Henri Martin (peintre) — Wikipédia

Henri Martin
Henri Martin, photographie d'Anatole Louis Godet vers 1882,
Paris, Bibliothèque nationale de France.
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Décès
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Henri Jean Guillaume MartinVoir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
Beauté, La Famille (d), La Fenaison (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Henri Jean Guillaume Martin[1], dit Henri Martin, né à Toulouse le et mort à Labastide-du-Vert le , est un peintre post-impressionniste français[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Raphaël-Schwartz, Portait du peintre Henri Martin, pointe-sèche, Toulouse, musée Paul-Dupuy.
Portrait de la pastelliste Marie-Charlotte Barbaroux (1880) par Gabriel Durand

Henri Jean Guillaume Martin est né le à Toulouse, au 127 grande-rue Saint-Michel[N 1], d'Auguste Jean François Martin (ébéniste) et de Marie Victoire Massé (ménagère)[3].

Henri Martin effectue son apprentissage à l'École des beaux-arts de sa ville natale de 1877 à 1879, dans l'atelier de Jules Garipuy. Muni d'une bourse municipale, il part en 1879 pour Paris où il devient l'élève de Jean-Paul Laurens. Le , il épouse à Toulouse Marie Charlotte Barbaroux, pastelliste rencontrée aux Beaux-Arts de cette ville. De leur union naîtront quatre fils dont deux deviendront peintres de paysages et de portraits : René Jean, qui signe ses œuvres Claude-René Martin (né à Paris XIVe le ) et Jacques Auguste dit Jac(ques) Martin-Ferrières (né à Saint-Paul-Cap-de-Joux dans le Tarn le ). Henri Martin aura lui-même comme élève et comme collaborateur le peintre Henri Doucet.

En 1885, il parcourt l'Italie et y étudie les primitifs en compagnie d'Edmond Aman-Jean et d'Ernest Laurent. Ce voyage marque un tournant dans son art et oriente l'artiste vers une inspiration poétique. Sa technique s'éloigne des modèles académiques, au profit d'un divisionnisme original qui révèle l'influence des néo-impressionnistes mais d'une manière plus spontanée que théorisée : des touches courtes, séparées et parallèles y construisent les formes et la lumière, dans un chromatisme idéalisé et propice au rêve.

Lecteur de Poe, de Dante, de Byron, de Baudelaire et de Verlaine (il souscrit aux Liturgies intimes éditées par la revue Le Saint-Graal en 1892), Henri Martin expose des œuvres à thèmes symbolistes, telles que Chacun sa chimère de 1891 ou Vers l’abîme de 1897 ; et des paysages brumeux peuplés de figures mélancoliques et intemporelles.

Il participe en 1892 aux salons de la Rose-Croix esthétique de Joséphin Peladan. Il honore des commandes publiques, ornant tour à tour le Capitole de Toulouse[4], la préfecture du Lot à Cahors, la Sorbonne en 1908, l’Hôtel de ville de Paris, un cabinet de l'Élysée en 1908, le Conseil d’État en 1914-1922, la mairie du Ve arrondissement en 1935.

Henri Martin, tout en s'éloignant des thèmes symbolistes, en gardera toujours la poésie mystérieuse des attitudes, l'atmosphère secrète et diffuse des paysages et une certaine spiritualisation des formes baignées par la sérénité des figures traditionnelles, de l'allégorie. Sa nature profonde le porte vers une expression apaisée d'un monde idéalisé dans un pointillisme aux touches élargies[5],[6].

En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en [7].

Il installe son atelier à Labastide-du-Vert dans le Lot, où il termine ses jours.

En 1896, il obtient la croix de chevalier de la Légion d'honneur et est nommé officier en 1905 puis commandeur en 1914. Le il est élu membre titulaire de l'Académie des beaux-arts, section de peinture, au fauteuil de Gabriel Ferrier.

Le musée de Cahors Henri-Martin conserve de nombreuses œuvres du peintre.


Œuvres[modifier | modifier le code]

La Collection Paul Riff[modifier | modifier le code]

Quarante-trois toiles inédites du peintre Henri Martin ont été redécouvertes à Rennes, en 2012 dans une maison à l'abandon appartenant aux héritiers du collectionneur et magistrat Paul Riff, mort en 1929 [N 2]. Vingt-six de ces quarante-trois œuvres sont datées entre 1892 et 1903. Cinq genres principaux se dégagent au plan thématique : symbolisme (12), vie rurale (10), figures (9), paysages (6) et religion (6)[9].

Après avoir été exposées à Paris puis à Rennes, elles ont été vendues aux enchères à Rennes le . Elles ont été ensuite exposées au musée de Cahors Henri-Martin avant d'être remises à leurs nouveaux propriétaires. Lors de ces enchères, seize toiles d'Henri Martin ont été acquises pour le musée de Cahors Henri-Martin, où près de cinquante tableaux d'Henri Martin constituent le cœur du musée.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Musée de Cahors Henri-Martin[modifier | modifier le code]

Musée des Beaux-Arts de Bordeaux[modifier | modifier le code]

Paris, musée d'Orsay[modifier | modifier le code]

  • Sérénité (Virgile, Énéide, Livre VI), 1890.
  • Les Toits, Saint-Cirq-Lapopie, entre 1860 et 1931. En dépôt au Musée de Cahors.
  • Autoportrait, 1912. En dépôt au Musée de Cahors.

Paris, Petit Palais[modifier | modifier le code]

Musée des Augustins de Toulouse[modifier | modifier le code]

  • Beauté
  • Portrait de Madame Sans
  • Étude pour les bords de la Garonne
  • L'Homme entre le vice et la vertu
  • La Fête de la Fédération au Champ de Mars le
  • Le Poète
  • L'Église de Labastide-du-Vert

Capitole de Toulouse[modifier | modifier le code]

Musée des Beaux-Arts de Carcassonne[modifier | modifier le code]

  • La Douleur (avant 1894)
  • Paysage du Lauragais (1891)
  • Autoportrait en Saint Jean-Baptiste (1883)
  • Paolo Malatesta et Francesca da Rimini aux enfers (1883)
  • Portrait d'Albert Sarraut (1897 - 1898)

Musée des Beaux-Arts de Reims[modifier | modifier le code]

  • Marine par temps gris, avant 1903
  • La vallée du Vert au crépuscule, avant 1904
  • Jeune fille assise, avant 1904
  • Devant de porte ensoleillé, avant 1904
  • Jeune femme, avant 1904
  • La Vieille maison aux derniers rayons, avant 1904
  • Les Chaumières au soir

Autres collections publiques[modifier | modifier le code]

Élèves et amis[modifier | modifier le code]

Henri Martin n'a jamais eu d'élèves, mais des amis peintres[réf. souhaitée].

Hommages[modifier | modifier le code]

À Toulouse, une promenade au bord de la Garonne, qu'il a peinte plusieurs fois, porte son nom[66].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La rue ayant été renumérotée, cette adresse ne correspond pas au numéro 127 actuel.
  2. Paul-Louis Riff est né le 16 octobre 1858 à Maubeuge dans une famille d’origine alsacienne. Il épouse Jeanne Horville le 20 septembre 1888 à Amiens. D’abord avocat près la Cour d’Appel d’Amiens, il se tourne vers la magistrature. Conseiller à Douai en 1903, il est nommé président de chambre près cette même Cour d’Appel. Paul Riff est fait chevalier de la légion d’honneur le 27 juillet 1918 pour « services rendus à la France en présence de l’ennemi », il sera fait officier le 31 décembre 1923. Son dossier à la Légion d’Honneur mentionne : « Ce magistrat de haute valeur morale et professionnelle, pratiquant largement de ses deniers la bienfaisance avec une jalouse discrétion, a contribué par son inclassable énergie à maintenir les établissements hospitaliers et d’assistance de Douai pendant l’occupation Allemande et à sauvegarder leur patrimoine immobilier et mobilier. A dû à son dévouement d’être interné comme otage ». Après la guerre, il prend une retraite prématurée car la captivité a rendu sa santé fragile et il doit se consacrer à sa fille unique Pauline, malade elle aussi des suites de la guerre. Ils s’installent à Nice. Paul Riff décède à Douai en 1929, il est enterré à Nice au cimetière de Cimieʐ.
    Collectionneur secret : les relations de Paul Riff avec l’artiste nous sont peu connues à ce jour, pourtant quatre tableaux sont dédicacés, soit à lui, soit à son épouse ou à leur fille Pauline. Parmi les 64 lettres adressées par Henri Martin à Henri Duhem conservées au musée de la Chartreuse de Douai, quatre mentionnent le nom de Paul Riff et témoignent qu’il est un fin collectionneur, assez éclairé pour être l’auteur de la préface au catalogue de l’exposition Henri Le Sidaner à la galerie Mancini en 1897[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Notice d'autorité personne : Henri Martin, BnF, consulté le 12 avril 2012.
  2. Claude Juskiewenski, Henri Martin. Paysagiste et décorateur languedocien : Thèse de iiie cycle sous la direction de M. le professeur Guinard, Université Toulouse-Le Mirail, , 320 p.
  3. Acte de naissance 1511, enregistré le , registre de naissance 1 E 400, p. 189 (vue 191/360).
  4. Dont la salle centrale porte son nom.
  5. Jean-Jacques Lévêque, De l'impressionnisme à l'art moderne, les années de la Belle Epoque: 1890-1914, ACR Édition, , 728 p. (ISBN 9782867700484, lire en ligne)
  6. Les Peintres de l’âme, le Symbolisme idéaliste en France par Jean-David Jumeau-Lafond, catalogue de l’exposition au musée d’Ixelles en 1999.
  7. « Choses du jour : Un nouveau salon », par Étienne Charles, in: La Liberté, Paris, 6 juillet 1899, p. 1 — sur Gallica.
  8. Paul Riff.
  9. [PDF] Henri Martin, , collection Paul Riff.
  10. « Orphée », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  11. « Etude pour Le Châtiment de Caïn », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  12. « Méditation », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  13. « Berger et ses trois muses », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  14. « Saint François d'Assise », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  15. « La Justice », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  16. « Portrait de l'artiste », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
  17. « Etude pour Dans la lumière », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  18. « Saint-Cirq-Lapopie », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  19. « Saint-Cirq-Lapopie, la place du Carol », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  20. « Labastide-du-Vert, le matin », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  21. « Vignes en automne, étude pour Les Vendanges », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  22. « Poétesses au bord d'un lac, étude pour Apollon et les Muses », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  23. « Autoportrait », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  24. « Etude pour Les Champs-Elysées », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  25. « Le Pont à Labastide-du-Vert », sur Musées Occitanie (consulté le ).
  26. « Autoportrait : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  27. « Pensées : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  28. « Le bassin à Marquayrol : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  29. « Maison à Lherm : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  30. « Collioure, les toits rouges : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  31. « Soucis : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  32. « Mères de famille (fleurs) : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  33. « Fleurs dans un vase : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  34. « Les Paveurs : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  35. « Homme au marteau-piqueur : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  36. « Deux communiantes : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  37. « Saint-Cirq-Lapopie sous la pluie : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  38. « Etude pour Le travail intellectuel, décor du Conseil d'Etat : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  39. « Femmes cousant : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  40. « Faneuse : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/fr (consulté le ).
  41. « Maison à Gigouzac : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  42. « Vue générale de Saint-Cirq-Lapopie : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  43. « Officier déposant une couronne : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  44. « Barques à Collioure : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  45. « La Bastide-du-Vert : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  46. « Anémones : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  47. « Homme au marteau-piqueur : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  48. « Communiantes : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  49. « Maison à Lherm ou Maisons à Gigouzac : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  50. « Homme au marteau-piqueur : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  51. « Partie centrale du Monument aux morts de Cahors : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  52. « Esquisse des vendanges : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  53. « La Campana à Collioure : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  54. « Partie droite du Monument aux morts de Cahors », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  55. « Zinnias : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  56. « Autoportrait : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  57. « Partie gauche de l'esquisse du Monument aux morts de Cahors : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  58. « Béatitude ou Harmonie ou Sérénité ou Les Champs Elysées : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  59. « Chacun sa chimère : Henri Martin », sur www.musba-bordeaux.fr/ (consulté le ).
  60. « Les oeuvres en ligne », sur Portail officiel des Musées de Reims, (consulté le )
  61. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p..
  62. Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 9 788836 651320), n°172
  63. http://www.mairie06.paris.fr/mairie06/document?id=20715&id_attribute=127.
  64. Le Conseil d'État et la juridiction administrative : La salle de l'Assemblée générale.
  65. Paul Ruffié Autour de Henri Martin : les chemins du post-impressionnisme, Musée de pays Vaurais, Lavaur
  66. « Toulouse. La promenade Henri-Martin se refait une beauté » (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Martin, Henri », notice du Delarge, lire en ligne
  • (en) « Martin, Henri Jean Guillaume (1860-1943), Painter », notice du Dictionnaire Bénézit, lire en ligne, (ISBN 9780199899913)
  • (en) Taube G. Greenspan, « Martin, Henri (1860-1943), painter », notice du Grove Art Online, lire en ligne, (ISBN 9781884446054)
  • Gustave Louis Jaulmes, Notice sur la vie et les travaux de Henri Martin (1860-1943), édition de l'Institut de France, 1946.
  • Jean-David Jumeau-Lafond, "Henri Martin", Les Peintres de l'âme, le symbolisme idéaliste en France, cat. exp. Bruxelles, musée d'Ixelles, 1999.
  • Collectif, Henri Martin : du rêve au quotidien, catalogue de l'exposition présentée au musée de Cahors en 2008, au musée des beaux-arts de Bordeaux en 2008, et au musée de la Chartreuse de Douai en 2009, édition Silvana, 2008,
  • Claude Juskiewenski, Henri Martin : paysagiste et décorateur Languedocien, thèse de 3e cycle sous la direction du professeur Guinard, université Toulouse-Le Mirail, 1974, 320 p. (lire en ligne).
  • Jean-Pierre ALAUX, "MARQUAYROL, Les jardins d'Henri Martin" Editions Toute latitude - 2022

Liens externes[modifier | modifier le code]

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