Élections législatives japonaises de 2021 — Wikipédia

Élections législatives japonaises de 2021
465 députés de la Chambre des représentants
(Majorité absolue : 233 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 105 224 103
Votants 58 891 345
55,97 % en augmentation 2,3
Blancs et nuls 1 425 366
Parti libéral-démocrate – Fumio Kishida
Voix 19 914 883
34,66 %
en augmentation 1,4
Sièges obtenus 259 en diminution 25
Parti démocrate constitutionnel – Yukio Edano
Voix 11 492 095
20,00 %
en augmentation 0,1
Sièges obtenus 96 en augmentation 41
Parti japonais de l'innovation – Ichirō Matsui
Voix 8 050 830
14,01 %
en augmentation 7,9
Sièges obtenus 41 en augmentation 30
Kōmeitō – Natsuo Yamaguchi
Voix 7 114 282
12,38 %
en diminution 0,1
Sièges obtenus 32 en augmentation 3
Parti démocrate du peuple – Yuichiro Tamaki
Voix 2 593 396
4,51 %
en diminution 12,9
Sièges obtenus 11 en diminution 53
Parti communiste japonais – Kazuo Shii
Voix 4 166 076
7,25 %
en diminution 0,7
Sièges obtenus 10 en diminution 2
Carte
Premier ministre
Sortant Élu
Fumio Kishida
PLD
Fumio Kishida
PLD
Résultats officielsVoir et modifier les données sur Wikidata

Les 49es élections à la Chambre des représentants (第49回衆議院議員総選挙, dai-yonjūkyūkai Shūgiin giin sōsenkyo?) du Japon ont lieu le afin de renouveler ses 465 membres pour un mandat de quatre ans.

Bien que fortement attendues en raison de la domination du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir dans les sondages d'opinions, des élections anticipées ne sont finalement pas organisées en raison de l'impact de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19.

Largement favori, le PLD, mené par le récemment élu Premier ministre Fumio Kishida remporte le scrutin en conservant la majorité absolue des sièges, malgré un léger recul. Kishida est reconduit au poste de Premier ministre le .

Contexte[modifier | modifier le code]

Shinzō Abe

Les élections législatives d'octobre 2017 sont remportées par le Parti libéral-démocrate (PLD) du Premier ministre sortant Shinzō Abe, au pouvoir depuis 2012. Bien qu'en léger recul en termes de sièges — et presque stable en termes de part des voix —, le PLD remporte une large majorité absolue avec 284 sièges sur 465, un succès réitéré aux élections à la Chambre des conseillers de juillet 2019.

Shinzo Abe annonce cependant le sa démission prochaine pour raisons de santé. Le Premier ministre souffre alors d'une aggravation redoutée de la colite ulcéreuse dont il souffre depuis l'adolescence. Sa démission devient effective après l'élection de son successeur au sein du PLD le , en la personne de son ancien porte-parole Yoshihide Suga[1]. Ce dernier prend ses fonctions de Premier ministre deux jours plus tard[2].

La tenue du scrutin doit avoir lieu dans les quarante jours après la dissolution de la chambre, qui intervient au plus tard automatiquement quatre ans jour pour jour après les précédentes élections, soit une date limite fixée au [3]. Le changement à la tête du gouvernement est jugé susceptible d'entrainer des élections législatives anticipées, déjà fortement attendues au cours des mois précédant la démission d'Abe en raison de la confortable avance du parti au pouvoir dans les sondages d'opinion[4]. La priorité donné par le gouvernement à la lutte contre la pandémie de Covid-19 met cependant un coup d'arrêt au projet[5].

Yoshihide Suga

Plus encore, la pandémie se révèle catastrophique pour la popularité du nouveau Premier ministre du fait des Jeux olympiques d'été organisés à Tokyo du 23 juillet au 8 août 2021. Déjà vivement critiquée sous son prédécesseur, leur organisation en pleine crise sanitaire est finalement maintenue, bien qu'un an après la date initialement prévue et en l'absence de spectateurs étrangers[6],[7],[8]. Les flux humains liés à l’événement, conjugués à l'apparition du très contagieux variant Delta conduisent à une envolée des contaminations atteignant plus d'un million de cas début août, forçant le pays à se placer en État d'urgence sanitaire[9].

Fumio Kishida.

Le gouvernement de Yoshihide Suga est alors fortement critiqué pour sa gestion de la pandémie dans le contexte olympique, ainsi que pour la lenteur du déploiement du vaccin contre la Covid-19[10]. Si l'organisation des jeux — au cours desquels le Japon remporte un nombre record de médailles[11] — est finalement largement acceptée par la population malgré son opposition au cours des mois précédents, ce revirement de l'opinion ne s'étend pas au gouvernement[10]. Ce dernier chute alors à moins de 30 % d'opinions favorables dans les sondages[12].

En conséquences, la position du Premier ministre Suga à la tête du Parti libéral-démocrate se voit remise en cause en interne, plusieurs hauts dirigeants se préparant à la lui contester lors de l'élection à la présidence du Parti prévue de longue date pour le 29 septembre 2021. La défaite de Hachirō Okonogi, protégé de Suga, à l'élection pour la mairie de Yokohama le 22 août porte le coup de grâce à son autorité sur le parti[13],[14]. Le 3 septembre suivant, il annonce ne pas se représenter à l'élection, ouvrant la voie à l'arrivée d'un nouveau chef du parti — et donc un nouveau Premier ministre — juste avant la campagne pour les élections législatives[15],[16],[17]. Bénéficiant du soutien des membres dirigeants du parti, Fumio Kishida l'emporte au second tour sur Tarō Kōno, davantage populaire au sein des militants. La confirmation de Kishida, perçu comme un centriste modéré, au poste de Premier ministre a lieu le 4 octobre. Le même jour, il convoque les élections pour le [18],[19],[20].

La vie politique japonaise est marquée depuis plusieurs années par la montée de l'abstention[réf. nécessaire]. Celle-ci s'élève à 46,32% lors des élections législatives de 2017, atteignant un taux record parmi les moins de 30 ans. Outre des méthodes de campagne « archaïques », les dirigeants politiques japonais s’adressent en effet davantage aux personnes âgées dans le contexte d'un déclin démographique très marqué, tandis que la jeunesse souffre d'un manque d'éducation politique. Les jeunes japonais se préoccuperaient ainsi particulièrement des questions sociales, de l'égalité des sexes, de l'écart des revenus et du changement climatique selon l'un des directeurs de l'ONG Conférence japonaise de la jeunesse, Yuki Murohashi, mais ne verraient que peu de différences entre les partis politiques. Le sentiment de ne pas être représentée est par ailleurs très présent chez les femmes, la politique au Japon restant traditionnellement une affaire d'hommes[21].

Sous la pression du mouvement féministe japonais le gouvernement a adopté en 2018 une loi visant à « promouvoir la participation commune des hommes et des femmes dans le domaine politique ». La loi n'a cependant pas un caractère contraignant, le Parti libéral-démocrate ayant refusé d'y inscrire l’obligation d’atteindre une « répartition équitable des candidatures d’hommes et de femmes » comme le demandaient les féministes. L’impact de cette loi, qui s'appliquait pour la première fois à l'occasion de ces élections, a été très limité, les partis politique n'ayant investi que peu de femmes : 9,7 % pour le PLD, 18,4 % pour le Parti démocrate constitutionnel, 35,4 % pour le Parti communiste japonais et 60 % pour le Parti social-démocrate, lequel ne présentait toutefois que dix personnes[22].

La situation économique et la sécurité du pays au sein d'un environnement asiatique de plus en plus instable reviennent également parmi les principales préoccupations des électeurs[23].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Intérieur du Bâtiment de la Diète nationale à Tokyo.

Le Japon est doté d'un parlement bicaméral dont la chambre basse, dite Chambre des représentants, se compose de 465 députés élus pour un mandat de quatre ans selon un mode de scrutin parallèle. Sur ce total, 289 sièges sont ainsi pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions, tandis que les 176 sièges restants sont pourvus au scrutin proportionnel plurinominal de liste dans 11 circonscriptions de 6 à 29 sièges[24].

Les deux modes de répartition des sièges font l'objet d'un vote séparé : les électeurs votent en même temps pour un candidat au scrutin uninominal majoritaire à un tour et pour une liste de candidat au scrutin proportionnel. Un même candidat peut se présenter aux deux types d'élections, mais uniquement si la circonscription uninominale est incluse dans celle plurinominale. Les listes comportent autant de candidats ne se présentant qu'au scrutin proportionnel que de sièges à pourvoir, auxquels viennent éventuellement se rajouter les candidats se présentant aux deux scrutins. Ces derniers deviennent cependant prioritaires à l'attribution des sièges s'ils ont perdu au scrutin majoritaire avec quelques voix d'écart seulement.

Contrairement à des systèmes mixtes tels que le système électoral allemand ou lesothan, les sièges élus à la proportionnelle n'ont ici pas pour but de venir compenser une distorsion des résultats en sièges par rapport à la répartition en voix au niveau national, mais s'ajoutent simplement les uns aux autres comme deux élections parallèles ayant lieu simultanément. Le parti arrivé en tête dans une circonscription plurinominale l'étant souvent également dans les circonscriptions uninominales qui en font partie, leur addition donne au mode de scrutin japonais une tendance majoritaire.

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Principales forces en présences
Parti Idéologie Chef de file Résultats
en 2017
Parti libéral-démocrate
Jiyūminshutō (PLD)
Centre droit
National-conservatisme, nationalisme, libéralisme, conservatisme
Fumio Kishida 33,28 % des voix
284 sièges
Parti démocrate constitutionnel
Rikken Minshutō (PDC)
Centre gauche
Social-libéralisme, pacifisme, démocratie directe
Yukio Edano 19,88 % des voix
55 sièges
Parti de l'espoir
Kibō no tō (PE)
Droite à extrême droite
Populisme, nationalisme, libéralisme, conservatisme
Nariaki Nakayama 17,36 % des voix
50 sièges
Kōmeitō Centre
Conservatisme, bouddhisme
Natsuo Yamaguchi 12,51 % des voix
29 sièges
Parti communiste japonais
Nihon kyōsantō (PCJ)
Gauche
Socialisme scientifique, pacifisme
Kazuo Shii 7,90 % des voix
12 sièges
Parti japonais de l'innovation
Nippon Ishin no Kai (Ishin)
Centre droit à droite
Nationalisme japonais, libéralisme économique, néolibéralisme
Ichirō Matsui 6,07 % des voix
11 sièges

Campagne[modifier | modifier le code]

Parti libéral-démocrate[modifier | modifier le code]

Le Parti libéral-démocrate (PLD) défend un programme conservateur classique fondé sur un plan de relance massif dans la lignée des Abenomics et la réduction des inégalités sociales, ainsi que la révision de l'article 9 de la Constitution — qui garantit le caractère pacifique du Japon en lui faisant renoncer à la guerre en tant que droit souverain —, le doublement des dépenses militaires, ou encore le renforcement des alliances face à la Chine et à la Corée du Nord[23],[25],[26]. Sur le plan économique, le premier ministre Kishida promet de mettre en place un nouveau capitalisme permettant une reconstitution de la classe moyenne et de consacrer plus de fonds à la recherche et l’innovation[23]. Le positionnement du PLD sur le renforcement des alliances militaires vient directement en réponse aux inquiétudes de la population sur la sécurité du pays vis-à-vis de ses voisins chinois et nord-coréens, Kishida faisant du sujet l'un des principaux points de son discours lors de la dissolution de la diète[27],[28].

Le parti mène comme à son habitude une stratégie d'alliance électorale avec son partenaire minoritaire de coalition, le Kōmeitō. Les candidats du PLD, en positions de force dans les zones rurales, reçoivent ainsi le soutien de ceux du Komeito qui se retirent en échange d'un appel à soutenir leur parti au scrutin à la proportionnelle dans les préfectures concernées, tandis que la situation inverse a lieu dans les quelques zones urbaines où le Komeito est particulièrement implanté[29].

Malgré le soutien des militants du parti à Tarō Kōno — favorable au mariage homosexuel ainsi qu'à la fin de l'obligation pour les couples d'adopter le même nom de famille — lors de l'élection pour la présidence du parti[30],[31], le PLD poursuit son positionnement conservateur sur ces sujets de société avec la victoire de Fumio Kishida, porté par les membres dirigeants du parti[18],[19],[23],[32].

Principale formation politique du pays et grand favori du scrutin, le PLD véhicule auprès d'une partie de la population l’image rassurante d’une dynastie familiale, ses candidats se succédant souvent de père en fils, à l'image des dirigeants des grand entreprises du pays. Il est cependant fragilisé par sa gestion controversée de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19[23].

Opposition[modifier | modifier le code]

La campagne électorale est marquée par l'alliance d'une partie de l'opposition dans un front uni, le Parti démocrate constitutionnel, le Parti social-démocrate, le Parti communiste, et le Reiwa Shinsengumi mettant en œuvre une plateforme électorale commune. Les quatre partis s'accordent ainsi sur une baisse de la TVA, une augmentation des impôts sur les plus riches, une opposition à la révision de l'article 9 de la constitution, sur la fin du nucléaire civil et sur la mise en place d'une commission chargée d’enquêter sur les soupçons de corruption ayant touché les précédents dirigeants du PLD[33]. Outre ce programme commun, le Parti démocrate constitutionnel fait notamment campagne sur la légalisation du mariage homosexuel et de la possibilité pour les membres d'un couple marié de porter des noms différents, en opposition directe avec le PLD[26].

Au niveau des circonscriptions électorales, les partis composant l'alliance s'entendent par conséquent sur une stratégie nationale de retrait de leurs candidats envers celui d'entre eux ayant le plus de chance de battre le candidat du PLD[34].

L'alliance souffre cependant de l'inclusion du parti communiste, qui s'avère une source de désaccords avec le reste des partis sur la question de la poursuite des liens militaires avec les États-Unis[35],[36]

Sondages[modifier | modifier le code]

Intentions de vote depuis les élections législatives de 2017.
Intentions de vote pour les petit partis depuis les élections législatives de 2017.

Résultats[modifier | modifier le code]

Nationaux[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives japonaises de 2021[37]
Partis Circonscriptions Scrutin de liste Total
Votes[n 1] % Sièges +/- Votes % +/- Sièges Sièges +/−
Parti libéral-démocrate (PLD) 27 626 235 48,08 187 en diminution 31 19 914 883 34,66 en augmentation 1,38 72 259 en diminution 25
Parti démocrate constitutionnel (PDC) 17 215 621 29,96 57 en augmentation 39 11 492 095 20,00 en augmentation 0,12 39 96 en augmentation 41
Parti japonais de l'innovation (Ishin) 4 802 793 8,36 16 en augmentation 13 8 050 830 14,01 en augmentation 7,94 25 41 en augmentation 30
Kōmeitō (K) 872 931 1,52 9 en augmentation 1 7 114 282 12,38 en diminution 0,13 23 32 en augmentation 3
Parti communiste japonais (PCJ) 2 639 631 4,59 1 en stagnation 4 166 076 7,25 en diminution 0,65 9 10 en diminution 2
Parti démocrate du peuple[a] (PDP) 1 246 812 2,17 6 en diminution 26 2 593 396 4,51 en diminution 12,85 5 11 en diminution 53
Reiwa Shinsengumi 248 280 0,43 0 Nv 2 215 648 3,86 Nv 3 3 en augmentation 3
Parti social-démocrate (PSD) 313 193 0,55 1 en stagnation 1 018 588 1,77 en augmentation 0,08 0 1 en diminution 1
Parti pour la protection des Japonais contre la NHK (N-Koku) 150 542 0,26 0 en stagnation 796 788 1,39 en augmentation 1,39 0 0 en stagnation
Aucun parti soutenu (APS) 46 142 0,08 en diminution 0,14 0 0 en stagnation
Japon d'abord 9 449 0,02 0 Nv 33 661 0,06 Nv 0 0 en stagnation
Parti Yamato 15 091 0,03 0 Nv 16 970 0,03 Nv 0 0 en stagnation
Renforçons les contremesures anti-Covid 6 620 0,01 Nv 0 0 en stagnation
Parti conservateur Kunimori 29 306 0,05 0 en stagnation 0 en stagnation
Aimons la Terre 5 350 0,01 0 en stagnation 0 en stagnation
Parti du cœur japonais (PKJ) 4 552 0,01 0 en stagnation 0 en stagnation
Parti de la réforme future 3 698 0,01 0 en stagnation 0 en stagnation
Parti du renouveau 2 750 0,00 0 en stagnation 0 en stagnation
Parti pour un Japon gagnant 1 630 0,00 0 en stagnation 0 en stagnation
Indépendants 2 269 168 3,95 12 en diminution 10 12 en diminution 10
Votes valides 57 457 032 97,55 57 465 979 97,58
Votes blancs et nuls 1 443 227 2,45 1 425 366 2,42
Total 58 900 259 100 289 en stagnation 58 891 345 100 - 176 465 en stagnation
Abstention 46 323 844 45,02 46 332 758 45,03
Inscrits / participation 105 224 103 55,98 105 224 103 55,97

Résultats détaillés[modifier | modifier le code]

Par préfecture[modifier | modifier le code]

Préfecture Total

sièges

Sièges gagnés au scrutin proportionnel
PLD PDC Ishin Komeito PDP PCJ PSD Ind.
Aichi 15 11 3 1
Akita 3 2 1
Aomori 3 3
Chiba 13 9 4
Ehime 4 4
Fukui 2 2
Fukuoka 11 8 2 1
Fukushima 5 2 3
Gifu 5 5
Gunma 5 5
Hiroshima 7 5 1 1
Hokkaidō 12 6 5 1
Hyōgo 12 8 1 1 2
Ibaraki 7 5 1 1
Ishikawa 3 3
Iwate 3 2 1
Kagawa 3 1 1 1
Kagoshima 4 2 1 1
Kanagawa 18 11 7
Kōchi 2 2
Kumamoto 4 3 1
Kyoto 6 2 2 1 1
Mie 4 3 1
Miyagi 6 4 2
Miyazaki 3 2 1
Nagano 5 4 1
Nagasaki 4 3 1
Nara 3 1 1 1
Niigata 6 2 3 1
Ōita 3 2 1
Okayama 5 4 1
Okinawa 4 2 1 1
Osaka 19 15 4
Saga 2 2
Saitama 15 12 3
Shiga 4 4
Shimane 2 2
Shizuoka 8 5 2 1
Tochigi 5 4 1
Tokushima 2 1 1
Tokyo 25 15 8 1 1
Tottori 2 2
Toyama 3 3
Wakayama 3 2 1
Yamagata 3 3
Yamaguchi 4 4
Yamanashi 2 2
Total 289 187 57 16 9 6 1 1 12

Par circonscriptions proportionnelles[modifier | modifier le code]

Résultats par circonscriptions proportionnelles[38]
Circonscription proportionnelle Sièges
PLD PDC Ishin Komeito PCJ PDP RS
Voix % Voix % Voix % Voix % Voix % Voix % Voix %
Chūgoku 11 1 352 723 43,4 573 324 18,4 286 302 9,2 436 220 14,0 173 117 5,5 113 898 3,7 94 446 3,0
Hokkaido 8 863 300 33,6 682 912 26,6 215 344 8,4 294 371 11,5 207 189 8,1 73 621 2,9 102 086 4,0
Hokuriku–Shinetsu 11 1 468 380 41,8 773 076 22,0 361 476 10,3 322 535 9,2 225 551 6,4 133 599 3,8 111 281 3,2
Kinki (Kansai) 28 2 407 699 25,7 1 090 665 11,6 3 180 219 33,9 1 155 683 12,3 736 156 7,8 303 480 3,2 292 483 3,1
Kyushu 20 2 250 966 35,7 1 266 801 20,1 540 338 8,6 1 040 756 16,5 365 658 5,8 279 509 4,4 243 284 3,9
Kanto du nord 19 2 172 065 35,2 1 391 148 22,5 617 531 10,0 823 930 13,3 444 115 7,2 298 056 4,8 239 592 3,9
Shikoku 6 664 805 39,1 291 870 17,2 173 826 10,2 233 407 13,7 108 021 6,4 122 082 7,2 52 941 3,1
Kanto du sud 22 2 590 787 34,9 1 651 562 22,3 863 897 11,7 850 667 11,5 534 493 7,2 384 481 5,2 302 675 4,1
Tohoku 13 1 628 233 39,5 991 504 24,1 258 690 6,3 456 287 11,1 292 830 7,1 195 754 4,8 143 265 3,5
Tokai 21 2 515 841 37,4 1 485 947 22,1 694 630 10,3 784 976 11,7 408 606 6,1 382 732 5,7 273 208 4,1
Tokyo 17 2 000 084 31,0 1 293 281 20,1 858 577 13,3 715 450 11,1 670 340 10,4 306 179 5,6 360 387 4,7
Total 176 19 914 883 34,66 11 492 095 20,00 8 050 830 14,01 7 114 282 12,38 4 166 076 7,25 2 593 396 4,51 2 215 648 3,86

Analyse et conséquences[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête par circonscription uninominale, et sièges par parti par circonscription plurinominale.

Comme attendu, le scrutin est une victoire pour le Parti libéral-démocrate (PLD) du Premier ministre Fumio Kishida, malgré un recul de la formation, qui conserve néanmoins la majorité absolue, confortée par son allié, le Kōmeitō, qui progresse quant à lui légèrement[39].

Malgré le maintien au pouvoir du PLD, la perte de plusieurs dizaines de sièges lors du scrutin est perçue comme un avertissement pour Kishida, dont la faible popularité aurait participé avec les mesures anti-Covid au recul de sa formation politique[40]. La victoire du PLD intervient dans le contexte d'une forte abstention qui, bien qu'en baisse, touche toujours près de la moitié des électeurs, cumulée à un manque de cohésion et de crédibilité de l'opposition ainsi qu'à un système électoral qui favorise les partis conservateurs en donnant aux circonscriptions rurales un poids disproportionné par rapport aux villes. Le renouvellement par le parti au pouvoir de sa majorité tiendrait ainsi davantage d'un « engourdissement persistant du fonctionnement de la démocratie japonaise » qu'à ses propres mérites, nuançant grandement les résultats du scrutin[41].

Le Front uni de l'opposition ne parvient pas à l'emporter, victime notamment des dissensions en son sein avec le Parti communiste[35]. Le Parti démocrate constitutionnel (PDC) conserve la deuxième place. Bien qu'en progression par rapport au précédent scrutin, mais passant de 110 députés sortants à 96[42], le vote de 2021 constitue une déception pour le PDC après le ralliement en septembre 2020 de la plupart des députés sortants du Parti démocrate du peuple[43] — issu de la fusion du Parti de l'espoir et du Parti démocrate progressiste[44] —, qui pour sa part remporte une dizaine de sièges. En réaction, le président du Parti démocrate constitutionnel, Yukio Edano, annonce deux jours plus tard sa démission[45].

La très bonne performance du Parti japonais de l'innovation est cependant la principale surprise du scrutin, celui-ci parvenant à s'établir comme la troisième force à la chambre en rééditant la performance de son prédécesseur, le Parti de la restauration lors des élections législatives japonaises de 2014. Situé sur la droite de l'échiquier politique tout en ne faisant partie ni de la coalition gouvernementale ni du Front uni de l'opposition, le parti aurait ainsi bénéficié du report d'électeurs de droite mécontents du gouvernement sortant[35].

Ces élections ont abouti à un recul de la proportion de femmes élues à la Chambre des représentants avec 45 députées sur 465 sièges, contre 47 pour la mandature précédente[22].

Lors de l'ouverture de la 49e législature de la Chambre des représentants du Japon le , Fumio Kishida est réélu Premier ministre et présente son nouveau cabinet[46],[47].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Chiffres arrondis à l'unité. Les nombres décimaux à partie fractionnaire de la source renvoient au « Système fractionnaire proportionnel » (按分票, ambunhyō?) : les électeurs devant écrire le nom du candidat pour lequel ils votent sur un bulletin blanc, il arrive que certains de ceux-ci ne peuvent distinguer deux candidats (si l'électeur n'a marqué que le nom ou le prénom, et que celui-ci a une écriture en katakana, hiragana ou kanji identique pour deux candidats ou plus). Dans ce cas, le nombre de voix ainsi incertaines ne sont pas considérées comme nulles mais réparties à la proportionnelle du nombre de voix obtenues de manière clairement distinctes par chaque candidat concerné.
  1. Résultats comparés à ceux du Parti de l'espoir, et du Parti démocrate progressiste en ce qui concerne le scrutin majoritaire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Mesmer et Philippe Pons, « Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, démissionne pour raisons de santé », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Le Monde, 14 septembre 2020 [1]
  3. (en) KYODO NEWS, « Japan PM Suga unlikely to call election in early Sept., late Nov. possible », sur Kyodo News+ (consulté le ).
  4. « Japon : Yoshihide Suga remporte l'élection du parti au pouvoir pour succéder à Shinzo Abe », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  5. (en) « Snap election unlikely in January as Suga prioritizes coronavirus fight », sur The Japan Times, thejapantimes, (consulté le ).
  6. Clément Guillou, « JO de Tokyo : comment le report s’est imposé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Alexandra Lopez, « Les spectateurs étrangers ne pourront pas assister aux JO », France Info, (consulté le ).
  8. AFP, « JO de Tokyo : pas de spectateurs venant de l’étranger, une première », sur europe1.fr, (consulté le ).
  9. « Les Japonais oscillent entre lassitude et colère tandis que la pandémie s’aggrave », sur Le Temps, (consulté le ).
  10. a et b (en) KYODO NEWS, « FOCUS: Japan PM Suga losing out due to poor COVID response as Olympics end », sur Kyodo News+ (consulté le ).
  11. (en) Sakura Murakami,Antoni Slodkowski, « Japan ends Tokyo 2020 with record medal haul », sur Reuters, (consulté le ).
  12. « Japan PM Suga's support slides to record low as Olympic Games close: survey », sur www.businesstimes.com.sg (consulté le ).
  13. (en) Linda Sieg,Yoshifumi Takemoto, « Analysis: Risks of party revolt grow for Japan's PM Suga after local poll loss », sur Reuters, (consulté le ).
  14. « Japon: l'impopulaire Premier ministre Yoshihide Suga va jeter l'éponge », sur LaProvence.com, (consulté le ).
  15. « Japon : le Premier ministre Yoshihide Suga va tirer sa révérence », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  16. Reuters, « Japon: Plusieurs adversaires face à Suga pour la direction du parti au pouvoir », sur Challenges, (consulté le ).
  17. (en) « PM Suga, Kishida to vie for LDP leadership in Sept. 29 election », sur Kyodo News+ (consulté le ).
  18. a et b « Fumio Kishida, un modéré, sera le futur premier ministre du Japon », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  19. a et b « Le Japon choisit le rassurant Fumio Kishida comme premier ministre », sur LEFIGARO, lefigaro (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  20. « Japon: Fumio Kishida élu Premier ministre, des législatives fin octobre », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le ).
  21. « Au Japon, le phénomène inquiétant d'une jeunesse dépolitisée », sur Orange Actualités,
  22. a et b Christine Levy, « Les Japonaises ne veulent plus se taire », sur Le Monde diplomatique,
  23. a b c d et e « Au Japon, le bilan Covid affaiblit l’inamovible parti Jiminto pour les législatives », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  24. « IPU PARLINE database: JAPON (Shugiin), Texte intégral », sur www.ipu.org (consulté le ).
  25. « Au Japon, Fumio Kishida devient le dirigeant du parti de droite conservatrice, et de facto futur premier ministre », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  26. a et b « Japon : la Chambre des représentants dissoute, vers des législatives fin octobre », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  27. (en) Deutsche Welle (www.dw.com), « Japan: Economy and security top concerns ahead of election », sur DW.COM (consulté le ).
  28. (en) Satoshi Sugiyama, « Issue of national security looms large in Lower House campaign », sur The Japan Times, thejapantimes, (consulté le ).
  29. « Au Japon, le secret de la droite qui ne perdait jamais », sur Les Echos, (consulté le ).
  30. (en) « Japan’s Most Popular Candidate for Prime Minister Is Far From a Shoo-In », sur The New York Times, (consulté le ).
  31. (en) « Taro Kono still LDP members' top choice for next Japan PM, poll shows », sur The Japan Times, thejapantimes, (consulté le ).
  32. « Au Japon, le parti au pouvoir remporte les législatives malgré un recul de sa popularité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  33. (en) « CDP vows to pursue scandals that dogged Abe and Suga », sur The Asahi Shimbun, AJW.Asahi (consulté le ).
  34. (ja) « 共産党、22選挙区で候補取り下げ 野党一本化目的に », sur 毎日新聞, mainichishimbun,‎ (consulté le ).
  35. a b et c « Législatives au Japon: la coalition au pouvoir a mieux résisté que prévu ».
  36. Kyoko HASEGAWA avec René SLAMA, « Détail d'article », sur La Libre.be, (consulté le ).
  37. (ja) 日本放送協会, « 衆議院選挙速報2021 開票速報・選挙結果 -衆院選- NHK », sur NHK選挙WEB (consulté le ).
  38. (ja) 日本放送協会, « 衆議院選挙速報2021 開票速報・選挙結果 -衆院選- NHK », sur www.nhk.or.jp (consulté le )
  39. « Au Japon, le parti au pouvoir remporte les législatives malgré un recul de sa popularité », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  40. « Législatives au Japon : un avertissement pour le premier ministre, Fumio Kishida », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  41. « Au Japon, derrière la victoire des conservateurs, l’engourdissement de la démocratie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  42. (en) https://www.facebook.com/themainichi/, « Japan's main opposition party to lose seats in lower house », sur The Mainichi, themainichi, (consulté le ).
  43. (en-US) Satoshi Sugiyama, « Japan's DPP approves CDPJ merger as snap poll speculation grows », sur The Japan Times, (consulté le )
  44. Reiji Yoshida, « Rock bottom in opinion polls, Japanese opposition parties Kibo no To and Democratic Party decide to merge », sur The Japan Times, The Japan Times, (consulté le )
  45. « Japon : démission de Yukio Edano, chef du premier parti d’opposition après une débâcle aux législatives », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  46. « Japon : Fumio Kishida reconduit au poste de Premier ministre », sur www.aa.com.tr (consulté le ).
  47. (en) KYODO NEWS, « Japan's Kishida to craft stimulus by mid-November after election win », sur Kyodo News+, (consulté le )