiel de la République tunisienne, no 49,‎ , p. 1732 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF]).
  13. « Nouveau PDG de l'Office national des Postes », sur tap.info.tn, .
  14. « Nomination de Moez Chakchouk à la tête de la Poste tunisienne », sur thd.tn.
  15. « Même loin de l'ATI, Moez Chakchouk gérera l'Internet tunisien avec un modèle multi-acteur », sur thd.tn, .
  16. « Protection de la vie privée et liberté d'expression sur l'Internet » [PDF], sur unesdoc.unesco.org, , p. 17.
  17. (en) « Access to information: key to the democratic process » [PDF], sur unesco.org, , p. 31-33.
  18. (en) Danielle Kehl, Moez Chakchouk, Jochai Ben-Avie et Kate Coyer, « From Revolution to Reform: Recommendations for Spectrum Policy in Transitional Tunisia », sur newamerica.net, .
  19. (en) « Experts gather to strengthen African internet peering and regional interconnection », sur oafrica.com, .
  20. (en) Eric Pfanner, « Message, if Murky, From U.S. to the World », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne).
  21. (en) « Building our broadband future », sur itunews.itu.int.
  22. (en) « Global Commission on Internet Governance », sur ourinternet.org.
  23. (ar) [vidéo] Président-directeur général de l'Agence tunisienne d'Internet (Shems FM, 21 juillet 2014) sur YouTube.
  24. Afef Abrougui, « « Internet c'est la liberté » : entretien avec le PDG de l'Agence tunisienne d'Internet », sur nawaat.org, .
  25. Melek Jebnoun, « Moez Chakchouk, directeur de l'ATI, nominé pour le prestigieux prix de la liberté numérique », sur webdo.tn, .
  26. Élodie Auffray, « En Tunisie, la censure des sites porno en question », sur liberation.fr, .
  27. « Le niet de Moez Chakchouk à la censure des sites porno », sur tunisiait.com, .
  28. Wafa Sdiri, « Tunisie-Affaire de l'ATI : la Cour de cassation casse le jugement et renvoie l'affaire devant la Cour d'appel », sur tunisienumerique.com, .
  29. (en) « Tunis 2013 », sur freedomonlinecoalition.com.
  30. « L'ex-censeur du Web de Ben Ali ouvre ses sous-sols », sur observers.france24.com, .
  31. Welid Naffati, « La ville de Sayada inaugure le 1er réseau Wi-Fi gratuit communautaire en Tunisie », sur thd.tn, .
  32. Yassine Bellamine, « Le Tunisien Moez Chakchouk rejoint la direction de l'UNESCO au poste de sous-directeur général pour la communication et l'information », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  33. « Tunisie – Officiel : la composition du gouvernement Mechichi », sur webdo.tn, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :