Robert Thomas — Wikipédia

Robert Thomas
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Robert Louis Albert ThomasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Genres artistiques
Fiction de détective (en), comédie, drame (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales
Sépulture de Robert Thomas au cimetière de Montmartre (division 9).

Robert Thomas est un auteur dramatique, comédien, metteur en scène et réalisateur français, né le à Gap et mort le à Paris 16e[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

À quatorze ans, Robert Thomas se découvre une passion pour le théâtre contemporain et moderne mais également la philosophie des Lumières. En trois ans, il lira toutes les pièces de théâtre publiées depuis 1900. En 1947, juste avant de passer son bac, il quitte sa famille avec une idée bien arrêtée : écrire et jouer la comédie à Paris. Il paye ses cours de comédie avec son salaire de télégraphiste et joue comme figurant dans plus de cinquante films. Il écrit la nuit sept pièces d’affilée qui seront toutes refusées.

En 1950, il fait son service militaire, puis court le « cacheton » sur Paris. Toutefois, il vient régulièrement à Rouen dans les années 1952 à 1955 assurer des revues au Nouveau-Théâtre (le Théâtre-Français a été complètement détruit par les bombes le ) pendant plusieurs saisons sous la direction de Louis Stréliski et Lestély, joue quelques pièces — dont Il faut marier maman, Le Train pour Venise — avec Vudal G., directeur de troupe, auquel il proposera ses pièces. Robert Thomas côtoiera ainsi Noëlle Adam, Ginette Garcin, Mona Monick. Il ne quittera pas vraiment Paris. Il se présente à Pierre Dux qui l’engage dans Il faut marier maman, avec Denise Grey. Il commence ainsi une carrière dans le théâtre, jouant notamment dans La Main de César et Les Belles Bacchantes. Ses deux premières pièces, Huit Femmes et Madame Trait d'Union, sont enfin créées à Nice, en 1958 et 1959, mais sans véritable succès.

La ténacité de Robert Thomas sera récompensée avec sa huitième pièce. Retenue par un théâtre parisien, les Bouffes-Parisiens, Piège pour un homme seul, fait un triomphe le , soir de la générale, et son auteur devient célèbre du jour au lendemain. L’histoire est celle d’un jeune homme en voyage de noces qui attend le retour de son épouse disparue depuis dix jours, à la suite d'une dispute. L’enquête de police piétine jusqu’à ce qu’une femme, qui se dit l’épouse recherchée, réintègre le domicile conjugal. Le mari a beau crier à l’imposture, les événements et plusieurs témoins confirment que la jeune femme est bien son épouse. Est-il fou ou une bande de malfaiteurs s’acharne-t-elle sur lui ?

Alfred Hitchcock, souhaitant acheter les droits d’adaptation de la pièce au cinéma, a même rencontré son auteur[2]. Ce succès théâtral conforte Robert Thomas dans sa voie d’auteur dramatique. Dès lors, il se trouvera une spécialité en mariant l’intrigue policière au théâtre de boulevard.

L’année suivante, il reprend, en la réécrivant, sa première pièce, Huit femmes qui sera récompensée en 1961 par le prix du Quai des Orfèvres. Dans une maison isolée par la neige, les membres féminins d’une famille mènent leur propre enquête pour découvrir l’assassin du maître de maison, vraisemblablement l’une d’elles. Malgré les convenances et les courtoisies apparentes, elles se livrent, en huis clos, à un jeu de la vérité aussi implacable que pitoyable, révélant les faiblesses, les mensonges, les rancœurs cachées, n’épargnant aucune d’elles. La pièce sera adaptée au cinéma par François Ozon en 2002.

Robert Thomas a, en 1966, l’idée de réunir dans La Perruche et le Poulet le célèbre couple de l’émission radiophonique Sur le banc : Jane Sourza et Raymond Souplex. La standardiste d’un notaire s’apprête à fermer l’étude lorsqu’elle découvre son patron poignardé. Le temps que la police arrive sur les lieux, le cadavre disparaît. Y a-t-il eu crime ? Une cascade de surprises et un dénouement tout à fait imprévu prouveront au policier (« le poulet ») que la secrétaire bavarde (« la perruche ») avait raison. Ensemble, ils arrêteront le coupable…

Hasard des rencontres, Robert Thomas, toujours accompagné de son même ami, retrouvera quelques amis de Rouen, dont Monique Couturier alias Mona Monick devenue professeure d'art dramatique, en , au festival de Ramatuelle aux côtés de Jean-Claude Brialy et parlera de sa mort prochaine après avoir résumé sa vie en une phrase :

« J'ai réussi, j'ai gagné beaucoup d'argent et j'ai su le garder ! — si un camion me roule dessus maintenant à 60 ans, j'aurai le temps de me dire que j'ai bien vécu ! »

Il promet de lui écrire des saynètes pour ses cours mais n'en aura pas le temps : il meurt quelques mois plus tard d’une crise cardiaque.

De 1970 jusqu’à sa mort en 1989, Robert Thomas fut le directeur du Théâtre Édouard VII. Il réalisa au cinéma pour Darryl Zanuck La Bonne Soupe (1963), Patate (1964), adapta ses pièces Les Bâtards, Freddy (1978), Princesse Baraka (1981). Il produisit et interpréta à la télévision la série télévisée Un curé de choc (1974), signa deux épisodes de L'inspecteur Leclerc enquête : Ma femme est folle et Les Jumelles (1962). On lui doit également, en tant que réalisateur, Mon curé chez les nudistes (1982), Mon curé chez les Thaïlandaises (1983) et Les Brésiliennes du bois de Boulogne (1984).

Si certains critiques ont déploré chez Robert Thomas son manque de renouvellement, le fait d’avoir cherché son inspiration dans des adaptations, celui-ci a su introduire un ton original : l’esprit français, dans le domaine si particulier de la comédie policière qui semblait réservé aux seuls auteurs anglo-saxons. Avec des comédies à suspense d’un style gai et rapide, aux nombreux coups de théâtre et renversements de situation, il a renouvelé le genre, sans faire preuve d’aucune prétention sinon celle de divertir ses spectateurs.

Il est inhumé au cimetière de Montmartre (division 9).

Théâtrographie[modifier | modifier le code]

En qualité d'adaptateur[modifier | modifier le code]

En qualité d'auteur[modifier | modifier le code]

En qualité de comédien[modifier | modifier le code]

En qualité de metteur en scène[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

En qualité de réalisateur[modifier | modifier le code]

En qualité de scénariste[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Comédien pour Au théâtre ce soir[4]

En qualité d'auteur adapté[modifier | modifier le code]

Publié dans L’Avant-Scène Cinéma no 513, 06/2002, scénario de François Ozon et Marina de Van d’après la pièce éponyme.

Cinema russe et sovietique

Publications[modifier | modifier le code]

NB : date de première publication.

Roman[modifier | modifier le code]

  • Piège pour un homme seul (Eurédif « Suspense poche » no 23, 1977, novélisation par l’auteur de sa pièce).

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Piège pour un homme seul (in Paris-Théâtre no 164, 1960) et (in L'Avant-scène théâtre no 231, 15/11/1960)
  • Huit femmes (in L’Avant-Scène Théâtre no 268, 01/07/1962, Prix du Quai des Orfèvres 1961)
  • Le Deuxième Coup de feu (in L’Avant-Scène Théâtre no 327, 01/02/1965 / éd. rev. Librairie Théâtrale, 1976. D’après le roman de Ladislas Fodor)
  • Assassins associés suivi de Deux chats et… une souris (in "L’Avant-Scène Théâtre" no 346, 01/12/1965)
  • La Perruche et le Poulet (in À la page no 32, 02/1967, d’après Jack Popplewell) et ("L'avant-Scène Théâtre" no..375, 01/03/1967)
  • Freddy (in L’Avant-Scène Théâtre no 423, 01/04/1969)
  • Un Ami… imprévu (in L’Avant-Scène Théâtre no 430, 15/07/1969, adaptation de Unexpected Guest, pièce originale d' Agatha Christie)
  • Double Jeu (in L’Avant-Scène Théâtre no 458, 15/10/1970)
  • La Chambre mandarine (in L’Avant-scène Théâtre no 553, 12/1974)
  • La Louve (in L’Avant-scène Théâtre no 592, 08/1976)
  • Le Corbeau et la grue (in L’Avant-scène Théâtre no 609, 01/05/1977)
  • Le Nouveau Nez (in L’Avant-scène Théâtre no 634, 15/09/1978)
  • Les Bâtards (Librairie Théâtrale, 1979)
  • Princesse Baraka (Librairie Théâtrale, 1995, d’après L'Argent de la vieille de Luigi Comencini)

Article[modifier | modifier le code]

  • « Piège pour une femme de paille seule ». L’Avant-scène Théâtre, , no 591, p. 34.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Paris Théâtre, 1960 (revue d'époque).
  3. « Freddy - Spectacle », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  4. Pièces enregistrées au théâtre Marigny.
  5. (en) « IMDB », sur IMDB.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]