Cheval en Tchéquie — Wikipédia

Cheval en Tchéquie
gens à cheval
Parade de la police montée tchèque à Brno en 2014

Espèce Cheval
Statut natif
Nombre 74 000 (2010)
Races élevées Selle tchèque, Kladruber, Noriker, Noriker silésien, Huçul...
Objectifs d'élevage Équitation de loisir, sports équestres

Le cheval en Tchéquie (tchèque : kůň) apparaît sous sa forme domestique au moins depuis l'Âge du bronze ancien. Le haras national de Kladruby nad Labem, fondé en 1579, est reconnu 400 ans plus tard comme patrimoine mondial. Le cheval connaît un renouveau depuis la chute du communisme, avec un fort développement de l'équitation de sport et de loisir.

Le Selle tchèque est désormais la race la plus représentée. Le cheval baroque de race Kladruber, originaire de Bohême, reste emblématique de ce pays.

Histoire[modifier | modifier le code]

Reconstitution de la bataille de Kolin, en 2017.

Le site archéologique de Srbsko Chlum-Komín, en Bohême, a révélé de nombreux restes de chevaux datés du Pléistocène tardif, chassés par des hyènes (Crocuta crocuta spelaea)[1]. Le cheval (Equus ferus) est présent sur le territoire tchèque depuis le Néolithique jusqu’à l’Âge du bronze[2]. L'analyse de la taille des ossements retrouvés et leur distribution indiquent que des chevaux apprivoisés, voire domestiqués, ont pu être importés sur ce territoire à l'époque de la culture chalcolithique des gobelets en entonnoir (TRB, 3800-3350 av. J.-C.), puis partiellement connus durant la culture Řivnáč (3100-2800 av. J.-C.)[2]. La présence de chevaux domestiques durant l’Âge du bronze ancien est considérée comme certaine[2].

Le haras impérial de Kladruby nad Labem est fondé en 1579, et à entre autres vocation à élever les chevaux d'attelage impériaux[3]. Le « Paysage d'élevage et de dressage de chevaux d'attelage cérémoniels à Kladruby nad Labem » est inscrit le au patrimoine mondial de l'UNESCO[3].

Dans les années 1990, la République tchèque compte moins de 30 000 chevaux[4]. Les changements sociétaux et l'action des éleveurs permettent un re-développement du secteur équestre[4].

Pratiques et utilisations[modifier | modifier le code]

Équitation de loisir près de Prague.

L'équitation de loisir connaît un fort développement[4].

Le sport hippique est représenté par la pratique des courses de galop en plat : entre 1980 et 2001, 6 333 chevaux de 2 et 3 ans ont participé à ce type de course[5].

Élevage[modifier | modifier le code]

En 2010, plus de 74 000 chevaux sont recensés[4].

Le Selle tchèque (tchèque : Český teplokrevník) est la race la plus répandue, représentant 28 % du cheptel total, suivi par le Pur-sang[4]. La République tchèque importe un grand nombre de races de chevaux[4], dont le Standardbred américain[6]. Le cheptel de Lipizzan est très réduit[7].

Photo de six chevaux gris attelés au trot.
Chevaux Kladruber gris attelés.

La race emblématique du Kladruber, un cheval baroque, se divise en deux sous-populations génétiquement apparentées mais néanmoins morphologiquement distinctes, le Kladruber gris et le Kladruber noir[8],[9]. Le Kladruber gris, ou « vieux Kladruber », constitue une population en danger d'extinction[8].

Trois races de chevaux de trait sont présentes en république tchèque : le Noriker de Silésie, le Noriker et le Tchéco-morave belge, toutes à faibles effectifs, avec risque de perte en diversité génétique[10]. Malgré les goulets d'étranglement génétique, aucune race de chevaux tchèque native n'est menacée de consanguinité à court terme[11].

La race transfrontière du poney Huçul est présente[12], la République tchèque élève aussi des poneys Shetland[7].

Parasitologie et santé[modifier | modifier le code]

Les chevaux peuvent être parasités par Toxoplasma gondii et Neospora, une étude menée en janvier 2007 dans neuf régions de République tchèque ayant déterminé 24 % de chevaux positifs à Neospora, et 23 % positifs à T. gondii[13]. La prévalence de Enterocytozoon bieneusi et Encephalitozoon cuniculi est de 17,3 % et 6,9 %, respectivement, d'après une étude conduite sur 23 élevages tchèques en 2012[14]. La première détection de Giardia intestinalis remonte à 1993[15]. Anaplasma phagocytophilum est détecté chez 73 % d'un échantillon de 96 chevaux testés en 2010, cette maladie à tiques étant commune en République tchèque[16]. Deux variants génétiques uniques, propres à ces infections bactériennes, ont été identifiés[17].

Une étude sur les carences en sélénium, menée en 2004, conclut que 47 % des chevaux tchèque ont une carence alimentaire en sélénium, ce qui constitue un problème topique dans ce pays[18]. Les chevaux tchèques carencés en sélénium et en vitamine E développent une plus grande occurrence de myopathies[19]. L'incidence de l'hypersensibilité aux piqûres d'insectes est de 28 % chez les chevaux tchèques[20].

Culture[modifier | modifier le code]

Dans la phraséologie de la santé en langue tchèque, l'expression « une santé de cheval » revient de manière récurrente[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Cajus G. Diedrich, « Specialized horse killers in Europe: Foetal horse remains in the Late Pleistocene Srbsko Chlum-Komín Cave hyena den in the Bohemian Karst (Czech Republic) and actualistic comparisons to modern African spotted hyenas as zebra hunters », Quaternary International, climate Dynamics and Prehistoric Occupation: Eurasian Perspectives on Environmental Archaeology, vol. 220, no 1,‎ , p. 174–187 (ISSN 1040-6182, DOI 10.1016/j.quaint.2010.01.023, lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c (en) René Kyselý et Lubomír Peške, « Horse size and domestication: Early equid bones from the Czech Republic in the European context », Anthropozoologica, vol. 51, no 1,‎ , p. 1–39 (ISSN 0761-3032 et 2107-0881, DOI 10.5252/az2016n1a2, lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Paysage d’élevage et de dressage de chevaux d’attelage cérémoniels à Kladruby nad Labem », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  4. a b c d e et f Rousseau 2016, p. 249.
  5. (en) Sonia Svobodova, Christine Blouin et Bertrand Langlois, « Estimation of genetic parameters of Thoroughbred racing performance in the Czech Republic », Animal Research, vol. 54, no 6,‎ , p. 499–509 (ISSN 1627-3583 et 1627-3591, DOI 10.1051/animres:2005035, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) B. Bezděková, P. Jahn, M. Vyskočil et J. Plachý, « Gastric Ulceration and Exercise Intensity in Standardbred Racehorses in Czech Republic », Acta Veterinaria Brno, vol. 74, no 1,‎ , p. 67–71 (ISSN 0001-7213 et 1801-7576, DOI 10.2754/avb200574010067, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Khadka 2010, p. 36.
  8. a et b (en) P. Horín, E. G. Cothran, K. Trtková et E. Marti, « Polymorphism of Old Kladruber horses, a surviving but endangered baroque breed », European Journal of Immunogenetics, vol. 25, no 5,‎ , p. 357–363 (ISSN 1365-2370, DOI 10.1046/j.1365-2370.1998.00117.x, lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) V. Jakubec, W. Schlote, J. Jelínek et A. Scholz, « Linear type trait analysis in the genetic resource of the Old Kladrub Horse », Archives Animal Breeding, vol. 42, no 3,‎ , p. 215–224 (ISSN 2363-9822, DOI 10.5194/aab-42-215-1999, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) L. Vostrý, Z. Čapková, J. Přibyl et B. Hofmanová, « Population structure of Czech cold-blooded breeds of horses », Archives Animal Breeding, vol. 54, no 1,‎ , p. 1–9 (ISSN 2363-9822, DOI 10.5194/aab-54-1-2011, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Petr Zeman et Petr Jahn, « An entropy-optimized multilocus approach for characterizing the strains of Anaplasma phagocytophilum infecting horses in the Czech Republic », Journal of Medical Microbiology,, vol. 58, no 4,‎ , p. 423–429 (ISSN 0022-2615, DOI 10.1099/jmm.0.007831-0, lire en ligne, consulté le ).
  12. Khadka 2010, p. 11-12.
  13. (en) Eva Bártová, Kamil Sedlák, Michaela Syrová et Ivan Literák, « Neospora spp. and Toxoplasma gondii antibodies in horses in the Czech Republic », Parasitology Research, vol. 107, no 4,‎ , p. 783–785 (ISSN 1432-1955, DOI 10.1007/s00436-010-1929-4, lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) Pavla Wagnerová, Bohumil Sak, Dana Květoňová et Zita Buňatová, « Enterocytozoon bieneusi and Encephalitozoon cuniculi in horses kept under different management systems in the Czech Republic », Veterinary Parasitology, vol. 190, no 3,‎ , p. 573–577 (ISSN 0304-4017, DOI 10.1016/j.vetpar.2012.07.013, lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) I. Pavlásek, L. Hess, I. Stehlík et V. Stika, « The fist detection of Giardia spp. in horses in the Czech Republic », Veterinarni Medicina, vol. 40, no 3,‎ , p. 81–86 (ISSN 0375-8427, PMID 7762123, lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) Ivana Praskova, Barbora Bezdekova, Petr Zeman et Petr Jahn, « Seroprevalence of Anaplasma phagocytophilum in horses in the Czech Republic », Ticks and Tick-borne Diseases, vol. 2, no 2,‎ , p. 111–115 (ISSN 1877-959X, DOI 10.1016/j.ttbdis.2011.01.002, lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) Petr Zeman et Petr Jahn, « An entropy-optimized multilocus approach for characterizing the strains of Anaplasma phagocytophilum infecting horses in the Czech Republic », Journal of Medical Microbiology,, vol. 58, no 4,‎ , p. 423–429 (ISSN 0022-2615, DOI 10.1099/jmm.0.007831-0, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) E. Ludvíková, L. Pavlata, M. Vyskočil et P. Jahn, « Selenium Status of Horses in the Czech Republic », Acta Veterinaria Brno, vol. 74, no 3,‎ , p. 369–375 (ISSN 0001-7213 et 1801-7576, DOI 10.2754/avb200574030369, lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) E. Ludvíková, P. Jahn, L. Pavlata et M. Vyskočil, « Selenium and Vitamin E Status Correlated with Myopathies of Horses Reared in Farms in the Czech Republic », Acta Veterinaria Brno, vol. 74, no 3,‎ , p. 377–384 (ISSN 0001-7213 et 1801-7576, DOI 10.2754/avb200574030377, lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Veronika Raskova et Jindrich Citek, « Incidence of Insect Bite Hypersensitivity in a Small Population of Warmblood Horse Breed in the Czech Republic », Journal of Equine Veterinary Science, vol. 33, no 6,‎ , p. 427–432 (ISSN 0737-0806, DOI 10.1016/j.jevs.2012.07.013, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) I. Kolářová, « Health in Czech Phraseology: Who is Healthy as a Horse and Who Has Robust Health », School and Health, vol. 21,‎ , p. 89-98.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]