Jean Lébédeff — Wikipédia

Jean Lébédeff
Autoportrait (sans date).
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
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Nicolas Lébédeff (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Jean Lébédeff
Signature

Jean Lébédeff (ou Ivan Lebedev, russe Иван Константинович Лебедев, Ivan Konstantinovič Lebedev)[1], né à Bogorodsk (Russie) le et mort à Nîmes le , est un graveur sur bois et peintre libertaire[2] français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Lebedeff, Nature morte de fleurs, 1908.
Gaston Couté par Jean Lébédeff.

Illustrateur fécond, Jean Lébédeff est considéré[3] comme l'un des plus importants graveurs sur bois du XXe siècle.

Issu d’une famille russe de commerçants en grains, Jean Lébédeff obtient à l'âge de 22 ans un diplôme de navigateur puis devient capitaine de navire sur la Volga. En , il fait expulser de son navire des gardes du tsar à cause de leurs comportements déplorables, et, pour échapper à la répression, quitte le pays.

Après un long périple, il arrive à Bruxelles où il retrouve son frère ainé (né en 1879) Nicolas, historien, géographe, auteur et révolutionnaire anarchiste, qui a étudié à l'Institut géographique fondé par Élisée Reclus au sein de l'Université nouvelle de Bruxelles.

En 1909, il s'installe à Paris, dans le 5e arrondissement, prend des cours de dessins, puis déménage au 118, boulevard du Montparnasse. Il est reçu aux Beaux Arts. Il fréquente divers groupes d'artistes russes, dont un, anti-tsariste, qui se réunissait au 54, avenue du Maine. Il suit les cours du maître graveur Paul Bornet qui l’initie à la xylographie, art qu'il ne cessera de pratiquer toute sa vie durant.

Il opte à contre-courant des graveurs de son temps, pour le travail sur bois de fil et la taille au couteau japonais. Ce qui lui permet d'affirmer immédiatement son style personnel reconnaissable entre tous.

À Montparnasse, il fréquente de nombreux artistes tels Picabia, Maïakovski, Ravel, Pierre Mac Orlan, Erik Satie, Blaise Cendrars, Soutine, Modigliani, André Salmon, mais aussi l’atelier de Henri Matisse à Issy-les-Moulineaux et celui d’Anatole France au bois de Boulogne.

Le , il épouse Kamille Klimeck, fille d’une famille bourgeoise polonaise, avec laquelle il aura un fils la même année, Georges. Elle mourra le .

En relation avec les autorités françaises et parfois russes, il réceptionne de nombreux réfugiés. Il est mandé par le Comité officiel de rapatriement des émigrés politiques russes en France 14, rue Stanislas pour aller visiter un bateau de réfugiés en rade de Brest le .

Avant guerre, il entretient une solide amitié avec Pierre Kropotkine, alors réfugié en Angleterre, et se charge de l'accueillir en France lors de ses voyages. Lébédeff resta proche du mouvement libertaire russe durant les années 1920-1930. Il livre deux gravures à la revue d'art Byblis (1930).

Il épouse en secondes noces Marie-Claire Blanc, poétesse et historienne en dont il aura un fils, François en 1949.

Pendant l’occupation allemande, il cache dans son atelier de Fontenay-aux-Roses plusieurs amis juifs et anarchistes traqués par la Gestapo et pour lesquels il falsifiera à plusieurs reprises les papiers d’identité.

Lébédeff illustra des centaines d'ouvrages, aujourd'hui recherchés par les bibliophiles. Parmi ces ouvrages se trouvent quelques livres uniques, illustrés avec des dessins originaux en couleurs, qui sont des véritables chefs-d'œuvre. Le plus connu est Les Églogues (Paris, 1942) avec le texte de Jean Giono calligraphié par Guido Colucci. Le Centaure (Paris, 1944, texte de Maurice de Guérin, calligraphié par Colucci) est célèbre. Il participa à l’œuvre de son ami le poète Paul Coban, dont de nombreux poèmes et plaquettes sont illustrés de ses bois gravés.

Une grande partie des archives et documents de Jean Lebédeff sont conservés par Xavier Zimmer, responsable de la librairie « Tiré à part » à Marseille.

Jean Lebedeff, «Arbre», 1908.

Bibliographie critique[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Dubray, L’Ymaigier Jean Lébédeff, préface de Pierre Champion, Paris, 1939
  • Gaïté Dugnat et Pierre Sanchez (préf. Christian Galantaris), Dictionnaire des graveurs, illustrateurs et affichistes français et étrangers 1673-1950, vol. III, Dijon, L'Échelle de Jacob, , 2565 p. (ISBN 978-2-913224-19-3, OCLC 422119252), p. 1147-1149 & 1467-1469
  • Jacques Laget, « Jean Lébédeff faiseur d'images », L'ex-libris français, no 274,‎ , p. 260-282.
  • Maguelone "Jean Lébédeff créateur d'Images", Aux Folies de l'Ymagier - 1984 - Préface de Jean-Claude Marcadé.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Искусство и Архитектура Русского Зарубежья, "l'art et l'architecture de la diaspora russe", article sur Jean Lébédeff
  2. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  3. Cf. G. Dugnat & P. Sanchez, biblio. cit.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Le Naturien, en-tête du premier numéro du 1er mars 1898.

Notices[modifier | modifier le code]