Jianchang (cheval) — Wikipédia

Jianchang
Région d’origine
Région Sichuan, Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Caractéristiques
Morphologie poney
Taille Environ 1,14 m à 1,16 m
Poids 205 à 216 kg
Robe Surtout baie, plus rarement alezane ou noire
Tête Petite et sèche
Pieds Petits et solides
Statut FAO (conservation) Non menacéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autre
Utilisation Selle et trait léger

Le Jianchang (chinois simplifié : 建昌马 ; chinois traditionnel : 建昌馬 ; pinyin : Jiàn chāng mǎ) est une race de poneys originaire du Sichuan, en Chine. Son élevage est établi au moins depuis le Xe siècle dans sa région originelle. Il appartient génétiquement au groupe des poneys du Sud-Ouest de la Chine, ce qui se traduit par un modèle léger et compact, pour une taille moyenne d'1,15 m. Le Jianchang est surtout utilisé bâté.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Il est également connu sous le nom de « Chuan »[1]. L'auteur autrichien Martin Haller cite le « Setchouan » parmi les poney d'Asie du Sud-Est aux origines anciennes influencés par le cheval mongol, mais précise qu'il se démarque de cette dernière race[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Jianchang appartient au groupe des poneys du Sud de la Chine[3]. L'origine de ces animaux est ancienne, puisque des haras furent établis officiellement dans la région du Xichang (dans le Sichuan) entre 947 et 950. Il s'opère alors une sélection basée sur la course et la pratique de l'archerie montée[4].

Il est très proche du poney Sikang présent dans l'Ouest du Sichuan et à l'Est du Tibet ; les deux noms pourraient être synonymes[5]. Il est également assimilé à une variété du poney Xinan, c'est-à-dire le poney du Sud-Ouest de la Chine[6].

La race avait autrefois une grande réputation[1].

Description[modifier | modifier le code]

La FAO considère le Jiangchang comme un poney[7]. Les études génétiques ont prouvé son appartenance au groupe des poneys du Sud de la Chine, ce qui l'apparente aux races du Baise, du Debao, du Wenshan, du Guizhou, du Luoping, du Jinjiang, du Lichuan et du Dali[8],[9]. Proche de la race du Vieux Lijiang originaire de la province voisine[10].

Taille et poids[modifier | modifier le code]

Il mesure environ 1,12 m[4] à 1,16 m[11], entre autres selon CAB International (2016)[10]. La FAO donne une mesure moyenne de 1,14 m pour les femelles et 1,16 m pour les mâles, pour un poids moyen respectif de 205 et 216 kg[7]. Le guide Delachaux (2014) cite une fourchette très proche, de 1,14 m à 1,17 m[1].

Morphologie[modifier | modifier le code]

Le modèle est léger, grossier, rustique et compact[7],[1]. La tête est petite[4] (grande selon le guide Delachaux[1]) et sèche, datée de courtes oreilles et d'une bonne largeur entre les deux yeux[4], avec un profil rectiligne[1]. Le nez est petit, l'encolure de longueur et de largeur moyennes[4]. Elle peut être portée à l'horizontale[1]. La poitrine est étroite[10],[1]. Le garrot est proprement défini, la croupe légèrement inclinée[4],[1], avec une queue attachée bas[1]. Les jambes sont fines[10], avec des articulations solides et des tendons bien définis[4]. Le pied est petit, bien conformé et très solide[4].

Robe[modifier | modifier le code]

La robe est surtout baie ou noire[10], plus rarement alezane[4],[7].

Tempérament et entretien[modifier | modifier le code]

Le Jianchang est particulièrement bien adapté à la circulation sur les petites routes de montagne étroites de sa région[10]. Cette race présente une croissance rapide jusqu'à l'âge d'un an. Les juments connaissent en moyenne 20 lactations dans leur vie, et peuvent se reproduire jusqu'à l'âge de 20 ans[7].

Le caractère est réputé facile[1].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Poneys bâtés dans le Xian autonome tibétain de Muli, à 卡尔牧场.

Le Jiangchang est bâté[7] pour le transport en montagne sur longue distance[10] : il peut parcourir journellement de 30 à 40 km avec une charge de 60 à 100 kg sur le dos. Les tests ont démontré qu'un Jianchang peut tracter 120 % de son propre poids[4]. Plus rarement, ces chevaux sont montés[12].

Il pourrait avoir influencé les poneys japonais et tibétains[2].

Diffusion de l'élevage[modifier | modifier le code]

Huidong, dans le biotope historique du Jianchang.

La région d'élevage est constituée des montagnes du Liangshan[13],[10], du Xichang, du Hanyuan, du Ya'an, du xian de Yanbian et du Dukou, situés dans le Sud et le centre de la province du Sichuan[10]. Le Jianchang appartient aux races natives de Chine[4],[7]. Contrairement à la plupart des autres races chinoises, sa population est en expansion : la FAO relevait environ 70 000 animaux en 1980, pour une fourchette comprise entre 120 000 et 239 900 en 2005[7] ; CAB International cite une médiane de 200 000[10]. D'après l'évaluation de la FAO réalisée en 2007, ce cheval n'est pas menacé d'extinction[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Rousseau 2016, p. 342.
  2. a et b Martin Haller (trad. de l'allemand par Francis Grembert), L'encyclopédie des races de chevaux, Ville de Bruxelles, Éditions Chantecler, , 260 p. (ISBN 2-8034-4543-3, OCLC 1040356024), « Races de poneys asiatiques », p. 191Voir et modifier les données sur Wikidata.
  3. Porter 2002, p. 201.
  4. a b c d e f g h i j et k Hendricks 2007, p. 241.
  5. Porter 2002, p. 200.
  6. « Chinese Famous Horses », sur www.chinaculture.org (consulté le ).
  7. a b c d e f g et h DAD-IS.
  8. « Investitute of animal science, Beijing : Evaluation of the genetic diversity and population structure of Chinese indiggenous horses using 27 microsatellite markers », dans Issues in Animal Science and Research: 2012 Edition, ScholarlyEditions, (ISBN 1481646222 et 9781481646222).
  9. (en) Y. H. Ling, Y. H. Ma, W. J. Guan et Y. J. Cheng, « Evaluation of the genetic diversity and population structure of Chinese indigenous horse breeds using 27 microsatellite markers », Animal Genetics, vol. 42,‎ , p. 56-65 (ISSN 1365-2052, PMID 20477800, DOI 10.1111/j.1365-2052.2010.02067.x, lire en ligne, consulté le ).
  10. a b c d e f g h i et j Porter et al. 2016, p. 477.
  11. Puel 1989, p. 34.
  12. Zheng 1984, p. 19.
  13. Porter 2002, p. 184.
  14. (en) « Breeds Currently Recorded In The Global Databank For Animal Genetic Resources » [PDF], Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, , p. 27.

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) « Jianchang / China (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS) (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks (préf. Anthony A. Dent), « Jianchang », dans International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 486 p. (ISBN 080613884X et 9780806138848, OCLC 154690199, lire en ligne), p. 241 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Porter 2002] (en) Valerie Porter, « Jianchang », dans Mason's World Dictionary of Livestock Breeds, Types and Varieties, CABI, (ISBN 085199430X et 9780851994307) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453, lire en ligne), « Jianchang », p. 477. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Puel 1989] Caroline Puel, « Où sont donc passés les chevaux chinois ? », dans Le petit livre du cheval en Chine, Favre, coll. « Caracole », , 205 p. (ISBN 978-2828903312) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Jianchiang », p. 342-343Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Zheng 1984] Piliu Zheng, « Jianchang », dans Livestock Breeds of China, Food and Agriculture Organization, (ISBN 9251021856 et 9789251021859)