Croisade lituanienne — Wikipédia

La croisade lituanienne est une série de campagnes menées par l’Ordre teutonique et l’Ordre de Livonie afin de christianiser de force le Grand-Duché de Lituanie qui est païen. Le conflit commence après de nombreux attaques chrétiennes contre les autochtones non catholique.

Contexte[modifier | modifier le code]

Les croisés prétendent faire la guerre pour convertir de force les « infidèles » non chrétiens au christianisme. Au XIIe siècle, saint Bernard de Clairvaux écrit que le meurtre des païens est également justifié : « Le chrétien se glorifie de la mort du païen, parce que le Christ est glorifié »[1]. Ce n’est qu’au XVe siècle, avec le concile de Constance, que ce point de vue sera contesté et qu’une discussion sur les droits des païens commencera[2]. La Lituanie accepte diverses religions sous le règne des rois Mindaugas et Ghedimin. Les premières rencontres entre les missionnaires chrétiens militants et les Lituaniens ont lieu en 1185, lorsque Saint Meinhard est attaqué par les Lituaniens[3].

Le premier raid contre les Lituaniens et les Samogitiens a eu lieu en 1208. L’Ordre Teutonique a reçoit des terres près de Toruń dans les années 1220 par Conrad Ier de Mazovie, rapprochant les croisés des terres lituaniennes. Au moment de l’arrivée des premiers chevaliers teutoniques en 1230 dirigés par Hermann Balk, la religion traditionnelle de la Lettonie et de l’Estonie modernes cède déjà la place au catholicisme, en partie à cause de la présence de colons et de missionnaires[4]. Plus tard dans la décennie, il y a des affrontements militaires entre les chrétiens croisés et les Lituaniens près des frontières nord de ce qui fait alors partie de la Livonie. Les chevaliers porte-glaive, fondés en 1202, commencent des campagnes pour s’étendre dans la région. Grâce à la croisade de Livonie, ils conquièrent la Terra Mariana qui borde la Samogitie lituanienne, ce qui a augmenté les conflits[5]. Le conflit connait une augmentation exponentielle des combats, qui atteint son apogée en 1236 lors de la bataille du Soleil dans laquelle les chevaliers porte-glaive subissent une défaite désastreuse contre une armée conjointe des samogitiens lituaniens et des sémigaliens lettons[6]. Il semble que seulement 10% de l’armée croisée ait survécu et que 48 cavaliers soient morts[7]. De ce fait, Hermann von Salza, grand maître de l'ordre Teutonique, négocie avec le pape Grégoire IX le rattachement à son ordre des chevaliers Porte-Glaive, ce qui aboutit à la création de l'Ordre de Livonie[8].

Même avec le soutien de l’Ordre Teutonique, les Livoniens chrétiens subirent des défaites majeures comme lors de la bataille de Durbe en 1260[9]. Immédiatement après la bataille de Durbe, les Prussiens se révoltent[10]. Le roi converti de Lituanie Mindaugas aurait abandonner le christianisme après la bataille en voyant que cela n'arrêter pas les incursions des croisés[11]. Lorsqu' il est assassiné en 1263, la région entre dans une ère d’instabilité[6]. Les Lituaniens décident de soutenir les Prussiens et organisent des raids avec l'aide des Sudoviens. Treniota assiège le château de Vėluva en Sambie. Après 7 années de trouble dans le grand-duché, Traidenis prend le pouvoir et gagne à Karuse en 1270 contre Otto von Lutterberg et à Aizkraukle en 1279.

Ce n’est qu’en hiver 1283, après la reconquête des territoires Prussiens, que l’Ordre Teutonique concentre ses campagnes sur le fragile et nouveau grand duché de Lituanie[6].

XIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Épées lituaniennes du XIIIe siècle.

À la fin du XIIIe siècle, l’Ordre teutonique réussit à réprimer les révoltes prussiennes, ce qui se traduit par une plus grande stabilité interne et la possibilité de reprendre le conflit à l’Est avec les Lituaniens, qui se déroule alternativement depuis des décennies[12]. Au début, les combats sont pour la plupart limités, car les conditions qui ont permis les victoires rapides des groupes de cavalerie actifs en Livonie au début du siècle n’étaient pas réunies[13]. Le fait que les croisés d’Allemagne et de Pologne n'arrivent pas durant des années force le peuple teutonique à s’habituer à la condition d’un petit nombre d’hommes disponibles[13]. Alors que le Grand-Duché venait de sortir d’une période de vide politique, l’Ordre décide d’agir rapidement contre les Lituaniens.

La première cible de l'Ordre teutonique est la forteresse de Bisenė, à la frontière occidentale de la Lituanie avec l'actuel oblast de Kaliningrad. Des soldats teutoniques commandés par le Landmeister prussien Conrad von Thierberg traversent le Niémen gelé et attaquent la forteresse lituanienne dans la matinée. La forteresse tombe et elle est brulée. L'Ordre se dirige ensuite vers les régions méridionales de l’État adverse, attaquant en 1284 puis en 1296 Hrodna et ses environs, qui servent à l’époque d’important carrefour stratégique et économique sur le cours supérieur du Niémen.

En 1296, une guerre civile éclate en Terra Mariana entre les citoyens les plus riches de Riga, qui possèdent une sorte de statut spécial, et l’Ordre de Livonie[14]. Entre 1297 et 1299, le grand-duc lituanien Vytenis décide de profiter de la situation difficile en Livonie. En 1298, le dirigeant lituanien Vytenis attaque les croisés de Livonie en Courlande, une partie de l’archidiocèse de Riga[2]. Après les succès initiaux des croisés, les deux camps s’affrontent lors de la bataille de Turaida le après que Vytenis ait forgé une alliance avec les citoyens de Riga, une ville ostensiblement sous le contrôle de l’Ordre livonien[15]. La bataille est gagné par l'alliance lituano-rigoise. Le 28 juin l’Ordre reçoit des renforts des chevaliers teutoniques et défait finalement les habitants de Riga et les Lituaniens près de Neuermühlen[16].

XIVe siècle[modifier | modifier le code]

Second conflit contre Vytenis (1303-1316)[modifier | modifier le code]

Évolution territoriale de la Lituanie du XIIIe au XVe siècle.

Les escarmouches reprennent en 1303 menés par Vytenis après son couronnement, sous la forme d’attaques isolées, mais non moins fréquentes, orchestrées par les troupes lituaniennes une fois de plus aux portes de la Prusse et, surtout, en direction des places fortes fondamentales de Dorpat et d’Ösel dans l'actuelle Estonie. Il envoie une armée de 2 000 hommes à ses frontières[2], tandis que des troupes lituaniennes isolées attaquaient la Prusse. Plus stable après avoir réprimé les révoltes prussiennes de 1283, l’Ordre Teutonique envoie des unités militaires en Semigalie et en Scalovie, alors sous contrôle lituanien. En 1304, des sources contemporaines rapportent que des nobles d’autres parties de l’Europe sont venus en aide aux croisés pour participer à une « nouvelle » guerre contre la Lituanie[17]. L’Ordre fait tout son possible pour trouver une stratégie qui permettrait d’entraver les incursions ennemies. La Livonie et la Prusse sont alors reliées par une seule route terrestre, la frontière entre Memel et Courlande, qui traverse cependant une zone exposée à l’agression samogite[2]. Pour éviter le risque, il est décidé d’essayer de s’installer en Basse-Lituanie, où il serait possible de construire des forteresses à partir desquelles ils pourraient poursuivre les conquêtes[18].

L'Europe centrale au début du XIVe siècle.

Vers 1309, les Teutoniques avaient réussi à normaliser la situation en Livonie, et bien qu’ils n’aient soumis ni les habitants de Riga ni ceux de Vytenis, ils ne ressentaient plus la même peur que dans la décennie précédente[19]. L'ordre de Livonie consolide son contrôle sur Semigalie, où les Lituaniens ont des garnisons depuis la bataille d’Aizkraukle. En 1311 a lieu une grande offensive de la Lituanie en Prusse. Le grand-duc aurait échappé aux défenses des ducs de Mazurie à la tête de 8 000 hommes. C'est une des offensives les moins réussies car bien que 4 000 guerriers montés aient réussi à traverser la Warmie jusqu’à Braniewo, les assaillants sont surpris par les hommes menés par le maréchal Heinrich von Plötzke à Wopławki et sont chassés[20]. Le chambellan de Vytenis est fait prisonnier. Malgré le grand enthousiasme rapporté par les chroniqueurs teutoniques, l’impact de la bataille est plutôt faible, étant donné que le Grand-Duc a réussi à battre en retraite et que ses forces n’ont pas été définitivement vaincues[18]. En 1313, l’Ordre de Livonie s’empare du château de Dynaburg, que les Lituaniens contrôlent depuis 1281. Les dernières attaques majeures de Vytenis ont lieu en 1315 sur Neman et Christmemel, peu de temps avant sa mort. Sa réputation d’opposant radical aux Allemands et de général respecté est restée bien connue même dans les années qui ont immédiatement suivi son départ, au cours desquelles les hostilités se sont poursuivies[13].

Règne de Ghédimin (1316-1341)[modifier | modifier le code]

Les croisés attaquant le château de Punia. Tableau de Wincenty Dmochowski, 1837.

Sous le règne de Ghédimin, les combats se sont intensifiés dans les parties nord et ouest de la frontière. Conscient de l’infériorité technologique de son armée, il tente de s’attirer la sympathie de l’Occident en invitant des marchands et artisans à s’installer au Grand-Duché avec la promesse d’une exemption d’impôts[21]. Le , à la bataille de Medininkai, le maréchal teutonique Plötzke est tué avec 29 de ses hommes[22]. Ghédimin s’allie avec le roi de Pologne, Ladislas Ier Petite-Coudée, par une série de mariages entre 1325 et 1328. Le , les armées polonaise et lituanienne lancent une offensive contre la Nouvelle-Marche et s’emparent de la place forte de Międzyrzecz. La même année, Ladislas prend la région de Wieluń, qui appartenait à Boleslas l’Aîné, un allié de la Bohême.

Le duc Margiris défendant Pilėnai pendant l'attaque teutonique. Peinture de Władysław Majeranowski, XIXe siècle.

De 1326 à 1332, la Pologne, alliée par des mariages à la Lituanie et la Hongrie[23], participe à une guerre contre l'Ordre teutonique, la Bohême et la Mazovie. La guerre est marquée par de nombreux raids et pillages. Forts de ce soutien, les chevaliers de l’ordre peuvent s’emparer de plusieurs forteresses importantes en Samogitie. Des conflits avec le roi de Pologne et des contributions limitées de Jean de Bohême retardent la conquête de nouveaux territoires[24]. La Pologne est devenue plus hostile envers l’Ordre Teutonique en raison de leur différend sur la domination de la Poméranie[25], notamment après la prise de Dantzig. En conséquence, Ladislas stipule un pacte militaire défensif anti-teutonique avec le grand-duc de Lituanie en 1330-1331. Les croisés l’emportent sur les Polonais en Cujavie en 1331. En 1336, une grande armée soutenue par Jean de Bohême et son gendre, Henri XIV, traverse le Niémen en Samogitie et attaque le château de Pilėnai[26].Les défenseurs de la forteresse sont défaits. Les teutoniques construisent un fort appelés Bayernburg. Après le retrait d’une grande partie de l’armée de l’Ordre, elle est pris d’assaut et détruit par les Lituaniens commandés par Ghédimin. Selon la tradition locale, il aurait été touché d’une flèche sous un chêne qui existe encore à l’extérieur des fortifications.

Il meurt en 1341[27]. Ce n'est qu'en 1343 qu'un traité de paix sera signé. Dans ses lettres au pape, Ghédimin se plaint que les croisés détruisent les églises chrétiennes pour avoir un « casus belli ».

Luttes de pouvoirs (1341-1392)[modifier | modifier le code]

Règne de Jaunutis (1341-1345)[modifier | modifier le code]

Après sa mort, la Lituanie est partagée entre ses fils (Jaunutis, Kęstutis et Algirdas) qui s’entredéchirent. La Lituanie s’affaiblit à la suite du démembrement féodal. Le conflit s’intensifie à nouveau en 1345 après que deux fils de Gediminas, Algirdas et Kęstutis, prennent le pouvoir en évinçant leur frère, Jaunutis, qui était l’héritier de leur père Ghédimin. Algirdas devient grand-duc en 1345[28].

Règne conjoint d'Algirdas et de Kęstutis (1345-1377)[modifier | modifier le code]

Les deux se partagent le contrôle du territoire en tant que diarchiste : les terres au sud-est étaient contrôlées par Algirdas et les terres à l’ouest ainsi que la Samogitie sont administrées par Kęstutis[28]. En conséquence, Kęstutis mène la majeure partie de la lutte contre l’Ordre Teutonique, avec des résultats mitigés. Le , le commandant teutonique Winrich von Kniprode remporte une victoire contre les Lituaniens lors de la Bataille de la Strėva se déroulant en plein champ[15]. En 1352, Knipriode, devenu grand maître l'année précédente, se rend compte qu’il est nécessaire de freiner les incursions du Grand-Duché[29]. À moment-là, il est envisageable que l’Ordre conclue un accord de coopération avec la Lituanie, à la demande de cette dernière. Mais le pape Innocent VI bloque les négociations parce qu’il était « scandalisé » par la perspective d’une alliance entre païens et chrétiens[30]. En ce qui concerne l’avenir de Riga, en 1350, une décision papale confirme à l’archevêque la possession de toute la ville, à l’exception du château. La paix de Dantzig en 1366 a finalement vu les chevaliers de Livonie et l’archevêque de Riga parvenir à un accord, dont l’une des conditions est l’institution de la conscription militaire obligatoire[31].

En 1358, l’empereur du Saint-Empire romain germanique Charles IV exprime son désir de paix si le souverain lituanien accepte le christianisme[18]. Algirdas stipule le retrait complet de l’Ordre Teutonique de la région baltique, ce que Charles IV rejette parce qu’il a besoin du soutien de l’ordre. La guerre ne se termine qu’en 1361 lorsqu’un maréchal de l’ordre, Henning Schindekopf, et Louis Ier de Hongrie réussissent à capturer Kęstutis[6].

En avril 1362, une armée teutonique détruit le château de Kaunas, situé bien à l’intérieur des frontières du Grand-Duché de Lituanie[26] et capture Vaidotas, fils de Kęstutis et commandant chargé de la défense de la garnison[21]. Sous le maréchal de l’ordre Henning Schindekopf, une période de dévastation mutuelle commence. Comme à la fin de celle-ci, aucun des deux adversaires n’est irréversiblement affaibli, une trêve est conclue et les prisonniers capturés sont mutuellement libérés[31]. Entre 1362 et 1370, les croisés entreprennent une vingtaine d'« expéditions punitives » mieux coordonnées contre la Lituanie. En février 1370, les conditions sont réunies pour une bataille de grande ampleur. Algirdas et Kęstutis rassemblent des contingents de toute la Lituanie, quelques seigneurs féodaux loyaux de la Rus' à Sambie et des Tatars hostiles à l’État monastique. D'autre part, le maréchal Kniprode convoque des unités de différents endroits et les redirige immédiatement vers l’armée principale. Les deux armées s'affrontent à la bataille de Rudau. Malgré son infériorité numérique, l'armée teutonique gagne. Algirdas n’a eu aucun problème à s’échapper lorsque la situation s’est détériorée, mais il n’a plus jamais envoyé de troupes en Prusse[13]. Grâce à ces avancées, l’Ordre Teutonique, encore bien équipé, attaque la capitale lituanienne, Vilnius, et Trakai[31]. Les Lituaniens ripostent par des raids sporadiques.

Règne de Jogaila (1377-1392)[modifier | modifier le code]

Portrait de Jogaila.

Algirdas meurt en 1377[32]. Jogaila prend sa succession. Les chevaliers teutoniques continuent leur croisade contre la Lituanie païenne. Une grande campagne est organisée à l’hiver 1378, au cours de laquelle les Teutons atteignent Brest et jusqu’à la rivière Pripiat[33].  L’Ordre de Livonie attaque Upytė, et une autre campagne menace la capitale à Vilnius[26]. À l’été 1379, le frère de Jogaila, Skirgaila, est envoyé chez les Chevaliers pour discuter de la situation, des moyens possibles de se convertir au christianisme et de la fin du soutien de l’Ordre de Livonie à Andreï de Polotsk, ainé de Algirdas[18]. Des rumeurs ont dit qu’il avait également rendu visite à l’empereur du Saint-Empire romain germanique[18]. Entre-temps, Kęstutis propose de négocier une trêve avec les Chevaliers et un échange de prisonniers. Le , une trêve de dix ans est signée à Trakai. C'est le dernier traité que Kęstutis et Jogaila signèrent ensemble[33]. Elle est suivie d’une négociation secrète de trois jours entre Jogaila et les Chevaliers à Vilnius[34]. La trêve ne protége que les terres chrétiennes du sud, tandis que les royaumes païens dans le nord et l’ouest de la Lituanie sont toujours vulnérables aux attaques teutoniques[16].

En février 1380, Jogaila, sans Kęstutis, conclut une trêve de cinq mois avec l’ordre de Livonie pour protéger ses domaines lituaniens et cesser le soutien de la Livonie à Andreï de Polotsk[26]. Le , Jogaila et le Grand Maître Winrich von Kniprode signent le traité secret de Dovydiškės. Les clauses du traité sont, dans l’ensemble, alambiquées et pas tout à fait claires. Sur la base des termes de l’accord, Jogaila accepte de ne pas intervenir lors des attaques des chevaliers teutoniques contre Kęstutis ou ses enfants. Cependant, s’il est nécessaire d’apporter de l’aide à Kęstutis pour éviter tout soupçon, il ne s’agit pas d’une violation du traité[35]. Au début de l’année 1381, sans violer le traité de Dovydiškės, les chevaliers teutoniques attaquent le duché de Trakai et la Samogitie à deux reprises. Lors d’un raid vers Trakai, les chevaliers teutoniques utilisent des bombardes pour la première fois[2]. Ils détruisirent Naujapilis, faisant environ 3 000 prisonniers. En août 1381, Kuno von Liebenstein, comte d’Osterode et parrain de Danutė de Lituanie, informe Kęstutis du traité secret.

En Lituanie, une lutte de pouvoir éclate confrontant entre les fils d’Algirdas, notamment Jogaila et Skirgaila à Kęstutis, et son fils Vytautas. Kęstutis profite que Jogaila soit parti écraser de la rébellion de Polotsk pour s'emparer de la capitale Vilnius et du pouvoir[36]. Jogaila est fait prisonnier sur le chemin du retour à Vilnius[37],[36]. Il jure fidélité au nouveau grand-duc pour être relaché. Kęstutis reprit alors la guerre contre les chevaliers teutoniques. Son armée attaque la Warmie et tente de s’emparer de Georgenburg[33].

Vytautas et Kęstutis emprisonnés par Jogaila. Peinture de Wojciech Gerson.

Le 12 juin 1382, alors que Kęstutis est parti combattre Dymitr Korybut de Novhorod-Siverskï[18] et que Vytautas est absent à Trakai les habitants de Vilnius laissent entrer l’armée de Jogaila dans la ville[26]. Vytautas tente de rassembler ses forces à Trakai et d’attaquer Vilnius, mais Jogaila reprend le trône. Le 6 juillet, il signe la trêve de deux mois de Bražuolė avec les chevaliers teutoniques[33]. Les deux parties conviennent de négocier. Kęstutis et Vytautas arrivent dans le camp de Jogaila, mais sont arrêtés et envoyés dans une prison du château de Kreva. Leur armée est dissoute. Le 15 août, cinq jours après son incarcération, Kęstutis est retrouvé mort par Skirgaila. Jogaila affirme qu’il s’est pendu[18]. Vytautas reste en prison jusqu’à l’automne 1382. Il réussit à s’échapper avec l’aide de sa femme Anna. Les chevaliers accueillent Vytautas et il se baptise même.

En 1383, les Chevaliers reprennent leur guerre contre la Lituanie après de nombreux désaccords avec Jogaila. Celui-ci finit par faire la paix avec son cousin en lui promettant de lui rendre ses terres[33]. New Marienverder est assiégée pendant six semaines par les forces conjointes de Jogaila et de Vytautas avant de tomber. Au cours de ces attaques, Vytautas capture Marquard von Salzbach[18].

Monument représentant Jogaila et Hedwige.

Jogaila crée une nouvelle alliance importante avec le Royaume de Pologne lorsqu’il obtient un accord, connu sous le nom d’Union de Krewo en août 1385, pour épouser la reine de douze ans de Pologne, Hedwige de Pologne. Il devient ainsi roi de Pologne[38]. Comme condition au mariage et au couronnement, Jogaila accepte de renoncer lui-même au paganisme et de christianiser ses sujets, et d’établir une union personnelle entre la Pologne et la Lituanie. L’Union est un développement malvenu pour les Chevaliers Teutoniques, car elle unit la Pologne et la Lituanie, deux États hostiles à l’Ordre, et une Lituanie christianisée prive les Chevaliers de leur justification idéologique pour mener la croisade lituanienne[39]. Ainsi, l’Ordre cherche des occasions de défaire l’union polono-lituanienne ; ils réclament la Samogitie, une partie de la Lituanie occidentale qui borde la mer Baltique et refusent de reconnaître le baptême de Jogaila en 1386[40]. Une seconde guerre civile commence en 1389 opposant Vytautas soutenu par les chevaliers teutoniques à Jogaila et Skirgaila. Vytautas cherche alors une alliance militaire avec les Chevaliers, envoyant le chevalier captif Marquard von Salzbach pour négocier. Le 19 janvier 1390 à Lyck, Vytautas signe le traité de Lyck confirmant les termes d’un accord antérieur, le traité de Königsberg, signé en 1384 lors de son premier conflit avec Jogaila[16]. Selon les termes de ce traité, les Chevaliers se voient promettre la Samogitie, jusqu’à la rivière Nevėžis, en échange de leur assistance militaire. Ayant été trahis auparavant, les Chevaliers demandent des otages comme garantie de la loyauté de Vytautas : ses frères Sigismond et Tautvilas, sa femme Anna, sa fille Sophia, sa sœur Rymgajla, son favori Ivan Olshanski et un certain nombre d’autres nobles[36].

Le camp de Jogaila regroupant les armées polonaise et lituanienne mène durant la première partie de la guerre (1389 à 1390). Il inflige des défaites à l'armée teutonique. Pendant le siège de Vilnius, Karigaila et Tautvilas meurent. Toutefois, la guerre ne se termine pas[41]. Le , la fille unique de Vytautas, Sophie de Lituanie, épouse Vassili Ier de Russie, grand-prince de Moscou. Cette alliance renforce l’influence de Vytautas sur les terres slaves et représente un nouvel allié potentiel contre la Pologne[26]. Après la mort de Konrad Zöllner von Rotenstein, Konrad von Wallenrode le remplace. Von Wallenrode fait appel à de nouveaux volontaires de France, d’Angleterre et d’Écosse. Parmi ceux qui ont répondu, il y a William Douglas de Nithsdale, un croisé écossais[18]. En 1391, Jogaila décide de chercher un compromis avec Vytautas. Au printemps 1392, Jogaila propose un compromis par l’intermédiaire de son émissaire, Henri de Mazovie, évêque de Płock : Vytautas devient grand-duc de Lituanie s’il reconnait Jogaila comme duc suprême[36]. À l’été, Vytautas obtient la libération d’un grand nombre des otages qu’il avait donnés aux Chevaliers et accepte l’offre[42]. Comme cet accord avec Jogaila est conclu en secret, les chevaliers ne se doutent de rien lorsque Vytautas les invite aux festivités de son quartier général, le château de Ritterswerder sur une île du Niémen. La plupart des invités de marque sont faits prisonniers et l’armée de Vytautas attaque et détruit les châteaux en bois de Ritterswerder, Metenburg et Neugarten près de Hrodna[43]. L’accord d’Ostrów, officialisant l’arrangement et mettant fin à la guerre civile, est signé le [40].

Règne de Vytautas (1392-1399) au XIVe siècle[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1380, les relations entre Tokhtamysh, Khan de la Horde d’Or, et son ancien maître, Tamerlan, se tendent[44]. En 1395, après avoir perdu la guerre entre Tokhtamysh et Timur, Tokhtamysh est détrôné par le parti du khan Temur Qutlugh et de l’émir Edigu, soutenu par Tamerlan. Tokhtamysh s’enfuit au Grand-Duché de Lituanie et demande à Vytautas de l’aider à reprendre la Horde en échange de l’abandon de sa suzeraineté sur les terres ruthènes[45].

Vytautas rassemble une grande armée qui comprenait des Lituaniens, des Ruthènes, des Polonais, des Moldaves et des Valaques. Pour obtenir le soutien des chevaliers teutoniques, Vytautas signe le traité de Salynas, livrant la Samogitie aux chevaliers. Le gendre de Vytautas, Vassili Ier de Moscou, officiellement vassal tatare, ne rejoint pas la coalition[46]. Les forces conjointes organisent trois expéditions dans les territoires tatares, en 1397, 1398 et 1399[43]. Après deux expéditions jusqu'en Mer noire, en Crimée et au Don, les armées mongoles et coalisés se rencontrent près de la rivière Vorskla. La coalition subit une défaite écrasante le et la majorité des commandants meurent[43].

XVe siècle[modifier | modifier le code]

Règne de Vytautas (1400-1422) au XVe siècle[modifier | modifier le code]

Soulèvements samogitiens[modifier | modifier le code]

L'état teutonique de 1308 à 1455.

À l’été 1400, le Grand Maître Teutonique envoie Heinrich von Schwelborn gouverner la Samogitie depuis les châteaux de Kaunas et de Friedeburg. Au cours de l’hiver 1400, Vytautas aide les Chevaliers dans l’un de ces raids. Les Samogitiens lui demandent de l’aide et veulent se rendre à lui, mais il refuse pour respecter le traité avec les Chevaliers[43]. Incapables de résister et sans l’aide de Vytautas, les Samogitiens se rendent aux Chevaliers pour la première fois[18]. Les Chevaliers essayent de maintenir des relations amicales avec Vytautas, ils ont accueilli sa femme Anna lors de son pèlerinage sur la tombe de Dorothée de Montau et lui envoient des cadeaux[47]. Des désaccords surgissent rapidement lorsque l’Ordre exige le retour d’environ 4 000 paysans qui se sont enfuis en Lituanie. Vytautas fait valoir qu’ils étaient des gens libres et qu’ils ont le droit de choisir où vivre. Le désaccord n’est pas résolu par des moyens diplomatiques et se transforme en guerre.

Les combats commencèrent le 13 mars 1401, après que l'Union de Vilnius et Radom est été ratifiée par les nobles polonais en mars, assurant à Vytautas le soutien de la Pologne[48]. Les Samogitiens organisent une rébellion locale, capturant et brûlant les deux châteaux nouvellement construits. En mai 1402, les Samogitiens brûlent Memel. Vytautas rejoint le combat en 1402 en attaquant Gotteswerder[43] qui se rend en 3 jours. En juillet, Švitrigaila, devenu allié des teutoniques après des différents avec son frère, mène l’armée des chevaliers au sud de Vilnius. Ce sont les derniers raids teutoniques en Lituanie. Une trêve temporaire est signée en décembre et la paix de Raciąż est conclue le [26].

La bataille de Grunwald en 1410. Tableau de Rozwadowski et Popiel (1910).

À la fin de l’année 1408, lorsque Vytautas a terminé ses campagnes à l’est, les tensions montent entre lui et les chevaliers. Les Samogitiens, irrités par une famine en 1408, se soulevent à nouveau le . Ils réussissent à prendre et à brûler Christmemel, Friedeburg, Dobesinbourg, seul Memel résiste aux attaques. Bien que Vytautas ait secrètement soutenu les Samogitiens, il a officiellement adhéré à la paix de Raciąż. Ce n’est qu’à l’été 1409 que Vytautas se soulève ouvertement contre les Chevaliers, après que ceux-ci ont arrêté 20 navires chargés de céréales envoyées par Jogaila depuis Thorn pour soulager la famine[43]. Alors que le soulèvement s’empare de toute la région, les forces teutoniques évacuent vers la Prusse. Švitrigaila s’allie une fois de plus avec les Chevaliers dans l’espoir de renverser Vytautas et de devenir le Grand-Duc, mais il est arrêté et emprisonné[49]. Lorsque les Chevaliers mencae d’envahir la Lituanie, la Pologne, par l’intermédiaire de l’archevêque Mikołaj Kurowski, déclare son soutien à la cause lituanienne et menace d’envahir la Prusse en retour. La grande guerre polono-teutonique commence alors.

Grande Guerre polono-teutonique (1409-1411)[modifier | modifier le code]

La bataille de Grunwald en 1410.

Les forces teutoniques passent aussitôt à l'offensive et envahissent la Grande-Pologne et la Cujavie, mais les Polonais repoussent l'invasion et reconquièrent Bydgoszcz[50]. Un accord d'armistice signé le 8 octobre 1409 donne du répit aux combattants jusqu'au 24 juin de l'année suivante. Les chevaliers Teutoniques s'attendant à une double attaque des Polonais en direction de Dantzig et des Lituaniens vers la Samogitie, Ulrich von Jungingen concentre ses forces à Schwetz tout en laissant la majorité de son armée dans les châteaux de Rhein, près de Lötzen, et à Memel. Ulrich von Jungingen demande un prolongement de l'armistice jusqu'au 4 juillet pour permettre à ses renforts d'Europe de l'Ouest de le rejoindre. Le , la Pologne, la Lituanie et leurs vassaux affrontent l'ordre teutonique aidé par des nobles catholiques volontaires entre Grunwald et Tannenberg. L'ordre teutonique est battu à plate couture[51].

Avec la paix de Torún de 1411, l’Ordre Teutonique accepte de libérer la Samogitie et de réparer les fortifications rasées. L’ordre cesse de faire des incursions contre les Lituaniens, qui s’est alors convertis au christianisme en raison de l’influence polonaise[31].

Derniers affrontements et paix (1411-1422)[modifier | modifier le code]

La Pologne dispute également la Poméranie, la Pomérélie et le Culmerland[52]. Après l’échec de nombreuses tentatives de négociations, une brève guerre de la faim éclate à l’été 1414. Le conflit est médiatiser au concile de Constance[26]. Cependant, il ne résout pas les différends territoriaux au moment où il prend fin en 1418. Le , à Wrocław, l’empereur rend sa décision selon laquelle la paix de Torún est valide et équitable. Cela signifie que la Samogitie n’appartient à la Lituanie que pour la vie de Vytautas le Grand, grand-duc de Lituanie, et de Ladislas II, roi de Pologne. Après leur mort, la Samogitie devra revenir aux chevaliers teutoniques. D’autres revendications territoriales sont également rejetées. L’empereur accorde aux Chevaliers encore plus de droits qu’ils n’en demandent lors des négociations. En parallèle de la croisade hussite, les deux camps s'affrontent dans la guerre de Gollub en Chełmno. Les lituaniens obtiennent le soutien des moldaves.

Se dirigeant vers le sud en Terre de Chełmno, les Polonais et les Lituaniens s’emparent de Golub, mais ne parviennent pas à prendre Schönsee. Ladislas décide de mettre fin à la guerre rapidement avant que les troupes prussiennes de l’Ordre, débordées, ne puissent recevoir les renforts du Saint-Empire romain germanique demandés par Paul von Rusdorf[2]. La trêve est signée le et la guerre se termine dix jours plus tard par le paix du lac de Melno. Cela met fin aux conflits territoriaux et aux combats entre la Lituanie et les chevaliers teutoniques. La Pologne, cependant, reprend les combats avec l’Ordre une fois de plus en 1431[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Fournier, « La mort chrétienne d'un philosophe païen. », Dix-septième siècle, vol. n° 232, no 3,‎ , p. 433–452 (ISSN 0012-4273, DOI 10.3917/dss.063.0433, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e et f Eric Christiansen, The northern Crusades, Penguin, (ISBN 978-0-14-026653-5)
  3. (en) Crusader castles at the Teutonic Knight, (ISBN 9781780962177, lire en ligne)
  4. Alan V. Murray, « L'affontement des cultures dans la Baltique médiévale »
  5. Nigel Pennick, Pagan magic of the northern tradition: customs, rites, and ceremonies, Destiny Books, (ISBN 978-1-62055-389-3)
  6. a b c et d Claudio Carpini, Storia della Lituania: identità europea e cristiana di un popolo, Città nuova, coll. « I volti della storia », (ISBN 978-88-311-0341-1)
  7. (en) Armées de l'Europe féodale 1066-1300, (ISBN 9781326256524), p. 128
  8. (it) Estonie Lettonie e Lituanie, (ISBN 978-88-6040-463-3), p. 24
  9. H. K. L. et Constantine R. Jurgela, « History of the Lithuanian Nation », Books Abroad, vol. 23, no 1,‎ , p. 78 (ISSN 0006-7431, DOI 10.2307/40088078, lire en ligne, consulté le )
  10. Zigmuntas Kiaupa, « Kauno miesto savivalda 1408-1508 metais », Deeds and Days, vol. 13,‎ (ISSN 1392-0588 et 2335-8769, DOI 10.7220/2335-8769.13.2, lire en ligne, consulté le )
  11. Edvardas Gudavičius, « Lithuania’s Road to Europe », Lithuanian Historical Studies, vol. 2, no 1,‎ , p. 15–27 (ISSN 1392-2343 et 2538-6565, DOI 10.30965/25386565-00201002, lire en ligne, consulté le )
  12. Andrea Buchetti, « Militanza e creatività nella pluralità dei borderscapes. Produzione estetica di frontiera tra il Mediterraneo e il nord del Messico », Archivio antropologico mediterraneo, vol. 25, no 1,‎ (ISSN 2038-3215, DOI 10.4000/aam.6926, lire en ligne, consulté le )
  13. a b c et d William Urban, I Cavalieri Teutonici: Storia militare delle Crociate del Nord, Libreria Editrice Goriziana, (ISBN 978-88-86-92899-1)
  14. William L. Urban, The Baltic Crusade, Northern Illinois University Press, (ISBN 978-0-87580-052-3)
  15. a et b Jean W. Sedlar et S. C. Rowell, « Lithuania Ascending: A Pagan Empire within East-Central Europe, 1295-1345. », The American Historical Review, vol. 101, no 1,‎ , p. 171 (ISSN 0002-8762, DOI 10.2307/2169264, lire en ligne, consulté le )
  16. a b et c (lt) Zenonas Ivinskis, Lietuvos istorija iki Vytauto Didžiojo mirties, Rome, , p. 222-223
  17. (en) Alan V. Murray, Crusade and Conversion on the Baltic Frontier 1150-1500, (ISBN 978-1-57607-862-4)
  18. a b c d e f g h i et j William L. Urban, The Samogitian Crusade, Lithuanian Research and Studies Center, (ISBN 978-0-929700-03-8)
  19. William Urban, Les chevaliers teutoniques : histoire militaire des croisades du Nord, Libreria Editrice Goriziana, (ISBN 978-88-86-92899-1)
  20. (de) Theodor Hirsch, Max Toeppen, Ernst Strehlke, Scriptores rerum Prussicarum. Die Geschichtsquellen der preußischen Vorzeit bis zum Untergang der Ordensherrschaft vol3, p65
  21. a et b Rasa Mažeika, « Pagans, Saints, and War Criminals: Direct Speech as a Sign of Liminal Interchanges in Latin Chronicles of the Baltic Crusades », Viator, vol. 45, no 2,‎ , p. 271–288 (ISSN 0083-5897 et 2031-0234, DOI 10.1484/j.viator.1.103921, lire en ligne, consulté le )
  22. « A sketch of the history of taxes in England from the earliest times to the present day », Notes and Queries, vol. s5-V, no 126,‎ , p. 438–439 (ISSN 1471-6941 et 0029-3970, DOI 10.1093/nq/s5-v.126.438e, lire en ligne, consulté le )
  23. Acquaintance with Lithuania: book of the millennium, Kraštotvarka, (ISBN 978-9986-892-28-1 et 978-9986-892-29-8)
  24. E. Glenn Hinson, The church triumphant: a history of Christianity up to 1300, Mercer University Press, (ISBN 978-0-86554-436-9)
  25. Zuzanna Stefaniak et Krystyna Cękalska, History of Poland, Polish scientific publ, (ISBN 978-83-01-00392-0)
  26. a b c d e f g h et i Zigmantas Lietuvos Istorijos Institutas, Jūratė Kiaupienė, Albinas Kuncevičius et Zigmantas Kiaupa, The History of Lithuania before 1795, Arlila, (ISBN 978-9986-810-13-1)
  27. « Lithuania ascending: a pagan empire within east-central Europe, 1295-1345 », Choice Reviews Online, vol. 32, no 05,‎ , p. 32–2904-32-2904 (ISSN 0009-4978 et 1523-8253, DOI 10.5860/choice.32-2904, lire en ligne, consulté le )
  28. a et b (it) Cardini Franco, Come l'orco della fiaba, (ISBN 978-88-84-50375-6)
  29. (en) Desmond Seward, The Monks of War: The Military Religious Orders, Penguin Books, (ISBN 978-0-14-019501-9, lire en ligne)
  30. Claudio Carpini, Storia della Lituania: identità europea e cristiana di un popolo, Città Nuova, coll. « I volti della storia », (ISBN 978-88-311-0341-1)
  31. a b c et d Eric Christiansen, Le crociate del Nord. Il Baltico e la frontiera cattolica (1100-1525), (ISBN 978-88-15-26604-0), p. 193
  32. Marina Montesano, Come l'orco della fiaba: studi per Franco Cardini, SISMEL-Ed. del Galluzzo, coll. « Millennio medievale », (ISBN 978-88-8450-375-6)
  33. a b c d et e Eglė Rindzevičiūtė, « Nuo Basanavičiaus, Vytauto Didžiojo iki Molotovo ir Ribbentropo: Atminties ir atminimo kultūrų transformacijos XX–XXI amžiuje, ed. Alvydas Nikžentaitis, Vilnius: Lietuvos istorijos instituto leidykla, 2011, 490 p. », Lithuanian Historical Studies, vol. 17, no 1,‎ , p. 272–276 (ISBN 978-9955-847-37-3, ISSN 1392-2343 et 2538-6565, DOI 10.30965/25386565-01701023, lire en ligne, consulté le )
  34. Kučinskas Antana, Kęstutis, Vilnius, , p. 161
  35. (lt) Jonynas Ignas, "Dovydiškės sutartis". In Vaclovas Biržiška, , p. 1341–1344
  36. a b c et d (en) Koncius Joseph B., Vytautas the Great, Grand Duke of Lithuania, Miami, , p. 21-23
  37. Lithuania: 700 years, Manyland Books, (ISBN 978-0-87141-028-3)
  38. (pl) « Krewska Union », sur web.archive.org
  39. Claude Michaud, "The Kingdoms of Central Europe in the Fourteenth Century". The New Cambridge Medieval History, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-36291-7, 978-0-521-36292-4 et 978-0-521-36447-8)
  40. a et b Daniel Stone, The Polish-Lithuanian state, 1386-1795, University of Washington Press, coll. « History of East Central Europe », (ISBN 978-0-295-98093-5)
  41. E. Gudavičius, Lietuvos istorija: nuo seniausių laikų iki 1569 metų, Lietuvos Rašytojų sąjungos leidykla, (ISBN 978-9986-39-111-1 et 978-9986-39-112-8)
  42. William L. Urban, Tannenberg and after: Lithuania, Poland, and the Teutonic Order in search of immortality, Lithuanian Research and Studies Center, (ISBN 978-0-929700-25-0)
  43. a b c d e et f Arūnas Baublys, « VYTAUTO DIDŽIOJO UNIVERSITETO EVANGELIKŲ TEOLOGIJOS FAKULTETAS IR LIETUVOS POLITIKA KLAIPĖDOS KRAŠTE », Mokslo ir tikėjimo dialogai. Tiltai. Priedas: Mokslo darbai, vol. 0, no 1,‎ (ISSN 1648-3979, DOI 10.15181/mtd.v0i1.1643, lire en ligne, consulté le )
  44. Charles J. Halperin, Russia and the Golden Horde: the Mongol impact on medieval Russian history, Indiana University Press, coll. « Midland book », (ISBN 978-0-253-20445-5)
  45. Georgij Vladimirovič Vernadskij, A history of Russia, Yale Univ. Press, coll. « Yale paperbound », (ISBN 978-0-300-00247-8 et 978-0-300-01010-7)
  46. V. Stanley Vardys, « The Lithuanian National Revolt of 1941. By Algirdas Martin Budreckis. Published by Juozas Kapočius, 1968. Distributed by Lithuanian Encyclopedia Press, South Boston, Mass. xvi, 147 pp. $4.00. », Slavic Review, vol. 28, no 4,‎ , p. 653–654 (ISSN 0037-6779 et 2325-7784, DOI 10.2307/2493976, lire en ligne, consulté le )
  47. Lietuvos valdovai: XIII-XVIII a.: enciklopedinis žinynas, Mokslo ir enciklopedijų leidybos institutas, (ISBN 978-5-420-01535-3)
  48. Vytenis Almonaitis, Žemaitijos politinė padėtis 1380 - 1410 metais, Vytauto Didžiojo Univ, (ISBN 978-9986-501-27-5)
  49. (en) Robert I. Frost, The Oxford History of Poland-Lithuania: Volume I: The Making of the Polish-Lithuanian Union, 1385-1569, Oxford University Press, (ISBN 978-01-92-56814-4)
  50. Stephen Richard Turnbull et Richard Hook, Tannenberg 1410: disaster for the teutonic knights, Osprey, coll. « Campaign », (ISBN 978-1-84176-561-7)
  51. Mečislovas Jučas et Mečislovas Jučas, The battle of Grünwald, Lihuanian Art Museum, coll. « Studies of the Palace of the Grand Dukes of Lithuania », (ISBN 978-609-95074-5-3)
  52. Paweł Jasienica, Polska Jagiellonów, Państ. Instytut Wydawniczy, (ISBN 978-83-06-01796-0)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Eric Christiansen, The northern crusades, Penguin Books, (ISBN 0-14-026653-4).
  • Alan V. Murray, The clash of cultures on the medieval baltic frontier (ISBN 978-0754664833).
  • Sylvain Gougenheim, « Quelques aperçus sur le sort des captifs dans les guerres de Prusse et de Lituanie à l'époque de la domination de l'ordre teutonique », Revue du Nord, no 2, 2023 [lire en ligne].
  • (de) Dieter Heckmann, « Kriegstechnische Innovationen in den mittelalterlichen Deutschordenslanden Preußen und Livland », Militaergeschichtliche Zeitschrift, vol. 65, no 1,‎ , p. 113–130 (ISSN 2196-6850, DOI 10.1524/mgzs.2006.65.1.113, lire en ligne)
  • William Urban, , London, Greenhill Books, 2003, (ISBN 1-85367-535-0).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]