Culture d'Haïti — Wikipédia

Citadelle La Ferrière
L'un des plats principaux et populaires du pays

La culture d'Haïti est un mélange éclectique d'éléments africains, taïnos et européens, dû à la colonisation française de Saint Domingue et à l'importante population africaine réduite en esclavage, comme en témoignent la langue, la musique et la religion haïtiennes de ses 11 millions d'habitants (en les années 2020).

Peuples et langues

[modifier | modifier le code]

Haïti a deux langues officielles, le créole haïtien parlé par 98 % de la population et le français haïtien parlé par entre 2 et 18 % de la population. À cause de la proximité avec des pays anglophones et hispanophones, une partie parle ou utilise l'anglais ou l'espagnol parlé par 5 % de la population.

Ethnicités

[modifier | modifier le code]

Célébrations

[modifier | modifier le code]
  • 1er janvier : indépendance d'Haïti (, jour férié) ;
  • 2 janvier : Jour des Aïeux (jour férié).
  •  : Commémoration du tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince, Leogane ; l'Ouest et le Sud-Est d'Haïti (Jacmel).(Jour Férié)
  • 1er mai : Jour de l'Agriculture et du Travail (jour férié)
  • 18 mai : Création du Drapeau Haïtien à l'Arcahaie par Dessalines, le libérateur de Haïti qui arrachait le blanc du drapeau Français et faire recoudre le bleu rapproché du rouge par Catherine Flon, un nom retenu dans l'histoire d'Haïti. C'est aussi le jour de l'Université. Mai 1803, (jour férié)
  • 17 octobre Commémoration de la mort de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines le Grand assassiné au Pont-Rouge (Nord de Port-au-Prince) par ses soldats (Gabar et Guérin) sous la dictée des Généraux Henry Christophe et Alexandre Pétion, les plus cités. Mutilé, ses restes ont été ramassés par une femme connue sous le nom Défilée que l'histoire taxait de folle pour les amener dans un sac au cimetière Saint Anne de Port-au-Prince. Octobre 1806, (jour férié
  • 18 novembre : bataille de vertière (jour férié)
Cuisine haïtienne

La cuisine haïtienne vient de la fusion des saveurs des peuples qui ont habité le pays ainsi que des plats caribéens comme le riz national (avec des haricots) ou la banane pesée (bananes vertes frites).

Les influences françaises, présentes dans leur cuisine, mais elles sont surtout représentatives de leur situation dans les Caraïbes. Ils ont cependant leur propre saveur en raison de l'absence d'influence espagnole par rapport aux autres îles des Caraïbes. Le style de cuisine utilisé est principalement créole et comprend une forte utilisation de poivre dans la majorité de leurs plats. L'amidon est l'un des principaux aliments de base, et de nombreux plats comprennent des pommes de terre, du riz, du maïs, des haricots et des bananes plantains[1].

Savoir traditionnel

[modifier | modifier le code]

L'ethnographe Jean Price Mars, à écrit un livre « So spoke the uncle » (en français Ainsi parla L'oncle), qui parle du savoir traditionnel et plaide en faveur d'un plus grand respect et d'une plus grande appréciation de la culture paysanne, d'origine africaine et essentiellement orale. Depuis lors, de nombreux auteurs et penseurs documentent la richesse et la complexité du savoir traditionnel du pays, que ce soit dans son approche de l'éducation et de la moralité, l'architecture et la construction ou la botanique et la médecine[4].

Le football est le sport le plus populaire du pays, bien que le basket-ball gagne en popularité[6].

Littérature

[modifier | modifier le code]
Frankétienne, poète, dramaturge, peintre, musicien, chanteur et enseignant

La plupart de la littérature haïtienne est écrite en langue française. De plus en plus d'auteurs n'écrivent plus en langue créole. Parmi les écrivains de la diaspora haïtienne se trouvent également des auteurs de langue anglaise (comme Edwidge Danticat) et de langue espagnole (comme Micheline Dusseck).

Les auteurs haïtiens de réputation internationale comprennent les noms de Jean Price Mars, Jacques Roumain, Marie Vieux-Chauvet, Jacques Stephen Alexis, René Depestre, Jean Métellus et l'homme-total (peintre, dramaturge, écrivain), Frankétienne. Ainsi que Dany Laferrière (romancier, scénariste) qui a quitté Haïti pour Montréal en 1976 (Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, 1985), Émile Ollivier, Louis-Philippe Dalembert (poète, romancier, auteur de Le crayon du bon Dieu n'a pas de gomme, 1996), Marie-Célie Agnant, Jean-Robert Léonidas...

Dans la littérature haïtienne, le conte traditionnel tient une place à part, notamment à travers les récits d'origine africaine que les esclaves ont rapportés avec eux lors du commerce triangulaire. Les contes de Bouqui et Malice font partie du patrimoine culturel d'Haïti. L'écrivain haïtien Alibée Féry fut le premier à transcrire ces contes traditionnels.

  • Daphnée Karen Floréal[7],[8]

Arts visuels

[modifier | modifier le code]

La peinture a toujours été une forme d'expression traditionnelle en Haïti, comme en témoignent les décorations murales et les illustrations d'inspiration religieuse, dont certaines remontent au XVIIIe siècle. Si les milieux cultivés privilégient, au cours des XVIIIe et XIXe siècles, le style académique, les artistes populaires créent des œuvres qui se distinguent par l'usage des couleurs et des aplats, et par des thèmes mystiques et traditionnels. Au milieu du XXe siècle, émerge le style des « naïfs haïtiens », salués par les intellectuels européens, et le courant des peintres vaudous. Les peintures haïtiennes sont aussi une manière de montrer nos sentiments.

L'art haïtien se caractérise par des couleurs éclatantes, une perspective naïve et un humour sournois. Les gros aliments délectables et les paysages luxuriants sont les sujets favoris de ce pays. Le marché est l'activité la plus sociale de la vie rurale et occupe une place importante dans les sujets. Les animaux de la jungle, les rituels, les danses et les dieux évoquent le passé africain[10].

Les artistes peignent également des fables. Les gens sont déguisés en animaux et les animaux sont transformés en personnes. Les symboles prennent une grande signification. Par exemple, un coq représente souvent Aristide et les couleurs rouge et bleu du drapeau d'Haïti, représentent souvent le Fanmi Lavalas[10].

De nombreux artistes se regroupent en écoles de peinture, comme l'école du Cap-Haïtien, qui présente des représentations de la vie quotidienne en ville, l'école de Jacmel, qui reflète les montagnes escarpées et les baies de cette ville côtière, ou l'école de Saint-Soleil, qui se caractérise par des formes humaines abstraites et est fortement influencée par le symbolisme vaudou[10].

Architecture

[modifier | modifier le code]

Les monuments les plus célèbres sont le Palais Sans Souci et la Citadelle La Ferrière, inscrits au patrimoine mondial[20]. Situées dans le nord du Massif de la Hotte, dans l'un des parcs nationaux, les structures datent du début du XIXe siècle[21].

Jacmel, la ville coloniale qui est provisoirement acceptée comme site du patrimoine mondial, a subi d'importants dégâts lors du séïsme de 2010[20].

Photographie

[modifier | modifier le code]

Arts de la scène

[modifier | modifier le code]

La musique constitue une partie importante de la vie des Haïtiens. Les formes de cadences musicales sont variées. Le Kompa, la musique messagère, le Twoubadou, le zouk et le rythme racine forment le quatuor de base de la culture propre à l'île. Ces musiques connaissent des évolutions pour s'allier harmonieusement à des rythmes de rumba, de jazz ou de rock.

À côté de ces formes, les musiciens sont influencés par les rythmes des pays voisins : le merengue, mais aussi le hip-hop, le ragga ou le reggae. Si certains musiciens restent sur l'île, d'autres exportent leur art dans le monde, comme Ti Jack.

L'historiographie haïtienne sur le cinéma reste limitée :

Les auteurs ont révélé par la suite qu’ils n’avaient pas pris le risque de citer Arnold Antonin dans leur bibliographie en raison de la répression de la dictature des Duvalier.

Le cinématographe fait son apparition en Haïti pratiquement en même temps que dans les autres pays du monde. Le , un représentant du cinématographe Lumière, Joseph Filippi, de passage sur l'île, effectue la première projection publique au Petit séminaire. Le lendemain, il filme un incendie à Port-au-Prince.

On dispose encore, dans les archives américaines de la Bibliothèque du Congrès de Washington, de nombreuses séquences sur la période de l'occupation américaine de 1923-1934, représentant les actions des marines et les cérémonies officielles.

Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation

[modifier | modifier le code]

Les arts mineurs de scène, arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays …

Pour le domaine de la marionnette, on relève : Arts de la marionnette en Haïti, sur le site de l'Union internationale de la marionnette (UNIMA).

Musées et institutions

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) « Haitian Food », sur THE REAL HAITI (consulté le ).
  2. « Lalo haïtien Archives – Kedny Cuisine », sur Kedny Cuisine (consulté le ).
  3. « Account Suspended », sur rumbakara.com (consulté le ).
  4. (en) « Shotgun geography: the history behind the famous New Orleans elongated house », sur nola.com, (consulté le ).
  5. « Sports et Acitivités en Haïti », sur Sports et Acitivités en Haïti (consulté le ).
  6. (en) Charles Arthur, Haiti: A Guide to the People, Politics and Culture, Interlink Books, , 99 p. (ISBN 9781566563598, lire en ligne).
  7. (en) « Daphnée Floréal : le choix de vie d’entrepreneur à temps plein », sur lenational.org via Internet Archive, (consulté le ).
  8. « Daphnée Karen Floréal : Une designer 100% créole », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  9. (en) « GALLERIE », sur lesateliersjerome.com (consulté le ).
  10. a b et c (en-US) « Art in Haiti », sur OkHaiti, (consulté le ).
  11. « La sculpture en Haïti au XXe siècle : la ferronnerie d’art, les «asseins» », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  12. « La sculpture en Haïti au XXe siècle : Gontran Rouzier et François Sanon », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  13. « La sculpture en Haïti au XXe siècle : Les peintres-sculpteurs : Hilda Williams », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  14. « La sculpture en Haïti au XXe siècle : Les peintres-sculpteurs : Ludovic Booz », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  15. « ST- ELOI Lionel », sur lecentredart.org via Internet Archive (consulté le ).
  16. « La sculpture en Haïti au XXe siècle : La ferronnerie d’art – Lionel St-Eloi », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  17. « La sculpture en Haïti au XXe siècle : Les peintres-sculpteurs : Édouard Duval-Carrié », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  18. (en) « Jean-Brunel Rocklor », sur lesateliersjerome.com (consulté le ).
  19. « Le LAKOU , un type d’habitat disparu », sur CAUE Martinique, (consulté le ).
  20. a et b (en-US) « Haiti’s UNESCO gems: Citadelle Laferrière and Sans-Souci Palace », sur Exploring Caribbean, (consulté le ).
  21. (en) UNESCO World Heritage Centre, « Heritage in Haiti », sur UNESCO World Heritage Centre (consulté le ).
  22. « Le théâtre en Haïti », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  23. « Le théâtre en Haïti : types de lieux, types d'activités », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  24. https://groups.google.com/forum/#!topic/haiti-nation/-1-3t4qx214
  25. « Personnes », sur Africultures (consulté le ).
  26. « Géant du théâtre et de l’action sociale : Daniel Marcelin - l-express.ca », sur l-express.ca, (consulté le ).
  27. « "Ayiti", extrait vidéo » [vidéo], sur Theatre-contemporain, theatre-contemporain.net (consulté le ).
  28. (en) « Ruedutheatre.eu », sur ruedutheatre.eu (consulté le ).
  29. « Guy Hennebelle », sur bibliomonde.com via Internet Archive (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Gérald Alexis, Peintres Haitiens, Paris, Le Cercle d'Art, , 303 p. (ISBN 2-7022-0585-2)
  • (da + en) Jorgen Leth, Billeder fra Haiti-Images of Haiti, Danemark, Kunsthallen Brandts Klaedefabrik, (ISBN 9788777660870)
  • Haïti-Anges et Démons, Genève, Hoebeke/Halle Saint Pierre, (ISBN 2-84230-102-1)
  • Jean-Marie Drot, Haïti : Art Naïf : Art Vaudou, Italie, Edizioni Carte Segrete, (ISBN 88-85203-58-2)
  • Jean-Marie Drot, La rencontre des deux Mondes vue par les peintres haïtiens, Italie, Edizioni Carte Segrete, (ISBN 88-85203-58-2)
  • Philippe Becoulet,Jean-Marie Drot, Gerald Alexis, Etzer Charles, Michel Monnin, Isabelle Choko, La peinture Haïtienne : Dialogue du Réel et de l'Imaginaire, Strasbourg, Nordhouse,
  • Jean-Marie Drot, Voyage au pays des Naïfs, Suisse, Hatier, , 212 p. (ISBN 2-218-07576-8)
  • (fr + en) Marie-José Nadal-Gardère et Gérald Bloncourt, La Peinture Haïtienne / Haitian arts, Paris France, Nathan, (ISBN 2-09-161501-3)
  • (en) Ute Stebich, Haitian Art : [exhibition held at Brooklyn museum, September 2-November 5, 1978, at Milwaukee art center, December 22, 1978-February 4, 1979, at New Orleans museum of art, September 15-October 28, 1979], Brooklyn Museum, USA, Falcon prees, (ISBN 0-8109-1053-5)
  • Jean-Marie Drot, Chez les peintres de la Fête et du Vaudou en Haiti, Genève, Skira,
  • (en) J. Michael Dash, Culture and Customs of Haiti, Westport, Conn., Greenwood Press, (ISBN 978-0-313-30498-9)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :