Vol AIRES 8250 — Wikipédia

Vol AIRES 8250
L'avion impliqué (HK-4682), photographié ici à l'aéroport international de Bogota, cinq mois avant l'accident.
L'avion impliqué (HK-4682), photographié ici à l'aéroport international de Bogota, cinq mois avant l'accident.
Caractéristiques de l'accident
Date16 Août 2010
TypeImpact sans perte de contrôle
CausesAtterrissage de nuit dans des conditions météorologiques difficiles, erreurs de pilotage, perte de repères, manque de formation des pilotes
SiteAéroport international Gustavo Rojas Pinilla, San Andrés, Colombie
Coordonnées 12° 34′ 45″ nord, 81° 43′ 10″ ouest
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBoeing 737-700
CompagnieAIRES Colombia, aujourd'hui LATAM Colombia
No  d'identificationHK-4682
Lieu d'origineAéroport international El Dorado, Bogota, Colombie
Lieu de destinationAéroport international Gustavo Rojas Pinilla, San Andrés, Colombie
PhaseAtterrissage
Passagers125
Équipage6
Morts2
Blessés129
Survivants129

Géolocalisation sur la carte : Colombie
(Voir situation sur carte : Colombie)
Vol AIRES 8250

Le vol AIRES 8250 était un vol intérieur régulier de passagers qui s'est écrasé le 16 août 2010 sur l'île colombienne de San Andrés, dans les Caraïbes, causant la mort de deux personnes. Sur les 131 personnes à bord, 129 personnes ont donc survécu à l'accident. L'avion, un Boeing 737-700 exploité par AIRES Colombia, était en route depuis Bogota, la capitale colombienne, lorsqu'il s'écrase alors qu'il tente d'atterrir par mauvais temps, se divisant en trois sections après l'impact[1].

L’enquête officielle conclut que l’accident est dû aux pilotes qui ont, par erreur, conduit l’appareil au sol juste avant la piste d'atterrissage, croyant qu’ils se trouvaient à une altitude supérieure à la réalité[2].

L'avion[modifier | modifier le code]

L'appareil impliqué dans l'accident, alors en service pour EasyJet (immatriculation G-EZJU), ici à l'aéroport international de Zurich en septembre 2004.

L’appareil impliqué dans l'accident était un Boeing 737-73V, immatriculé HK-4682[3], portant le numéro de série (MSN) 32416 et le numéro de construction 1270[1].

L'avion a été construit en 2003 et a été livré pour la première fois à EasyJet avec l'immatriculation G-EZJU. Il a ensuite été vendu à AIRES Colombia en mars 2010[4].

Les enquêteurs ont annoncé, le lendemain de l'accident, que le journal de maintenance de l'appareil était à jour[2].

Vol[modifier | modifier le code]

Le vol était assuré par la compagnie aérienne locale colombienne AIRES Colombia. L'avion effectuait un vol depuis la capitale colombienne, Bogota, vers l'île colombienne de San Andrés, dans les Caraïbes[2]. Destination touristique prisée, l'île de San Andrés se trouve à environ 190 kilomètres à l'est de la côte du Nicaragua.

Opérant sous le vol 8250, il a décollé de l'aéroport international El Dorado à 00 h 07 en direction de l'aéroport international Gustavo Rojas Pinilla. L'équipage du vol 8250 était composé du commandant de bord Wilson Gutiérrez et de l'officier pilote de ligne Camilo Piñeros Rodríguez[2].

Accident[modifier | modifier le code]

L'accident s'est produit lors de l'atterrissage de l'avion sur l'île de San Andrés à h 49, heure locale des Caraïbes occidentales (UTC - 05 h 00)[5],[6]. L’impact a eu lieu environ 80 mètres avant le début de la piste et le 737 s'est brisé en trois sections principales[7],[8].

Photographie du 737 impliqué, après l'accident du vol 8250.

L’appareil a dérapé le long de la piste, brisant le train d'atterrissage et arrachant un moteur des ailes[9],[10]. Le nez de l'avion et les huit premières rangées de sièges se sont immobilisés sur la piste, dans une direction différente de celle du reste de l'épave.

Les équipes de secours de l'aéroport ont rapidement éteint un petit incendie qui s'était déclaré sur une aile[11]. À la suite de l'accident, le « Comité Regional de Prevención y Atención de Desastres » a été mobilisé.

Passagers et équipage[modifier | modifier le code]

Il existait des rapports contradictoires quant aux nombre de personnes à bord de l'avion[6]. Les rapports vont de 121 passagers et 6 membres d'équipage[12], 131 passagers et membres d'équipage[5] ou au moins 127 personnes à bord. Le rapport de 131 personnes a également été décomposé en 121 passagers adultes et quatre mineurs. Le lendemain de l'accident, les enquêteurs et les médias font état de 131 personnes à bord dont 125 passagers et 6 membres d'équipage[5],[13],[14]. Selon un premier rapport, 114 personnes avaient été blessées dans l'accident. Sur les 99 passagers transportés à l'hôpital de San Andrés, 4 seulement avaient été grièvement blessés. Selon des informations parvenues un jour plus tard, 119 personnes auraient été conduites dans des hôpitaux locaux, le plus souvent avec des blessures mineures. Treize survivants, dont quatre grièvement blessés, ont été transportés par avion à Bogota pour y être soignés[15].

Le plan de cabine de l'appareil (en anglais).

Il y eut deux personnes décédées dans l'accident. L'autopsie a révélé qu'une femme de 68 ans avait subi une rupture de l'aorte et du foie. Elle est décédée sur le chemin de l'hôpital[16]. La deuxième personne était une fille de 11 ans qui a succombée à ses blessures 16 jours après l'accident[17].

Enquête[modifier | modifier le code]

Les autorités colombiennes de l'aviation civile, l'unité administrative spéciale de l'aéronautique civile et l'armée de l'air colombienne ont ouvert une enquête sur l'accident[2]. L'aéroport a été fermé temporairement pendant que les enquêteurs examinaient l'épave.

L'avion s'est écrasé par mauvais temps, alors qu'une tempête avait été signalée dans la région, mais pas directement sur l'aéroport. Le rapport METAR (message d'observation météorologique régulière pour l'aviation) en vigueur au moment de l'accident indiquait que le vent soufflait de l'est-nord-est à 6 nœuds (11 km/h), que la visibilité était bonne et que la piste était mouillée[2]. Le Colonel David Barrero de l'armée de l'air colombienne a rapidement indiqué que l'avion a « atterri au milieu d'un orage électrique intense ».

Les témoignages de passagers dès le lendemain de l’accident ont commencé à détailler le déroulement de l’approche, l'équipage ayant préparé les passagers pour l’atterrissage, l’accident s’est produit soudainement et sans avertissement. Les pilotes n'ont pas signalé d'urgence à la tour. Il y eut des rapports contradictoires sur la cause de l'accident, suggérant que l'atterrissage avait été perturbé après que l'avion ait été heurté par un courant descendant ou par la foudre. Le pilote a déclaré que l'avion avait été frappé par un éclair[18]. Les responsables de la compagnie et du gouvernement ont refusé de commenter les informations faisant état de la foudre, bien que l'enquête a prouvé que la foudre n'a joué aucun rôle dans l'accident. Aucun aéronef n'a eu d'accident dû à la foudre depuis celui du vol LANSA 508 en 1971. L'aéroport n'était pas équipé d'équipements radar, utilisé pour détecter les cisaillements de vent. L'enregistreur de données de vol (FDR) et l'enregistreur phonique (CVR) ont été retrouvés dans les débris. Sur la base de la structure de l'épave, les enquêteurs ont conclu que l'avion s'était brisé au moment de l'impact et non en vol[2].

Le Conseil national de la sécurité des transports américain (NTSB) a envoyé une équipe chargée de soutenir l'enquête menée par la Colombie en tant que représentants de l'État du fabricant (Boeing)[19].

Près d'un an après l'accident, le 15 juillet 2011, le Conseil de sécurité d'Aerocivil conclut que l'accident résultait de l'exécution de l'approche finale en dessous de la trajectoire de descente, en raison d'une erreur de jugement de l'équipage qui se croyait bien plus haut[20],[21]. Ceci est typique d'une illusion de « trou noir » , qui se produit lors d'une approche nocturne avec un environnement autour de la piste comportant de faibles contrastes entourés de lumières vives, aggravées par de fortes pluies. Les enquêteurs ont aussi recommandé de reformer l’équipage[2]. Bien que l’accident soit dû à une erreur humaine, le colonel Carlos Silva, représentant du bureau d'enquête colombien, a rappelé que l’objet de l’enquête n’était pas de blâmer les pilotes mais de prévenir les accidents d’avion qui pourraient survenir dans le futur[20].

32 recommandations de sécurité ont été émises par Aerocivil à la suite de l'accident et de la publication du rapport final[2](p105-108),[1].

Médias[modifier | modifier le code]

L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télévisée Air Crash nommé « Tempête tropicale » (saison 20 - épisode 5).

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « AIRES Flight 8250 » (voir la liste des auteurs).
  1. a b et c (en) Aviation Safety Network, « Accident description - Aires 8250 », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  2. a b c d e f g h et i (es) Aerocivil, Informe final de accidente : Accidente ocurrido el día 16 de Agosto de 2010 a la aeronave Boeing 737-700, Matrícula HK-4682 en el Aeropuerto Internacional Gustavo Rojas Pinilla de la Isla de San Andrés - Colombia [« Rapport final d'accident : Accident survenu le 16 août 2010 sur l'avion Boeing 737-700, immatriculé HK-4682 à l'aéroport international Gustavo Rojas Pinilla de l'île de San Andrés - Colombie »] (rapport no COL-10-18-GIA), Bogota, Ministère des Transports (Colombie), , 108 p. (lire en ligne [PDF]).
  3. (en) JetPhotos (photogr. Esteban), « Photo of HK-4682 - Boeing 737-73V - Aires Colombia », sur www.jetphotos.com, (consulté le ).
  4. (en) Airfleets, « Boeing 737 NG/ Max - MSN 32416 - HK-4682 », sur www.airfleets.net (consulté le ).
  5. a b et c (en) « Colombia plane breaks into pieces after crash » [« Un avion colombien se brise en morceaux après un crash »], sur www.bbc.com, BBC News, (consulté le ).
  6. a et b (en) Arthur Brice et Karl Penhaul, « Jet breaks apart during landing in Colombia » [« Un avion de ligne se brise en morceaux lors d'un atterrissage en Colombie »], sur www.cnn.com, CNN, (consulté le ).
  7. Le Monde et Agence France-Presse (photogr. Reuters), « En Colombie, un avion se brise en trois à l'atterrissage », sur www.lemonde.fr, (consulté le ).
  8. (en) Simon Hradecky, « Accident: Aires B737 at San Andres Island on Aug 16th 2010, landed short of runway and broke up » [« Accident : un Boeing 737 d'Aires sur l'île de San Andres le 16 août 2010, a atterri avant la piste et s'est brisé »], sur www.avherald.com, The Aviation Herald, (consulté le ).
  9. Agence France-Presse et al., « Colombie: un avion se brise à l'atterrissage », sur www.rts.ch, RTS Info, (consulté le ).
  10. (en) Arthur Brice, « Colombia survivors: A normal flight, then a crash on the runway » [« Survivants en Colombie : un vol normal, puis un crash sur la piste »], sur edition.cnn.com, CNN, (consulté le ).
  11. (pt) G1 Mundo et al., « Pensei que ia explodir', diz brasileiro após acidente aéreo na Colômbia » [« « Je pensais que ça allait exploser », explique un Brésilien après un accident d'avion en Colombie »], sur g1.globo.com, (consulté le ).
  12. (en) Hugh Bronstein et Luis Jaime Acosta, « Only one dies in Colombia airliner crash "miracle" » [« Un seul mort en Colombie : un « miracle » après l'accident d'un avion de ligne »], sur reuters.com, Reuters, (consulté le ).
  13. (en) Sharyn Alfonsi et Jake Whitman, « Colombian 'Miracle' Plane Crash: Inside the Story of Survival » [« « Miracle » après l'accident un avion colombien : à l'intérieur d'une histoire de survie »], sur abcnews.go.com, ABC News, (consulté le ).
  14. (en) « Air crash 'miracle' for Colombia » [« Un « miracle » après l'accident aérien pour la Colombie »], sur www.bbc.com, BBC News, (consulté le ).
  15. (en) Vivian Sequera, « 130 survive 'miracle' plane crash in Colombia » [« 130 survivant, un « miracle » après un accident d'avion en Colombie »], sur www.google.com, Associated Press, (version du sur Internet Archive).
  16. (en) « Jet Crash on Colombian Island Kills 1 » [« Un avion de ligne s'écrase sur une île colombienne tuant 1 personne »], sur www.nytimes.com, The New York Times, (consulté le ). Inscription nécessaire
  17. (es) « Compañeras de colegio dieron el último adios a Maria Camila Angarita » [« Des camarades de classe ont fait leurs adieux à Maria Camila Angarita »], sur www.elpais.com.co, El País, (consulté le ).
  18. Alain Lebas, « Crash d’un Boeing 737 en Colombie : l’avion se brise en trois à l’atterrissage », sur www.air-journal.fr, Air Journal, (consulté le ).
  19. (en) Conseil national de la sécurité des transports, « NTSB Sending Team to Assist Government of Colombia with Today's 737 Accident » [« Le NTSB envoie une équipe pour aider le gouvernement de la Colombie dans l'accident du 737 d'aujourd'hui »], sur www.ntsb.gov, (consulté le ).
  20. a et b (es) Luis Eduardo González, « Error del piloto y mal tiempo, causas del accidente de avión de Aires » [« Erreur de pilote et mauvais temps, causes de l'accident d'avion d'Aires »], sur www.eltiempo.com, El Tiempo, (version du sur Internet Archive).
  21. (en) Travis Mannon, « Aires airline plane crash caused by human error » [« L'accident d'avion de la compagnie aérienne d'Aires causé par une erreur humaine »], sur colombiareports.com, Colombia Reports, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Aerocivil, Informe final de accidente : Accidente ocurrido el día 16 de Agosto de 2010 a la aeronave Boeing 737-700, Matrícula HK-4682 en el Aeropuerto Internacional Gustavo Rojas Pinilla de la Isla de San Andrés - Colombia [« Rapport final d'accident : Accident survenu le 16 août 2010 sur l'avion Boeing 737-700, immatriculé HK-4682 à l'aéroport international Gustavo Rojas Pinilla de l'île de San Andrés - Colombie »] (rapport no COL-10-18-GIA), Bogota, Ministère des Transports (Colombie), , 108 p. (lire en ligne [PDF]).
  • (en) Aviation Safety Network, « Accident description - Aires 8250 », sur aviation-safety.net (consulté le ).

Vidéos[modifier | modifier le code]