Louis Decazes — Wikipédia

Louis Decazes
Duc Decazes, Gaspard-Félix Tournachon (1820-1910), dit « Félix Nadar », musée d'Orsay, Paris.
Fonctions
Député des Alpes-Maritimes
Deuxième législature de la Troisième République française
-
Député de la Seine
Première législature de la Troisième République française
-
Président du Conseil général de la Gironde
-
Ministre des Affaires étrangères
Gouvernement Albert de Broglie I
Gouvernement Albert de Broglie II
Gouvernement Louis Buffet
Gouvernement Jules Dufaure III
Gouvernement Jules Dufaure IV
Gouvernement Jules Simon
Gouvernement Albert de Broglie III
-
Ambassadeur de France au Royaume-Uni
Député de la Gironde
Assemblée nationale
-
Ambassadeur de France au Portugal
-
Ambassadeur de France en Espagne
-
Chambellan
Roi de Danemark
à partir de
Titre de noblesse
Duc Decazes
Biographie
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Bonzac (Gironde)
Nom de naissance
Louis Charles Élie Amanieu Decazes
Nationalité
Activités
Père
Mère
Wilhelmine de Saint-Aulaire
Conjoint
Séverine de Löwenthal
Enfant
Autres informations
Membre de
Cercle des chemins de fer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Archives conservées par
château familial des Decazes à Bonzac(33).

Louis Decazes, né à Paris le et mort au château de La Grave, à Bonzac (Gironde) le , 2e duc Decazes et 2e duc de Glücksbierg, est un diplomate et un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Charles Elie Amanieu Decazes est le fils aîné du duc Élie Decazes et de sa deuxième femme, Wilhelmine de Beaupoil de Saint-Aulaire. Il fut porté sur les fonts baptismaux par le roi Louis XVIII.

Il entre dans la diplomatie, nommé, en 1841, secrétaire d'ambassade à Londres, en 1843 à Madrid, puis envoyé extraordinaire à Madrid (1846) et à Lisbonne (1847).

Second Empire[modifier | modifier le code]

Membre du conseil général de la Gironde depuis 1846, il cesse toute fonction publique à la révolution de Février 1848, et s'occupe sous l'Empire d'agriculture et d'affaires industrielles.

Le , il se présente comme candidat de l'opposition au Corps législatif dans la 5e circonscription de la Gironde (Libourne), et il échoue[2] contre le député sortant, élu, M. Lucien Arman.

Il rentre au conseil général de la Gironde en 1864, et brigue de nouveau, le , les suffrages législatifs de la 5e circonscription, qui ne lui donne que 11 867 voix contre 15 862 à M. Chaix d'Est-Ange fils, élu.

Assemblée nationale (1871)[modifier | modifier le code]

Le duc Decazes entre au Parlement le , comme représentant de la Gironde, élu[3] le 3e sur 14 ; il prend place au centre droit, est réélu, le 8 octobre suivant, conseiller général de la Gironde pour le canton de Guîtres, et vote :

Quelque temps après ce vote, il est appelé () à l'ambassade de Londres, se prononce pour le septennat (19 novembre), et remplace (22 novembre) le duc Broglie au ministère des Affaires étrangères.

Ministre des Affaires étrangères[modifier | modifier le code]

Louis Decazes devient ministre des Affaires étrangères sous l'Ordre moral, entre le et le , au sein de différentes gouvernements royalistes de la Troisième République. Il conserve ce portefeuille dans plusieurs cabinets jusqu'en 1877, et ne s'associe que modérément à la politique de résistance de MM. de Broglie et de Fourtou.

Durant son passage au « pouvoir », responsable de la conduite de la politique étrangère de la France, il provoque patriotiquement l'intervention de l'empereur de Russie contre les menées belliqueuses du parti militaire allemand, et parvient à conjurer une déclaration de guerre imminente (1875), protégeant ainsi le pays d'une invasion allemande potentielle.

En décembre, il défend la réforme égyptienne des Capitulations, déclare (), au moment où se rouvre la question d'Orient, que la France avait le droit de ne penser qu'à elle-même et de rester en dehors des complications ; sauvegarde les intérêts de la politique française () devant l'agitation politique soulevée par de nouvelles plaintes de Pie IX ; consent, à la prière du maréchal de Mac Mahon, après la chute du cabinet Simon-Martel (), à conserver son portefeuille, et défend assez heureusement, en juin suivant, le cabinet de Broglie contre les attaques de Gambetta qui déclare que ce cabinet n'excite à l'étranger que des méfiances.

Assemblée nationale (Troisième République)[modifier | modifier le code]

Louis, duc Decazes

Il a été réélu[4] député, aux élections générales du , par le 8e arrondissement de Paris, au second tour de scrutin, contre M. Edgar Raoul-Duval[5].

Aux élections du , qui suivent la dissolution de la « Chambre des 363 », le duc Decazes ne songe pas à se représenter à Paris ; porté dans la 2e circonscription de Libourne et à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), il échoua[6] à Libourne contre M. Lalanne Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, et fut élu[7], à Puget-Théniers, contre M. de Saint-Cyr Ce lien renvoie vers une page d'homonymie[8].

Mais l'élection de Puget-Théniers est invalidée par la nouvelle Chambre en raison de nombreuses irrégularités, et le duc Decazes ne se représente pas au nouveau scrutin du , qui élit M. Émile Récipon. Il n'est pas plus heureux au Sénat qui avait à élire un sénateur inamovible en remplacement du général d'Aurelles de Paladine, décédé. Les « constitutionnels » dont c'était le tour, présentent le duc Decazes, les gauches lui opposent M. Victor Lefranc. L'élection du duc était certaine, mais un certain nombre de voix légitimistes et bonapartistes s'égarent à dessein sur divers noms, et, aux trois scrutins des 23 et 24 janvier et 7 février, M. Decazes ne peut réunir la majorité requise par la loi constitutionnelle ; il retire sa candidature, et met un terme à sa carrière politique.

Grand officier de la Légion d'honneur depuis le , il était décoré de la plupart des ordres étrangers.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse le la comtesse autrichienne Séverine Rosalie de Löwenthal (1845-1911). Veuve en 1886, celle-ci se remariera au prince polonais Joseph Lubomirski.

Louis et Séverine Decazes ont deux enfants :

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « no 14,439. — Lettres Patentes portant que le duc Louis Decazes de Glucksbierg, né en , est autorisé à accepter le titre de chambellan de Sa Majesté le Roi de Danemark, sans perdre la qualité et les droits de Français ; à la charge expresse par lui de ne jamais, et sous quelque prétexte que ce puisse titre, porter les armes contre la France, sous les peines contenues dans les lois et ordonnances du royaume.
    Paris, .)
     »
    [9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/54paap_cle41182b__papiers_louis_decazes.pdf » (consulté le )
  2. Avec 12 838 voix contre 16 552 accordées au député sortant.
  3. Par 100 332 voix sur 133 349 votants et 207 101 inscrits.
  4. Avec 7 232 voix sur 10 924 votants et 15 353 inscrits.
  5. 2 533 voix.
  6. Avec 7 221 voix contre 7 704 à l'élu.
  7. par 3 194 voix sur 5 624 votants et 6 806 inscrits.
  8. 2 395 voix.
  9. Bulletin des lois du royaume de France, vol. 17, Imprimerie royale, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Basso, Les élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, Paris, LGDJ, 1968.
  • Yves Bruley, « Le duc Decazes au Quai d'Orsay », dans Pierre Allorant, Walter Badier et Jean Garrigues (dir.), Les dix décisives : 1869-1879, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 450 p. (ISBN 978-2-7535-8386-3, lire en ligne), p. 297-308.
  • Louis Cappatti, « Une candidature officielle après le . Le duc Louis Decazes se présente à Puget-Théniers », Revue historique, tome 180, fasc. 1, 1937, p. 75 sq.
  • Henri Courrière, Le comté de Nice et la France. Histoire politique d'une intégration, 1860-1879, Rennes, PUR, 2014.
  • Fiche sur le site de l'Assemblée nationale.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]