Perrine Potier — Wikipédia

Perrine Potier
Image illustrative de l’article Perrine Potier
Vitrail de la chapelle Saint-Louis du Champ des Martyrs d'Avrillé
Bienheureuse, martyre
Naissance
Cléré-sur-Layon
Décès (à 43 ans) 
Nom de naissance Potier
Autres noms Turpault
Béatification  Vatican
par Jean-Paul II
Vénéré par Église catholique romaine
Fête 16 avril

Perrine Potier, épouse Turpault, née le à Cléré-sur-Layon (à l'époque dans la province d'Anjou, diocèse de La Rochelle) et morte fusillée le à Avrillé (Maine-et-Loire), est une des quatre-vingt-dix-neuf martyrs d'Angers.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

À la suite de la défaite des Vendéens durant la virée de Galerne et à la mise en place de la Terreur, les républicains font prisonniers des milliers de Vendéens.

Entre janvier et , près de 2 000 personnes sont fusillées à Avrillé par les colonnes infernales de Turreau. Le Champ des Martyrs, où se déroulèrent ces exécutions, est devenu un lieu de pèlerinage en Anjou. Une chapelle expiatoire y est édifiée en 1852.

Biographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Perrine Renée Potier, dont les parents jouissaient d'une certaine fortune et d'une réputation de vertu[1] se marie le à René Turpault (1750-1818), fabricant de toiles et de mouchoirs à Cholet[2]. Elle est la mère de douze enfants dont plusieurs sont morts en bas âge[3].

L'arrestation, le jugement et la mort[modifier | modifier le code]

Les Vendéens s'emparent de Cholet le et établissent un Comité catholique et royaliste ; René Turpault en devient membre. Perrine sa femme prend soin de quatre prisonniers républicains, les nourrissant avec une sollicitude toute maternelle[1] mais au mois d'octobre, lorsque les républicains s'emparent de la ville, René Turpault la quitte sans arriver à persuader Perrine de partir[3].

Le 8 et un mandat d'arrêt est lancée contre elle par le Comité révolutionnaire de Cholet. Le , elle est arrêtée par le citoyen Sureau adjudant-major de place[N 1]. Le , elle est interrogée[3]. Elle est ensuite envoyée à la Commission militaire à Angers et subit une dure détention à la prison du Calvaire[3].

Voici les compte-rendu des trois interrogatoires de sa prison du calvaire tels qu'ils ont été consignés sur les registres de la commission militaire[3] :

  1.  : « Perrine Potier, âgée de 42 ans, née commune de Cléré, en Anjou, district de Vihiers, femme de René Turpault, fabricant et vendeur de toiles de Cholet, où ils demeuraient ordinairement. Son mari absent depuis le passage de l'armée républicaine en octobre dernier. Arrêtée chez elle depuis onze jours par des citoyens. Suspecte fortement, parce que de son aveu, son mari a été un des membres du Comité contre-révolutionnaire de l'armée des brigands, l'espace de onze jours ; que depuis le temps elle avait pleuré sur la perte de son mari, absent d'elle depuis longtemps. N'est pas sûre si elle est enceinte ».
  2.  : « Perrine Potier, présumée être veuve, domicilié à Cholet, 42 ans, détenue depuis un mois environ. Son mari a suivi les scélérats d'insurgés depuis la déroute de Cholet. Et elle n'a plus ouï parler de lui. A cinq enfants, deux garçons et trois filles, sous la direction de ses frères, dont l'un est commissaire municipal à Cléré, et l'autre a un emploi dans cette armée. Elle dit qu'il n'existe pas d'autres motifs de sa détention que l'absence de son mari. Elle convient cependant avoir été à la messe des prêtres réfractaires pendant le séjour des rebelles au-dit Cholet. Il parait qu'elle a pris soin de cinq prisonniers patriotes et les a nourris chez elle ».
  3.  : « Perrine Potier, veuve René Turpault, de Cholet, née à Cléré, district de Vihiers. Son mari membre du Comité contre-révolutionnaire de Cholet. Arrêtée depuis deux mois et demi, rapport à la conduite de son mari. Elle illuminait sa croisée comme les autres lors des victoires des brigands. Ne se souvenant pas si elle a crié « Vive le Roi » ni si elle est allée à la messe de l'évêque d'Agra ».

Suivant les jugements sommaires de l'époque, elle est fusillée après ces trois interrogatoires, le (27 Germinal An II)[2],[4].

Béatification et mémoire liturgique[modifier | modifier le code]

En 1905, Joseph Rumeau, évêque d’Angers, introduit la cause d’un certain nombre de victimes d'Avrillé et d'Angers mises à mort en haine de la foi et de l’Église catholique. Une procédure canonique de béatification est alors lancée. Le décret proclamant le martyre de quatre-vingt-dix-neuf de ces victimes — dont Perrine Potier qui est alors déclarée vénérable — est promulgué le  : ce sont les Martyrs d'Angers. Leur béatification est célébrée solennellement le par le pape Jean-Paul II à la basilique Saint-Pierre de Rome.

Elle est fêtée le [5] et le .

Prénom[modifier | modifier le code]

Notes et Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le grade d'adjudant-major est créé en 1790.

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]