Urbanisme sur dalle — Wikipédia

Séparation des fonctions : la « gare des Gobelins » approvisionne le quartier asiatique de Paris sous la dalle des Olympiades.

L'urbanisme de dalle est la séparation totale des cheminements piétons et de la circulation automobile. Il s'agit d'un « éclatement » de la rue en plusieurs niveaux selon sa fonction utile : soit liaison dynamique entre parties à rejoindre, soit espace de flânerie quasi statique. On crée un sol « artificiel ».

On établit l'usage de deux ou trois niveaux distincts. En général, le ou les niveaux souterrains pour les transports en commun, chemins de fer métropolitains traditionnellement enterrés auxquels on peut adjoindre les bus et taxis, et adjoindre les approvisionnements des magasins. Le niveau 0 (le sol naturel) est donné aux voitures particulières. La dalle est réservée aux habitants-piétons.

L'architecture des bâtiments qui composent l'architecture de dalle n'est pas liée structurellement à cet urbanisme. Ils ont une forme globale, un « épannelage », qui ne les distingue pas des bâtiments des autres formulations urbaines.

Histoire[modifier | modifier le code]

Léonard de Vinci et sa Città ideale del Rinascimento (1487-1490) prônait la ségrégation spatiale (selon son appartenance à l'un des trois ordres, la personne peut circuler par tel ou tel accès et chemin dédié).

Puis en réalisations effectives en cadre urbain, à la charnière du XIXe siècle et XXe siècle, Tony Garnier établit la séparation fonctionnelle de la circulation des personnes dans les hôpitaux (de l'habitat, des accès et cheminements selon le principe de la tradition hygiéniste française). Eugène Hénard (Rapport sur l’avenir des grandes villes , 1910) tient compte des nouveaux réseaux de fluides (eau, gaz, électricité, etc) que comporte la ville avec l'utilisation du sous-sol. Ludwig Hilberseimer (Hochhausstadt, 1924) aborde en premier la question de la ville comme une gestion des flux.

En France, cet urbanisme opérationnel est une continuation de l'urbanisme de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale.

Il s'agit alors d'une composante des grands projets qui présentent une « économie d'échelle » en réponse à la pénurie de logements en ville et en réponse au besoin de bureaux du secteur tertiaire qui se développe. L'esprit qui préside historiquement aux travaux de génie civil d'assèchement, de remblaiement, d'arasement portant sur les lieux habitables y est en continuation.

Exemples d'urbanisme sur dalle d'intérêt international, national ou régional[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(fournie par le GdS)

  • "Paris ville moderne : Maine-Montparnasse et La Défense", 1950-1975 de Virginie Picon-Lefèbvre. Cet ouvrage, issu de la thèse de l’auteur sur le sujet, explicite très bien le concept de ville sur dalle et ses évolutions.
  • "Les années ZUP : architecture de la croissance 1960-1973" avec un chapitre de Virginie Picon-Lefèbvre sur les origines de l’architecture sur dalle.
  • "Le Moniteur des travaux publics", n° 5353, 30/06/2006, pp 54-55 : Réhabiliter les quartiers sur dalle d’Olivier Namias.
  • Christine Hoarau-Beauval, Urbanisme de dalle - Urbanisme vertical : Entre utopies et réalités, Antony, Le Moniteur, 2019, 197 pages, (ISBN 978-2-281-14209-9)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]