Marie de Croÿ — Wikipédia

Marie de Croÿ
Marie de Croÿ vers 1930.
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie Elisabeth Louise de Croy-SolreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Famille
Père
Alfred Emanuel Prinz von Croÿ (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Elizabeth Mary Parnell (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflits
Distinctions
Archives conservées par
Archives de l'État en Belgique (BE-A0524_706135_703006_FRE, BE-A0524.490)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marie Élisabeth Louise de Croÿ, de la Maison de Croÿ, née le à Londres et morte le à Saint-Benin-d'Azy, est une princesse belge qui s'est signalée par ses actions de résistance pendant les deux Guerres mondiales.

Biographie[modifier | modifier le code]

La princesse est la fille du prince Alfred de Croÿ (1842-1888) et de son épouse anglaise Elizabeth Mary Parnell (1855-1912)[1].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de la Première Guerre mondiale, elle met sur pied un réseau d'espionnage et lutte contre l'occupant au côté d'Edith Cavell et Jeanne de Belleville en permettant à des soldats alliés de regagner l'Angleterre, depuis son château de Bellignies, via Bruxelles et la Hollande[2]. À Bruxelles, les soldats étaient hébergés dans la clinique d’Edith Cavell. Lorsqu'Edith Cavell est arrêtée en août 1915, le réseau est démantelé et Marie de Croÿ est arrêtée à son tour en septembre 1915. Dans un premier temps, en raison de son rang et de la branche allemande de sa famille, elle bénéficie d'une chambre à la Kommandantur et des services d’une femme de chambre, alors que les autres personnes arrêtées sont détenues à la prison de Saint-Gilles. Son frère a pu échapper à l’arrestation en fuyant en Angleterre[3].

Elle est condamnée à dix années de travaux forcés par les Allemands et déportée. Elle est incarcérée à la prison de Siegburg où elle retrouve Jeanne de Belleville et se lie d'amitié avec Marthe Boël. Guillaume II, à la suite des demandes incessantes du roi d'Espagne Alphonse XIII et du nonce apostolique, Monseigneur Pacelli, lui offre la liberté qu'elle refuse puisque ses compagnes d'infortune ne peuvent en bénéficier également. Les conditions sanitaires de la prison de Siegburg étant déplorables, et la malnutrition généralisée, Marie de Croÿ doit être admise à l'hôpital de Bonn le . Elle est libérée de sa captivité le [4].

Elle est très liée avec la reine Elisabeth de Belgique et la reine Marie de Grande-Bretagne.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle adopte le même comportement héroïque. Elle cache notamment le général Giraud qui s'était évadé de son lieu de captivité en Allemagne. Elle est arrêtée à Lille.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Marie de Croÿ meurt le dans le petit village de Saint-Benin-d'Azy, dans le département de la Nièvre, où la famille de son frère Léopold prince de Croÿ-Solre (1877-1965) possède les châteaux d'Azy et La Vieille Régie[5].

En 2013, la ville de Bellignies inaugure la Place Marie de Croÿ[6].

Les archives de Marie de Croÿ sont conservées aux Archives de l'état de Belgique à Mons[7].

Ses témoignages[modifier | modifier le code]

Marie de Croÿ a écrit :

  • Le martyre des pays envahis, souvenirs de la Princesse de Croÿ, Paris, Plon, 1933.
  • Souvenirs de guerre et de captivité, in la Revue générale, 1933.
  • Le Martyre des pays envahis (1914-1918). Souvenirs de la princesse Marie de Croy. Lettre-préface du comte de Broqueville. Avec 8 gravures hors texte, Paris, Plon, 1933, 283 p. Édition : Paris, impr.-libr. Plon, 8, rue Garancière , 1933. (17 juillet.) In-16, 283 p. [5876]
  • Hélène Amalric (présent.), Princesse et combattante. Mémoires de Marie de Croÿ, Omnibus, 2015, 208 p. (ISBN 978-2-258-11670-2)

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Genealogisches Handbuch des Adels 50 (1971), p. 170.
  2. La Libre.be, « Marie de Croÿ-Solre, la princesse combattante », sur LaLibre.be, (consulté le )
  3. « Philippe Baucq : « Avec Édith Cavell jusqu'au bout » - Résistance belge Première Guerre mondiale », sur Curieuses Histoires Belgique, (consulté le )
  4. Éliane Gubin, Dictionnaire des femmes belges: XIXe et XXe siècles, Lannoo Uitgeverij, 2006 - 637 pages
  5. Voir GHdA 50 (1971), État présent de la noblesse belge (2005), p. 268 et Gothaisches genealogisches Handbuch 1 (2015), p. 321-324. Marie de Croÿ avait obtenu également par arrêté royal du 8 novembre 1919 reconnaissance de noblesse en Belgique et autorisation de continuer à porter le titre de princesse mais elle n'avait jamais levé les lettres patentes pour rendre cette faveur définitive ; voir État présent de la noblesse belge (1987), p. 162.
  6. « Bellignies: l’inauguration d’une nouvelle place digne d’une princesse », sur La Voix du Nord (consulté le )
  7. « Des femmes dans la Résistance - Archives de l'État en Belgique », sur www.arch.be (consulté le )

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]