Spirou et Fantasio — Wikipédia

Spirou et Fantasio
Série
Image illustrative de l’article Spirou et Fantasio

Auteur Rob-Vel (1938-1943)
Jijé (1943-1946)
Franquin (1946-1969)
Fournier (1969-1980)
Nic & Cauvin (1980-1983)
Tome & Janry (1982-2002)
Morvan & Munuera (2004-2008)
Yoann & Vehlmann (2010-2017)

Olivier Schwartz, Sophie Guerrive et Benjamin Abitan (depuis 2022)
(voir ici)
Genre(s) Bande dessinée jeunesse
franco-belge
aventure
science-fiction
humour

Personnages principaux Spirou
Fantasio
Spip
Pacôme de Champignac

Éditeur Dupuis
Première publication 1938
Nombre d’albums 56 + 5 hors série
16 + 4 hors-série (Le Spirou de…)

Prépublication Le Journal de Spirou
Adaptations Série animée Spirou
Série animée Spirou et Fantasio
Spirou (jeu vidéo)
La Panique mécanique (jeu vidéo)
Photo des 54 premiers tomes de Spirou et Fantasio
Les cinquante quatre premiers titres de Spirou et Fantasio.

Spirou et Fantasio est une série de bande dessinée publiée dans le Journal de Spirou. Sa publication a commencé en 1938 et la série est devenue l'une des bandes dessinées franco-belges les plus populaires, considérée comme un classique au même titre qu’Astérix ou Tintin. Elle met en scène les personnages de Spirou et Fantasio, reporters, accompagnés le plus souvent de l'écureuil apprivoisé de Spirou : Spip et, à partir du 4e album, du Marsupilami. Leurs aventures les amènent à affronter des gangsters divers et variés, ainsi que des dictateurs et autres savants fous dans des aventures mêlant humour, science-fiction et fantastique.

Les personnages éponymes font partie des rares héros de la bande dessinée franco-belge à appartenir à leur éditeur et non à un auteur ou dessinateur en particulier, et à ce titre sont passés entre les mains de divers auteurs engagés par l'éditeur pour continuer leurs aventures, dont les plus connus sont André Franquin et le duo Tome et Janry.

La popularité durable du personnage de Spirou, qui donne son nom au magazine qui l’a vu naître, et de certains personnages secondaires, a entraîné la création de séries dérivées qui, parfois, ont connu un plus grand succès que Spirou et Fantasio : Gaston (premier album en 1960), Marsupilami (1987), Le Petit Spirou (1990), Zorglub (2017), Mademoiselle J.[1] (2017), Champignac[2] (2018) et Supergroom[3] (2019).

Une série de one shots, indépendants de la série officielle, sont regroupés dans la collection Le Spirou de… dans laquelle certains des auteurs confirmés de la bande dessinée franco-belge rendent hommage à la série.

La série a également été adaptée en film, contes audios, série animée et jeux vidéo.

Historique[modifier | modifier le code]

Les origines : Rob-Vel puis Jijé (années 1940)[modifier | modifier le code]

En 1938, l'éditeur Jean Dupuis, après avoir édité plusieurs publications dont L’Ami du foyer, Le Roman et le fameux Moustique (qui s'est appelé Télémoustique pendant plusieurs dizaines d'années), crée Le Journal de Spirou[4]. Il engage le dessinateur Robert Velter, dit « Rob-Vel », pour animer le personnage titre du journal. Rob-Vel reprend un protagoniste qu'il a déjà utilisé épisodiquement pour des affiches de publicité, un jeune groom aux cheveux roux, et le met en scène dans ce rôle au Moustic Hotel (référence au journal Moustique, également publié par Dupuis). Rob-Vel est aidé dans sa tâche par sa femme Blanche Dumoulin, qui écrit les scénarios de la bande dessinée, et par le peintre Luc Lafnet, qui l'assiste sur diverses séries. Une incertitude demeure quant au rôle exact tenu par Lafnet dans la création du personnage de Spirou : il est possible que la toute première planche soit en réalité l'œuvre de Lafnet, auquel Rob-Vel, pris par ses autres séries, aurait délégué la tâche. Le dessinateur qui est représenté donnant vie à Spirou ressemble en effet à Lafnet et non à Rob-Vel. Il est également possible que Rob-Vel et Luc Lafnet se soient partagé la réalisation de la planche, Rob-Vel dessinant le personnage de Spirou et Lafnet les autres personnages. Ce point demeure obscur, les archives de Luc Lafnet, décédé prématurément en 1939, ayant disparu[5],[6].

Le nom Spirou signifie à la fois « écureuil » et « facétieux » en wallon[7] et cela le caractérise bien au début, lorsqu'il joue des tours au personnel de l'hôtel. Le , il rencontre dans un épisode intitulé L’Héritage de Bill Money un véritable écureuil nommé Spip qui ne le quitte plus. Les premières histoires de la série sont des gags en une planche, centrés sur le travail de Spirou au Moustic Hotel. S'ensuivent des aventures plus longues, aux péripéties volontiers surréalistes ou fantastiques : Rob-Vel fait de son héros un globe-trotter, et l'envoie aux quatre coins du monde, puis dans l'espace. De cette période, très différente du Spirou contemporain, le personnage ne conserve ensuite que son costume caractéristique et l'écureuil Spip. Toutefois, son costume disparaîtra progressivement au profit de tenues plus discrètes au cours de l'évolution de la série, tout en gardant la couleur rouge emblématique.

La Seconde Guerre mondiale déclarée, Rob-Vel est mobilisé : la série est alors poursuivie par Blanche Dumoulin, aidée par le dessinateur Van Straelen. Rob-Vel est fait prisonnier par les Allemands en 1940 ; Spirou est alors repris par Joseph Gillain, dit « Jijé », l'un des principaux dessinateurs du journal. Libéré en 1941, Rob-Vel reprend sa série. En 1943, le Journal de Spirou est interdit de publication par les Allemands. Rob-Vel vend alors les droits du personnage Spirou aux éditions Dupuis[8]. C'est à Jijé qu'est de nouveau confié le dessin de Spirou, tandis que le journal paraît clandestinement en Belgique occupée[9]. Le rachat de Spirou par Dupuis fait de cette série une exception dans le paysage de la bande dessinée franco-belge, où les séries tendent généralement à appartenir à leurs auteurs d'origine.

En 1944, afin de contrebalancer le côté trop lisse de Spirou, Jijé crée à la demande de Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal, le personnage de Fantasio, qui apporte avec ses costumes bizarroïdes (il finit par adopter la mode zazou pendant les années 1940) et ses gaffes une touche de loufoquerie à la série. Le nom de Fantasio vient d'un pseudonyme utilisé par Jean Doisy pour signer l'une des nombreuses rubriques dans le journal. On remarquera la ressemblance du Fantasio des débuts avec Dagobert (Dagwood Bumstead, en anglais), le héros américain masculin de la série Blondie[10]. Fantasio devient le meilleur ami de Spirou et l'accompagnera partout. Au milieu de l'épisode La Maison préfabriquée (1946), Jijé passe la main à l'un de ses élèves les plus prometteurs, le jeune André Franquin, qu'il a déjà testé dans l'épisode Le Tank[11].

Jijé réalisera encore deux courtes histoires avant de définitivement laisser Franquin dessiner le personnage. Dans une autre de ses séries, Blondin et Cirage, dans l'aventure Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes (1954), Spirou, le Comte de Champignac et le Marsupilami feront une courte apparition mais seront dessinés par Franquin[12].

Les années Franquin (années 1950-1960)[modifier | modifier le code]

Franquin, au premier plan, au Festival d'Angoulême 1983.
Spirou et Fantasio version Franquin chez Rombaldi.

Franquin modifie profondément la série en étendant les petites histoires comiques à de longues aventures avec un scénario plus complexe. Il introduit un grand nombre de personnages qui y deviendront récurrents tels le Comte de Champignac (Il y a un sorcier à Champignac), scientifique génial qui devient le grand-père de cœur de Spirou et Fantasio, le maléfique cousin Zantafio (Spirou et les héritiers), la journaliste Seccotine (La Corne de rhinocéros) — qui, dans les albums où elle apparaît, est une héroïne à part entière, ce qui est rare dans la bande dessinée de l'époque, en dehors des séries destinées aux jeunes filles — ou le génie mégalomane et maladroit Zorglub. La période Franquin est considérée comme la plus aboutie de la série, y compris par Hergé, qui exprimera son admiration pour le style graphique de l'auteur.

Quelques personnages mineurs comme le maire de Champignac – roi du discours ampoulé et abscons –, l'ivrogne Dupilon, l'employé Duplumier ou le pilote Roulebille, imprimeront également leur personnalité sur plusieurs albums.

L'une des principales créations de Franquin est le marsupilami, primate imaginaire doté d'une queue démesurément longue (de huit mètres) et surtout d'une force insurpassable, qu'il utilise avec beaucoup d'imagination. Adopté par les héros dans Spirou et les héritiers en 1952, il les suivra dans pratiquement toutes les aventures scénarisées par Franquin. Les marsupilamis apparaissent dans leur milieu naturel dans Le Nid des Marsupilamis en 1957, qui se présente comme un documentaire de Seccotine tourné dans la forêt vierge de l'État fictif de Palombie (Amérique du Sud). Dans Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes, Jijé mettra en scène un marsupilami africain sans queue, apathique et boulimique, parodie poussée à l'extrême de la créature[13].

À partir de l'histoire La Peur au bout du fil (1959), Franquin entame une collaboration avec Greg au scénario, et Jidéhem aux décors. Comme dans certaines de ses dernières séries, Greg place ses histoires dans un contexte géopolitique plus réaliste. Le Prisonnier du Bouddha se passe en Chine continentale, avec des références voilées à la guerre froide. De même, QRN sur Bretzelburg prend place dans deux pays imaginaires rappelant l'Allemagne d'avant la réunification. Enfin, c'est avec Greg que Franquin crée le savant mégalomaniaque Zorglub dans le diptyque Z comme Zorglub et L'Ombre du Z.

Franquin se lassant de ces personnages, il décide de se consacrer davantage à celui de Gaston Lagaffe qu’il avait créé. Après Panade à Champignac, épisode auquel Franquin donne un ton franchement parodique, la série est reprise en 1969 par Jean-Claude Fournier, qui signait déjà dans le journal la série Bizu. Franquin détenant les droits du marsupilami, ce dernier disparaît de la série. Pour faciliter la tâche à son successeur, Franquin permet à Fournier de l'utiliser dans sa première histoire, Le Faiseur d'or[14]. À partir de Du glucose pour Noémie, les aventures de Spirou et Fantasio se déroulent sans le marsupilami, dont l'absence n'est pas expliquée au lecteur. Le 24e album, Tembo Tabou, où Franquin reprend le dessin avec Roba, permet de remettre une dernière fois le Marsupilami à part entière dans l'histoire. Ensuite seuls quelques clins d'œil discrets rappellent le passé de l'animal dans la série. Le personnage ne réapparaît que dans les années 1980, dans sa propre série, et tient plus tard la vedette d'une série animée.

Franquin ne regrettera pas vraiment d'avoir laissé tomber Spirou et Fantasio, personnages qu'il n'a jamais vraiment considérés comme siens, mais déplorera davantage l'abandon des personnages secondaires (entre autres le Comte de Champignac, Dupilon, le Maire et Zorglub), qu'il jugeait faire partie de lui-même[15]. Par respect pour ses créations, Tome et Janry créeront plus tard des personnages calques, en particulier un descendant du Comte (dans L'Horloger de la comète) et même un descendant de Zorglub, Zorglub junior (dans Le Réveil du Z). Le graphisme de Janry est fidèle à celui de Franquin, mais les caractères psychologiques donnés à tous les personnages, frisant la vulgarité, sont aux antipodes des mœurs policées que leur donnait Franquin.

Les années Fournier (années 1970)[modifier | modifier le code]

Le scénariste et dessinateur Fournier en février 2010, en dédicace à Bagnols-sur-Cèze.

Fournier dessine neuf albums de la série, dans lesquels Spirou évolue en un héros plus moderne (suivant même la mode des années 1970 en adoptant cheveux longs, pantalon pattes d'eph' et col roulé). Alors que les histoires de Franquin étaient le plus souvent neutres d'un point de vue politique (Franquin défendra plus tard le pacifisme et l'écologisme dans Gaston Lagaffe et les Idées noires, particulièrement tranchantes), Fournier traite de problèmes de société des années 1970 dans Spirou, tels que l'implantation de l’énergie nucléaire (L'Ankou), les dictatures à l'économie fondée sur le trafic de stupéfiants (Kodo le tyran) ou celle de François Duvalier (Tora Torapa). Bien qu'il introduise plusieurs personnages, comme le magicien Itoh Kata, la journaliste Ororéa (Fournier confessera qu'elle remplaçait Seccotine qu'il n'aimait pas dessiner) ou encore une organisation criminelle occulte appelée le Triangle, aucun de ceux-ci n'est réutilisé par la suite, jusqu'à ce que Morvan et Munuera ne réintroduisent Itoh Kata et ses collègues magiciens dans Spirou à Tokyo.

Une longue transition (1983-1984)[modifier | modifier le code]

Cependant, à la fin des années 1970, Fournier commence à ralentir son rythme de production et Dupuis se met à la recherche de nouveaux auteurs pour le remplacer. Fournier laissera une histoire inachevée, La Maison dans la mousse, publiée dans l'album spécial Les Mémoires de Spirou ainsi que dans l'intégrale tome 11. Les éditions Dupuis proposent alors à Roba de reprendre la série[16], mais ce dernier refuse. Plusieurs dessinateurs sont alors pressentis, entre autres le duo Yann et Conrad qui propose un projet de reprise : une suite du Nid des marsupilamis avec l'accord de Franquin pour utiliser son personnage fétiche. Cependant José Dutilleu ("directeur du concept" chez Dupuis), qui leur préfère Nic Broca, leur impose des conditions si drastiques que le duo finit par laisser tomber[16]. Pour un temps, trois équipes séparées travaillent simultanément à la série. Nic Broca (dessin) et Raoul Cauvin (scénario) en prennent temporairement les rênes sans apport déterminant. Leur principal ajout à cet univers, La Boîte noire, qui contient les plans de l'Aspison (un appareil aspirant les sons alentour), est en fait un plagiat (par ailleurs explicitement revendiqué) trouvant sa source dans un album de la série Sophie de Jidéhem : La Bulle du silence. Étrangement, ces deux auteurs ne sont pas autorisés par l'éditeur à réutiliser les personnages secondaires des précédents albums, et leur œuvre semble ainsi en décalage avec le reste de la série.

Le cas Yves Chaland (1982)[modifier | modifier le code]

Cœurs d'acier, dessiné et scénarisé par Yves Chaland, est prépublié en 1982 dans Le Journal de Spirou du no 2297 au no 2318, en bichromie. La rédaction du journal interrompt l'histoire et décide que Tome et Janry, constituant la troisième équipe, seront désormais seuls responsables de la série. Chaland est très déçu que le projet soit abandonné, tant il lui tient à cœur de rendre hommage à ses idoles André Franquin et surtout Jijé. En effet, cet album est dessiné dans le style qu'affectionnait Yves Chaland, à savoir celui des années 1950.

L'histoire, quoique inachevée, est d'abord reprise dans un album pirate en 1984 (sous le titre À la recherche de Bocongo).

En 1990, l'éditeur Champaka acquiert les droits de publier cette histoire telle quelle, sans la possibilité de publier les mots “Spirou” et “Fantasio”, hormis lorsqu'ils sont cités dans les dialogues. C'est pourquoi l'ouvrage est intitulé Cœurs d’acier, sans mention du nom des héros sur la couverture.

Cœurs d’acier compte deux volumes, le premier reprenant les strips parus dans Spirou, le second des textes de Yann illustrés par Chaland, achevant l'histoire. Ne pouvant continuer une histoire de Spirou et Fantasio sans l'accord de Dupuis, les héros sont désignés dans le second tome par des sobriquets tels que « le rouquin » ou « le freluquet ». Sur les dessins, Spirou et Fantasio portent des cagoules en peau de léopard, de manière qu'on ne puisse les reconnaître.

L'épisode est ensuite édité au sein d'un tome de l'intégrale Chaland, aux Humanoïdes Associés en 1997 (ISBN 2-7316-1243-6), avant de rejoindre finalement les autres aventures du duo dans le fameux hors-série no 4 chez Dupuis.

Le second tome de Cœurs d’acier n'a, pendant longtemps, jamais été réédité et la fin de l'histoire est donc inconnue de la plupart des lecteurs. Une nouvelle édition regroupant les deux albums est sortie en aux éditions Champaka. Dans la nouvelle de Yann, concluant l'histoire, Spirou et Fantasio sont, cette fois, explicitement nommés.

En 2013, les éditions Dupuis publient enfin le Spirou et Fantasio de Y. Chaland.

Tome et Janry (années 1980-1990)[modifier | modifier le code]

Le dessinateur Janry en dédicace en janvier 2008.

C'est l'équipe formée par Philippe Tome (scénario) et Janry (dessin) qui connaît son plus grand succès avec Spirou, aussi bien critique que commercial[réf. nécessaire]. Graphiquement, le style des auteurs est un hommage moderne au travail classique de Franquin, tandis que les scénarios impliquent des préoccupations modernes comme la biotechnologie (Virus), la robotique (Qui arrêtera Cyanure ?) et même le voyage temporel (avec le diptyque L'Horloger de la comète - Le Réveil du Z, cette dernière aventure mettant en scène un descendant de Zorglub). Leur position d'auteurs officiels de Spirou et leur succès font alors du duo la référence d'une toute nouvelle école d'auteurs, comprenant Didier Conrad, Bernard Hislaire ou Frank Le Gall, qui auront à leur tour une brillante carrière. Parallèlement, Spirou tient le second rôle dans la petite série de strips à l'humour absurde de Frank Pé, L'Élan.

Avec La Jeunesse de Spirou (1987, paru dans l'hebdomadaire en 1983), Tome et Janry commencent à imaginer la jeunesse du héros. Cette idée est plus tard développée dans Le Petit Spirou, qui détaille la jeunesse de Spirou à l’école primaire. Une grande partie des gags porte sur ses questionnements sur le sexe opposé. Il est maintenant généralement admis que cette série a très peu en commun, du point de vue de la mentalité, avec la série d'origine.

Un nouveau personnage, le parrain mafieux malchanceux Vito « Lucky » Cortizone, basé sur le personnage Vito Corleone du film Le Parrain, apparaît dans Spirou à New York (1987), tandis que Spirou à Moscou (1990) met en scène la première visite de Spirou et Fantasio en URSS, alors au bord de l’effondrement. Cet épisode marque d'ailleurs le retour de Zantafio, qui avait disparu depuis Tora Torapa. C'est également le dernier album de Spirou publié avant la mort de Rob-Vel.

Dans son dernier album, Machine qui rêve en 1998, le binôme tente de renouveler encore la série, en poussant plus loin l'approfondissement psychologique des héros amorcé durant les précédents albums, avec une histoire plus adulte (héros blessé, relations amoureuses, etc.) accompagnée d'un graphisme plus réaliste. Ce changement noir et soudain déroute de nombreux lecteurs. On trouve bien sûr plus de morts réelles dans les derniers épisodes, mais le ton réaliste constitue un nouveau virage. De plus, si Tome propose un univers violent dans Soda, il n'en est pas de même dans Le Petit Spirou.

Tome expliquera plus tard que Philippe Vandooren, rédacteur en chef de l'hebdo, avait à l'époque soutenu le duo dans cette transformation de la série. C'est en partie son décès qui conduit à l'abandon du Spirou « sombre », ses successeurs refusant cette idée[17]. Tome et Janry se concentrent sur Le Petit Spirou, arrêtant la série mère. Ils laissent également un récit inachevé, Spirou à Cuba, qui devait notamment voir la réapparition de Zorglub. Les planches sont longtemps restées inédites, jusqu'à fin 2008, lorsqu'à l’exposition Tome et Janry à Bruxelles, trois planches sont exposées.

Après le départ de Tome et Janry, la série connaît un hiatus de six ans. Durant cette période, Lewis Trondheim publie chez Dargaud L'Accélérateur atomique, un pastiche de Spirou et Fantasio qui ne fait pas partie de la série principale mais reçoit l'approbation de Dupuis.

Morvan et Munuera (années 2000)[modifier | modifier le code]

Le dessinateur Jose-Luis Munuera en dédicace au Festival Strasbulles 2009.

En 2004, la série reprend sa parution, et revient pour l'occasion à un style narratif plus classique avec Jean-David Morvan (scénario) et José Luis Munuera (dessin). Ce dernier amenant une touche de manga dans le découpage et le mouvement. Le Spirou de Morvan et Munuera, inauguré par l'album Paris-sous-Seine, se détache en partie des autres du fait qu'il incorpore des éléments de toute l'histoire du personnage, et non seulement de la période Franquin.

Le quarante-huitième épisode, L'Homme qui ne voulait pas mourir, fait directement référence à la genèse de la série de Rob-Vel, où Spirou naît de la plume d'un peintre avant de prendre vie lorsqu'il est aspergé d'une eau-de-vie. Spirou décrit cette scène à son psychanalyste, la décrivant comme un cauchemar récurrent qu'il fait depuis sa jeunesse.

Dans le tome 49, Spirou à Tokyo (2006), le tandem découvre deux enfants doués de pouvoirs télékinétiques (en hommage à Akira) : cet épisode à la tonalité fantastique est également l'occasion du retour d'Itoh Kata, un personnage de la période Fournier. L'album est publié conjointement avec le 49Z, Le Guide de l'aventure à Tokyo, qui documente le making-of de l'album, apporte des informations générales sur le Japon. Le 49Z comprend en outre l'épisode Des valises sous les bras, dessiné dans un style manga par Hiroyuki Ooshima sur un scénario de Morvan, qui raconte la jeunesse de Spirou dans un hôtel cinq étoiles de Tokyo, le New Moustique (en hommage à Rob-Vel). Morvan conçoit cet épisode comme le « pilote » d'un nouveau spin off de la série, qui consisterait à narrer l'adolescence de Spirou à Tokyo sous forme de manga. Dans une interview accordée au journal BoDoï, Morvan évoque la possibilité de réadapter certains anciens épisodes comme Il y a un sorcier à Champignac, en les faisant se dérouler au Japon. Morvan et Munuera sont cependant renvoyés par l'éditeur avant la concrétisation de ce projet.

En janvier 2007, Dupuis décide de mettre un terme à sa collaboration avec Morvan et Munuera, en raison de la baisse des ventes de la série. Leur quatrième et dernière participation, Aux sources du Z, coscénarisé par Yann, sort finalement en novembre 2008. Il est un temps question de changer d'équipe pour le cinquantième album de Spirou et Fantasio, et de faire de Aux sources du Z — qui s'achève sur un important retournement narratif — un hors-série dans la collection Le Spirou de…, mais Aux sources du Z est finalement maintenu dans la série principale.

Yoann et Vehlmann (années 2010)[modifier | modifier le code]

En août 2013, le Spirou de Yoann & Vehlmann, à Bruxelles.
Le dessinateur Yoann Chivard à la Foire du Livre de Francfort 2017.

Les Éditions Dupuis annoncent en que ce sont les auteurs du premier one shot (Les Géants pétrifiés), Yoann Chivard et Fabien Vehlmann, qui prennent la relève, avec de nouveau l'impératif d'une publication annuelle d'albums.

Le paraît ainsi le premier tome du tandem[18], intitulé Alerte aux Zorkons. Cette aventure inaugurale se déroule intégralement à Champignac.

Le second tome, La Face cachée du Z, sort en  : comme le titre l'indique, le récit marque le retour du personnage de Zorglub. Les auteurs confirment aussi leur recours au cliffhanger en fin de récit, qui annonce le tome suivant. Un dispositif déjà perfectionné par Fabien Vehlmann dans sa très populaire série jeunesse, Seuls.

En 2013, Dans les griffes de la Vipère s'intéresse cette fois à un autre pan de la mythologie du personnage, Le Journal de Spirou. Et le , le 54e album, Le Groom de Sniper Alley, marque cette fois le retour d'un personnage créé par Tome et Janry, Don Cortizone.

Le 55e album, La Colère du Marsupilami, sorti en , marque le retour du Marsupilami, compagnon du tandem des héros durant la plus grande partie de l'ère Franquin (ce marsupilami est le frère de celui de la série homonyme dérivée, qui pour sa part n'est apparu que dans l'album Le Nid des marsupilamis). L'album fournit une explication à la disparition du personnage, il y a 46 ans (sa dernière apparition remontant à l'épisode Le Faiseur d'or, première histoire de Fournier, où il était cependant toujours dessiné par Franquin), mis à part une apparition dans un récit court de Spirou et Fantasio de Fabrice Tarrin publié dans l'hebdomadaire le .

Début 2017, le tandem re-signe un contrat de cinq ans[19]. Le premier album de ce prolongement de contrat devient le Hors-Série 5 : il s'agit d'un assemblage d'histoires courtes, intitulé Les Folles Aventures de Spirou.

En 2018, est publiée dans le Journal de Spirou une histoire appelée Boulevard des Crépuscules qui est annoncé comme la première histoire du tome 56. Elle sera en fait la première histoire de la série dérivée SuperGroom[20].

La série officielle est alors mise en pause. Entre 2017 et 2018, deux séries dérivées sont lancées : Zorglub, signée José-Luis Munuera, puis Champignac, écrite par Béka et dessinée par David Etien. Mais c'est surtout Émile Bravo qui est chargé de conclure la décennie 2010, en livrant quatre tomes de la série dérivée Le Spirou de…. Cette grande histoire en 300 planches se déroulant durant la seconde guerre mondiale est intitulée Spirou ou l'espoir malgré tout[21].

Parallèlement, Yoann et Velhmann préparent leur propre série dérivée, intitulée Supergroom, dont le premier tome paraît début 2020[22].

Guerrive, Abitan et Schwartz[modifier | modifier le code]

En , un trio d’auteurs est annoncé pour reprendre la série : arrivent Sophie Guerrive et Benjamin Abitan au scénario, accompagnés d’Olivier Schwartz au dessin[23]. Ce dernier avait auparavant déjà été dessinateur de trois albums de Le Spirou de…, écrits par Yann.

Le Spirou de…[modifier | modifier le code]

Créée en 2006 sous le titre Une aventure de Spirou et Fantasio par…, cette série parallèle permet à des auteurs différents d’un tome à l’autre, parfois d'anciens prétendants à la réalisation de la série principale, de s'exprimer avec une vision personnelle et en décalage avec celle de la série originelle.

Personnages[modifier | modifier le code]

Albums[modifier | modifier le code]

Série principale[modifier | modifier le code]

Hors-série[modifier | modifier le code]

Il existe un coffret avec les 4 hors-séries et un ex-libris représentant le fac-similé de la une du premier Spirou magazine (2003)

Autres Hors-Série[modifier | modifier le code]

Série Le Spirou de…[modifier | modifier le code]

Les Intégrales Dupuis[modifier | modifier le code]

Depuis , les éditions Dupuis sortent des livres rassemblant en un même volume les histoires ayant un thème commun, ou une région commune, etc. Cette collection s'appelle les Intégrales Dupuis[24]. Les aventures de Spirou et Fantasio par Franquin y sont reprises dans un ordre chronologique en 8 tomes.

Le 9e tome marque le passage de relais à Jean-Claude Fournier, qui s'étale sur les trois tomes suivants. Le tome 12 est consacré à Nic & Cauvin et les quatre suivants à Tome & Janry.

  • Tome 0a : Spirou par Rob-Vel
    • Les Aventures de Spirou de 1938 à 1943
  • Tome 0b : Spirou par Jijé
    • Les Aventures de Spirou de 1940 à 1951
    • Spirou et l'Aventure
    • Comme une mouche au plafond
  • Tome 1 : Les débuts d'un dessinateur
    • Le Tank
    • La Maison préfabriquée
    • Le Pharmacien débrouillard
    • La Vieille Dame
    • La Visite de Saint Nicolas
    • L'Héritage
    • Spirou à la plage
    • Radar le robot
    • Les Plans du robot
    • Spirou sur le ring
    • Spirou fait du cheval
    • Spirou chez les Pygmées
    • Les Chapeaux noirs
    • Mystère à la frontière
  • Tome 2 : De Champignac au Marsupilami
    • Il y a un sorcier à Champignac
    • Spirou et les héritiers
    • Les Voleurs du marsupilami
  • Tome 3 : Voyages autour du monde
    • La Corne de rhinocéros
    • Le Dictateur et le champignon
    • La Mauvaise Tête
  • Tome 4 : Aventures modernes
    • Le Repaire de la murène
    • La Quick Super
    • Les Pirates du silence
    • Le gorille a bonne mine
  • Tome 5 : Mystérieuses créatures
    • Le Nid du marsupilami
    • Le Voyageur du Mésozoïque
    • Le Homard
    • Vacances sans Histoires
    • Fantasio et le siphon
    • Les Patins téléguidés
    • La Foire aux gangsters
  • Tome 6 : Inventions maléfiques
    • Le Prisonnier du Bouddha
    • Spirou découvre l'Europe
    • Spirou et les hommes-bulles
    • Les petits formats
    • Tembo Tabou
  • Tome 7 : Le Mythe Zorglub
    • La Peur au bout du fil
    • Z comme Zorglub
    • Le Retour du Z
  • Tome 8 : Aventures humoristiques
    • QRN sur Bretzelburg
    • Bravo les Brothers
    • Les Robinsons du rail
    • Panade à Champignac
  • Tome 9 : 1969-1972
    • Le Faiseur d'or
    • Un Noël clandestin
    • Le Champignon nippon
    • Du glucose pour Noémie
    • Soyez bon avec les dindes
    • Joyeuses Pâques Papa
    • Un faux départ
    • L'Abbaye truquée
  • Tome 10 : 1972-1975
    • Tora Torapa
    • Le Gri-gri du Niokolo-Koba
    • Du cidre pour les étoiles
  • Tome 11 : 1976-1979
    • L'Ankou
    • Kodo le tyran
    • Des haricots partout
    • La Maison Dans la Mousse (les 5 premières planches)
  • Tome 12 : 1980-1983
    • Le Fantacoptère solaire
    • La Naissance des Diskies
    • Allez Champignac !
    • La Ceinture du grand froid
    • La Boîte noire
    • Les Faiseurs de silence
  • Tome 13 : 1981-1983
    • Virus
    • Aventure en Australie
    • Qui arrêtera Cyanure ?
  • Tome 14 : 1984-1987
    • L'Horloger de la comète
    • Le Réveil du Z
    • Spirou à New York
    • L'Incroyable Burp
  • Tome 15 : 1988-1991
    • La Frousse aux trousses
    • La Vallée des bannis
    • Spirou à Moscou
    • Vito la Déveine
  • Tome 16 : 1992-1999
    • Le Rayon noir
    • Luna fatale
    • Machine qui rêve
    • Spirou à Cuba (premières planches)
  • Tome 17 : 2004-2008
    • Paris-Sous-Seine
    • L'Homme qui ne voulait pas mourir
    • Spirou et Fantasio à Tokyo
    • Aux sources du Z

Albums carrés[modifier | modifier le code]

Série Michel Deligne[modifier | modifier le code]

Publiés en 1975 par les Éditions Michel Deligne, ces deux albums reprennent les histoires de Spirou dessinées par Rob-Vel, Davine et Luc Lafnet de 1938 à 1943 et jamais publiées en albums jusque-là. Le tirage fut limité à 1 000 exemplaires en raison de difficultés techniques.

Tout Jijé[modifier | modifier le code]

  • Tout Jijé 1938-1940, (2001) comprenant les épisodes Spirou fait du cinéma (1940) et Spirou chez les Esquimaux (1941)
  • Tout Jijé 1942-1943, (2010) comprenant l'épisode Spirou et le Pilote rouge (1943)
  • Tout Jijé 1944-1945, (2010) comprenant les épisodes Spirou et l’aventure (1944-45) et L’Enlèvement de Spip (1945)
  • Tout Jijé 1945-1947, (2000) comprenant les épisodes Spirou, Fantasio et la jeep (1945) et L’Agence Fantasio et le fantôme (1946)
  • Tout Jijé 1948-1950, (2000) comprenant les épisodes Comme une mouche au plafond (1949) et Spirou et les hommes-grenouilles (1951)

Autres éditions[modifier | modifier le code]

  • Les Robinsons du rail, (1981 et réédité en 1993), sorte de petit roman illustré publié dans Spirou en 1964 et adapté du feuilleton radio de 1963 créé par Franquin et Jidéhem.
  • Les Mémoires de Spirou, (1989), autobiographie de Spirou ponctuée de récits inédits.
  • Spatial 29 : Spirou dans la Stratosphère, éditions Le Cousin Francis (2009), comprenant l'aventure de Spirou sur la planète Zigomus, dessinée par Rob-Vel et publiée en 1943 dans le Journal de Spirou puis dans La Seconde Guerre mondiale et toujours… Spirou. Impression en quadrichromie et tirage limité à 50 exemplaires numérotés.

Les Spirou non officiels[modifier | modifier le code]

Une fresque avec Spirou et Fantasio, rue Notre-Dame de Grâce à Bruxelles.

Comme toute grande série, Spirou et Fantasio a eu droit à son album Pirate : Pirates ! (1999) par Sergueï et Mikaëlof. L'album est souvent considéré comme un bel hommage à la série. En effet, l'objectif avoué des auteurs était de tenter de coller le plus possible à l'esprit de la série, et d'éviter de sombrer dans la parodie comme cela a souvent été le cas avec Tintin[25]. Il est auto-édité et a été fait sans l'accord de Dupuis. Néanmoins, ce dernier n'a a priori rien décrété au sujet de l'ouvrage et n'a pas tenté de le faire interdire[25].

Le tome 9 de Lapinot, L'Accélérateur atomique (2003), est un hommage à Spirou. Lapinot et ses comparses sont grimés en Spirou, Fantasio et Cie, le long de l'album. Lapinot est publié chez Dargaud, ainsi ce tome 9 a été publié avec l'accord de Dupuis. Néanmoins, les personnages principaux ne sont pas nommés tout au long de l'album.

L'hebdomadaire Spirou accueille également des parodies de Spirou et Fantasio par d'autres dessinateurs : Spouri et Fantaziz de Frédéric Neidhardt, en récits de plusieurs pages[26] et en mini-récits. Dans le Spirou daté du , des pages d'un Spirou inédit de Rob-Vel sont publiées. Le Spirou daté du révèle qu'il s'agit d'un poisson d'avril : c'est encore Neidhardt qui a dessiné ces pages[27].

Plus récemment, les personnages de Spoireau et Fantaspèrge créés par Sti apparaissent dans les hauts de page du journal[28]. Ils tentent constamment de replacer un numéro 13 sur la page située entre la page 12 et la page 14 (numérotée 12 bis par superstition), mais La Malédiction de la page 13 les en empêche constamment.

Adaptations dans d'autres langues[modifier | modifier le code]

La série a été traduite dans plusieurs langues, notamment le néerlandais, l'allemand, l'espagnol, le portugais, le japonais, le finnois, le danois, le suédois, le polonais, le serbo-croate, le chinois (Spirou et les Héritiers) et le vietnamien. L'Ankou a été traduit en breton. Seul un épisode, Z comme Zorglub, a été publié en anglais par Fantasy Flight Publishing au milieu des années 1990, et jamais réédité. Cet album existe aussi en créole réunionnais (Epsilon BD) sous le titre Z konm Zorklèr. L'Ombre du Z n'a été traduit qu'en partie et jamais publié[29]. Egmont Publishing édite des versions anglaises des albums en Inde à travers sa filiale indienne (Euro Books)[30]. Pour l'instant les albums 1 à 11 et 14 ont été traduits[31]. L'éditeur anglais Cinebook publie des versions anglaises des albums signés Franquin et Tome & Janry depuis 2009[32].

Séries dérivées[modifier | modifier le code]

Plusieurs séries dérivées ont été créées à partir de l'univers de Spirou et Fantasio.

  • Gaston Lagaffe, créée en 1957 par André Franquin. Même s'il ne s'agit pas à la base d'une série dérivée à proprement parler, les deux univers partagent beaucoup en commun au cours de la période où André Franquin gère la série, Fantasio étant un personnage prééminent des premiers gags de Gaston, et Spirou apparaissant épisodiquement. Réciproquement, Gaston Lagaffe joue un rôle important dans Bravo les Brothers, il est source de gags notamment dans La Foire aux gangsters et Panade à Champignac, aux côtés d'autres personnages clés de sa série éponyme, tels que Prunelle et Lebrac.
  • Le Petit Noël, créée en 1957 également, à la période de Noël. Noël joue un rôle mineur, voire de figuration, dans la série Spirou et Fantasio, mais est le protagoniste de plusieurs mini-récits généralement publiés à la période des fêtes, au ton fantastique et poétique. Il est également le compagnon de jeu du Marsupilami[33], ainsi que d'une machine télépathe aux pouvoirs étonnants, l'Élaoin Sdretu, dans des récits et des gags publiés sporadiquement dans le Journal Spirou. Souvent montré en victime, anti-héros dans un autre genre que Gaston, il sera repris sans succès par d'autres auteurs. Les récits le mettant en scène attendent une réédition officielle et quelques rares gags peuvent être trouvés dans Tembo Tabou et le tome 0 de la série Marsupilami, Capturez un Marsupilami !
  • Marsupilami, créée en 1987 par Franquin, Batem et Greg, qui raconte les aventures des animaux légendaires créés par le premier dans Spirou et les héritiers en 1952. Le protagoniste de la série semble être le spécimen rencontré dans Le Nid des marsupilamis avec sa famille. Il est à noter que les personnages de Noé et Zabaglione, personnages secondaires de Spirou et Fantasio, y apparaissent à plusieurs reprises. Cependant, tout comme pour Le Petit Spirou, les deux univers partagent très peu en commun, et cette série est d'ailleurs éditée chez un éditeur indépendant, Marsu Productions.
Le Petit Spirou de 1 à 10.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Théâtre de marionnettes[modifier | modifier le code]

L'une des toutes premières adaptations de Spirou et Fantasio sur un support autre que la bande dessinée a été sous la forme de marionnettes dans les années 1940, au théâtre du farfadet. Les marionnettes ont été réalisées par André Moons et certains textes au moins ont été écrits par Jean Doisy, qui sont les cocréateurs de Fantasio. Si la marionnette de Spirou existe encore, celle de Fantasio a en revanche disparu[34].

Feuilletons radiophoniques[modifier | modifier le code]

Un feuilleton appelé La Flûte de l'oubli a été diffusé sur la RTB à partir du . Il a été écrit par Yvan Delporte sur une idée de Franquin[35]. L'album Le Dictateur et le Champignon et le récit Les Robinsons du Rail ont également été adaptés sous forme de feuilletons, le premier en 1961, le second en 1963, diffusé à partir du [36]. La version radiophonique des Robinsons du Rail est ainsi plus ancienne que la version écrite.

Contes audio[modifier | modifier le code]

Les disques Adès, dans la collection Le Petit Ménestrel, publièrent plusieurs contes audio des aventures de Spirou et Fantasio :

Séries animées[modifier | modifier le code]

  • Spirou : série animée en deux saisons (1992 et 1995), 52 épisodes de 22 minutes réalisés pour la plupart par Michel Gauthier d'après Spirou et Fantasio de Tome et Janry.
  • Spirou et Fantasio : série animée de 2006, 39 épisodes de 23 minutes réalisée par Daniel Duda et Coproduit par Dupuis Audiovisuel, M6, Aranéo et Fantasia Animation.
  • Spirou and co : série de capsules animées diffusée sur La Trois depuis l'ouverture officielle de la chaine.

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Deux jeux basés sur l’univers de Spirou ont été réalisés, le premier, sobrement intitulé Spirou, est sorti sur PC, Mega Drive, Super Nintendo et Game Boy en 1995 et a été édité et réalisé par Infogrames. Le deuxième, nommé La Panique mécanique (en anglais The Robot Invasion), est sorti exclusivement sur Game Boy Color en 2000, a été réalisé par Planet Interactive Development et édité par Ubi Soft. Les deux jeux sont très librement adaptés de la période Tome & Janry de Spirou, ne reprenant finalement que quelques personnages et décors emblématiques de cette période (Cyanure avec son physique de la série animée, le Snouffelaire, La Vallée des bannis) dans des jeux de plate-forme relativement linéaires et à l'histoire quasiment identique : à chaque fois, Spirou doit arrêter les plans de la maléfique Cyanure.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Le film Les Aventures de Spirou et Fantasio est sorti , réalisé par Alexandre Coffre. Le casting réunit Thomas Solivérès (Spirou), Alex Lutz (Fantasio), Christian Clavier (Champignac), Ramzy Bedia (Zorglub) et Géraldine Nakache (Seccotine)[37].

Produits dérivés[modifier | modifier le code]

Timbres[modifier | modifier le code]

Le , la poste belge édite des timbres représentant Spirou, dessiné par Janry, dans une série de timbres relatifs à la bande dessinée pour jeunes. C'est la quatrième fois qu'un timbre représente un héros de bande dessinée[38].

Le , la poste française édite trois timbres représentant des personnages de Spirou et Fantasio, dessinés par José Luis Munuera. À cette occasion, le Musée de la Poste de Paris organise une exposition du 27 février au , divisée en deux halls, l'un montrant des planches originales et l'autre plutôt dédié aux loisirs, avec notamment une télévision et des jeux[39].

En mai 2008, la poste belge édite 5 timbres représentant des personnages de la série, dessinés par André Franquin, à l'occasion des 80 ans du journal et du personnage[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Comprenant : Spirou et les plans du robot (1948), Spirou sur le ring (1948), Spirou fait du cheval (1949) et Spirou chez les Pygmées (1949).
  2. apparition du maire et du comte de Champignac
  3. comprenant les épisodes Comme une mouche au plafond (1949), Spirou et les hommes-grenouilles (1951), Les Chapeaux noirs (1950) et Mystère à la frontière (1950)
  4. apparition de Zantafio et du Marsupilami
  5. prépublié sous le titre Spirou et la Turbotraction ; apparition de Seccotine
  6. comprenant aussi Touchez pas aux rouge-gorges
  7. comprenant aussi La Quick Super
  8. comprenant aussi Vacances sans histoires
  9. comprenant aussi La Foire aux gangsters
  10. comprenant aussi La Peur au bout du fil
  11. apparition de Zorglub
  12. comprenant aussi Les Petits Formats
  13. Cette histoire devait, dans le projet initial, faire intervenir Zorglub mais Charles Dupuis s'y opposa ; sa parution dans Spirou fut très irrégulière en raison d'une dépression de Franquin.
  14. Cet album a été édité une première fois sous le nom mal choisi de QRM sur Bretzelburg et, sur l'insistance de radio-amateurs, Franquin a corrigé le titre lors des éditions suivantes. Site recensant les différences des diverses éditions
  15. contenant aussi Bravo les Brothers
  16. Franquin y dessine le Marsupilami (et Spirou dans certaines cases) ; comprenant aussi Un Noël clandestin (disparition brutale et sans explication du marsupilami) et Le Champignon nippon
  17. comprenant aussi Un faux départ
  18. contenant aussi diverses aventures du Marsupilami dont La Cage
  19. paru simultanément en français et en breton
  20. prépublié sous le titre La Boîte noire, deuxième partie
  21. avec la collaboration de Carlos Roque pour les dialogues en portugais
  22. prépublié sous le titre Panique à Touboutt-Chan
  23. Réédition de l'album paru dans la collection Péchés de jeunesse en 1976. Comprenant le Tank et L’Héritage.
  24. Réédition de l'album paru dans la collection Pèchés de jeunesse en 1976. Comprenant La Maison préfabriquée, Radar le robot et Le Homard.
  25. Comprenant La Naissance de Spirou, Spirou et la puce, Fantasio et le siphon, Le Fantacoptère solaire, La Voix sans maître, La Menace, La tirelire est là, Une semaine de Spirou et Fantasio.
  26. Comprenant Fantasio et le fantôme, La Zorglumobile, Noël dans la brousse, Fantasio et les pantins téléguidés, Cœurs d’acier (histoire inachevée, ici colorisée en quadrichromie alors qu'elle fut prépubliée en bichromie), Vacances à Brocéliande et Joyeuses Pâques, Papa !.
  27. Cet album comprend les épisodes Le Meeting aérien (1943), Autour du monde avec le pilote rouge (1944), Le Voyage dans le temps (1944-45), L’Enlèvement de Spip (1945), La Jeep de Fantasio (1945-46) et Fantasio et le fantôme (1946). Premier véritable album de Spirou et Fantasio, il est constitué en tout de 50 planches au format carré, ce qui fait qu'il ne correspondait pas aux normes d'édition de l'époque. Pour cette raison, il n'a jamais été intégré à la série classique.
  28. a et b Spirou et l’aventure et Spirou et Fantasio ont été réédités en fac-similés de l’édition originale, en 2009-2010
  29. Comprenant : Fantasio et son tank, Les Maisons préfabriquées, L’Héritage de Spirou et Le Savant fou. Cet album compte en tout 104 pages, ce qui le faisait dépasser de très loin les normes d'édition de l'époque. Pour cette raison, le contenu sera par la suite divisé entre les deux premiers volumes de la collection « Péchés de jeunesse », réédités dans les deux premiers Spirou et Fantasio hors-série. Le Savant fou sera pour l'occasion renommé Radar le robot.
  30. Les quatre pages de lancement du Journal de Spirou (jamais reprises en recueil), interview de Rob-Vel, Les Aventures de Toto, Bibor et Tribar (extraits de ces bandes dessinées de Rob-Vel), Spirou groom au Moustic-Hotel, Spirou et les héritiers, Le Fils du milliardaire
  31. « Rob-Vel et la Libération », interview de Charles Dupuis, Le Cheval ventriloque, Spirou le grand chasseur, Spirou et le singe bleu, Spirou et le boxeur noir (recolorisé pour le tome 3 des hors-série sous le titre Spirou et la puce), Spirou sur la planète Zigomus, Spirou et l’homme invisible

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Mademoiselle J. - BD, informations, cotes », sur bedetheque.com (consulté le ).
  2. « Enigma, tome 1 de la série de BD Champignac, de BeKa », sur Les Éditions Dupuis (consulté le ).
  3. LiseF, « Spirou s’essaiera aux comics avec Supergroom », sur Bubble BD, Comics et Mangas, (consulté le ).
  4. Dupuis success story sur BDParadisio
  5. Luc Lafnet sur Lambiek.net
  6. Robert Laplante, L'épopée Spirou, Huffington Post, 11 janvier 2014
  7. Jacky Goupil, Livre d'or Franquin, Hounoux, SEDLI Jacky Goupil éditeur, , 100 p. (ISBN 2-86725-002-1), p. 18.
  8. Goupil 1982, p. 8.
  9. Spirou (Le journal de) : Spirou sous le manteau, Planète BD, 4 septembre 2013
  10. Goupil 1982, p. 7-8.
  11. Goupil 1982, p. 9.
  12. Goupil 1982, p. 12.
  13. Goupil 1982, p. 44.
  14. Goupil 1982, p. 14.
  15. Goupil 1982, p. 13.
  16. a et b Dans Yann et Conrad, une monographie, éd. Mosquito, 2007
  17. interview des auteurs dans Spirou hebdo no 3839 du 9 novembre 2011
  18. Questions récurrentes sur Vehlmann sur Blogspot.com
  19. « Interview de Yoann : le dessinateur de Spirou et Fantasio vous livre tout ! » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  20. Didier Pasamonik (L’Agence BD), « Spirou et ses mystères », sur ActuaBD (consulté le ).
  21. « Bravo, auteur de BD : Le Spirou d'Emile Bravo », sur Les Éditions Dupuis (consulté le ).
  22. Magali Grandet, « Bande dessinée. En avant-première, une planche de Supergroom, cousin de Spirou », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  23. « Vent de fraicheur pour Spirou & Fantasio », sur Génération BD,
  24. Spirou et Fantasio : Les Débuts d’un dessinateur - Spirou et Fantasio - Intégrale T.1 de André Franquin, Édition Dupuis sur BDParadisio
  25. a et b inverview de Sergueï
  26. "Spouri et Fantaziz" dans le journal de Spirou
  27. Spirou inédit par Rob-Vel : bravo Monsieur Neidhardt !
  28. Spoireau et Fantaspèrge Gag Haut de page Sti
  29. The Comics Journal et The Comics Reporter
  30. ibnlive.com Belgian favourite Spirou & Fantasio now in India
  31. Euro-comics: English translations Traductions anglaises: Spirou and Fantasio
  32. Press release, Forbidden Planet blog
  33. Goupil 1982, p. 20.
  34. http://blog.spirou.com/75ansdespirou/
  35. http://blog.spirou.com/75ansdespirou/index.php/2010/08/sos-a-la-poursuite-de-la-flute-de-loubli/
  36. http://franquin.org/forum/viewtopic.php?f=14&t=255&start=15
  37. Les Aventures de Spirou et Fantasio : la première photo avec Thomas Solivéres et Alex Lutz, allociné.fr, 23 janvier 2017.
  38. (de) Image du timbre Spirou avec info en allemand
  39. Spirou et la poste française sur Spirou.com
  40. Éditions Dupuis, « Quel timbré ce Spirou! », Spirou HeBDo, no 3642,‎ , p. 5 (ISSN 0771-8071)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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