Félix Jaquemet — Wikipédia

Félix Jaquemet
Jacky Forestier
Naissance
Bordeaux (Gironde)
Décès (à 30 ans)
Halle-sur-Saale (Allemagne)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France France libre
Arme Armée de l'air
Grade Capitaine
Années de service 1935 – 1945
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945

Félix Jaquemet, né le à Bordeaux et mort pour la France[1] le à Halle-sur-Saale, est un militaire et résistant français, Compagnon de la Libération. Jeune pilote de chasse, il participe aux combats du début de la Seconde Guerre mondiale puis participe à la résistance intérieure. Il rejoint ensuite la France libre et combat en Afrique, en France et en Allemagne avant de se tuer dans un accident d'avion.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et engagement[modifier | modifier le code]

Félix Jaquemet naît le 6 avril 1915 à Bordeaux d'un père rédacteur au ministère des finances[2]. Celui-ci, sous-lieutenant au 2e régiment d'infanterie, meurt pour la France le 10 juillet 1915 à Roclincourt dans le Pas-de-Calais[3]. Félix est donc fait pupille de la Nation et entame des études de droit qu'il termine avec une licence[2],[4]. De 1935 à 1936, il effectue une préparation militaire supérieure puis obtient un brevet de pilotage en 1937[5]. Élève-officier de réserve, il est affecté à l'école de pilotage d'Avord d'octobre 1937 à mars 1938[6]. Promu aspirant en avril 1938, Félix Jaquemet rejoint les rangs de la 8e escadre de chasse sur la base de Marignane et est promu sous-lieutenant en octobre de la même année[6].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Affecté au groupe de chasse II/8 de la 8e escadre, il s'illustre lors de la campagne de France en 1940 et reçoit une citation à l'ordre de l'armée[6]. Refusant l'armistice du 22 juin 1940, Félix Jaquemet cherche à se rallier à la France libre mais, ne parvenant pas à se rendre à Londres dans l'immédiat, il s'investit dans la résistance intérieure[6]. Contacté par un officier du SR Air et par le chef du contre-espionnage de la région de Marseille, il est affecté aux "travaux ruraux" de Toulouse[5]. Entré en clandestinité à partir d'octobre 1940 sous le pseudonyme de Jacky Forestier, il met en place un réseau chargé de contre-espionnage, de fabrication de faux-papiers et de passages entre les zones libre et occupée[6]. Parallèlement, il devient agent P2 pour le SOE et intègre le réseau Aristide-Buckmaster[5]. À la fin du mois de mars 1942, il est contrôlé sur la ligne de démarcation mais il réussit à détruire un document important en l'avalant et échappe ainsi à l'arrestation[5]. En juin 1942, l'arrestation d'un réseau voisin le contraint à se réfugier en zone libre[6]. Cependant, n'étant pas directement nommé dans le dossier d'accusation, il prend le risque de repasser en zone occupée pour aller témoigner en faveur de ses camarades[6]. Son intervention permet la libération des résistants arrêtés[5]. Il parvient également, quelque temps plus tard, à faire libérer un ami arrêté par la gestapo[5]. Au début de l'année 1943, les arrestations se multipliant et sa sécurité étant en jeu, Félix Jaquemet entreprend le voyage vers l'Angleterre pour rejoindre la France libre[6]. Après avoir traversé les Pyrénées, il est incarcéré pendant plusieurs semaines en Espagne puis arrive à Casablanca en mai 1943[6]. Cité à l'ordre de l'armée pour récompenser son travail au sein de la résistance intérieure, il s'engage dans les forces aériennes françaises libres et est promu lieutenant puis capitaine[6].

Affecté au groupe de chasse II/5 Lafayette, il effectue des missions de surveillance et de protection sous commandement du Coastal Command[5]. À sa demande, il est muté en Angeleterre en août 1943 au sein du groupe de chasse II/2 Berry[5]. Il effectue alors plus de 170 heures de vols et reçoit une nouvelle citation avant de participer au débarquement et à la bataille de Normandie en 1944[6]. Le 20 décembre 1944, alors que le groupe Berry est basé à Anvers, il est grièvement blessé lorsque l'explosion d'une fusée V2 détruit le bâtiment dans lequel il se trouve[6]. Sorti de convalescence en avril 1945, il rejoint son unité en Allemagne[5]. Le 14 octobre 1945, il est chargé de convoyer un Spitfire depuis l'Angleterre vers l'Allemagne[5]. Aveuglé par le mauvais temps, son appareil percute une colline aux environs de Halle-sur-Saale[6]. Tué sur le coup, il est inhumé au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux[4].

Décorations[modifier | modifier le code]


Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération
À titre posthume, par décret du 17 novembre 1945
Croix de guerre 1939-1945
Avec trois palmes

Hommages[modifier | modifier le code]

  • À Pessac, une rue a été baptisée en son honneur[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Félix Jaquemet », sur Mémoire des Hommes
  2. a et b « Acte de naissance Félix Jaquemet - 4 E 22860 », sur Archives départementales de Gironde
  3. « Jean-Marie Jaquemet », sur Mémoire des Hommes
  4. a et b « Biographie - Ordre National de la Libération »
  5. a b c d e f g h i et j Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
  6. a b c d e f g h i j k l et m Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
  7. « Rue du capitaine Félix Jaquemet - Pessac », sur GoogleMaps

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
  • François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, (ISBN 2-85704-633-2).
  • Mémorial des Compagnons 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, SHAA, (ISBN 2-904521-46-1).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]