Joseph Lécussan — Wikipédia

Joseph Lécussan
Joseph Lécussan lors de son procès à Lyon
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Joseph Gilles Lécussan, né le à Gourdan-Polignan (Haute-Garonne) et mort fusillé le à Caluire-et-Cuire[1], est un milicien français, assassin de Victor Basch dans le cadre des exactions commises par cette organisation supplétive de l'occupant nazi durant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'instituteur, il est admis à l'École navale en 1916 et devient officier de marine dans la spécialité d'électricien-torpilleur. Il parvient au grade de capitaine de corvette, commande une escadrille de patrouilleurs en 1940 et est officier de la Légion d'Honneur. Sur le plan politique, cet antisémite et anticommuniste forcené aurait été lié à la Cagoule. En , il est nommé directeur régional du Service des questions juives créé à Toulouse, et conserve cette fonction jusqu'à .

Il est ensuite nommé par Joseph Darnand au poste de chef régional de la Milice française à Lyon, où il côtoie Paul Touvier, chef du 2e service. Il y est responsable de l'assassinat[2] de Victor et Hélène Basch, le , à Neyron. C'est lui qui alerte[3] de la présence de Victor Basch à Lyon le lieutenant Moritz, alors à la tête d'une des deux branches du Sicherheitsdienst de Lyon (l'autre branche était dirigée par Klaus Barbie ; la responsabilité du Sicherheitsdienst de Lyon dans son ensemble, le dixième Einsatz Kommando, incombait à Werner Knab).

Le , en compagnie de Moritz mais également de Touvier, de Gonnet et d'autres miliciens (une dizaine de personnes au total), il participe à l'arrestation de Hélène et Victor Basch à leur domicile.

Après avoir conduit Hélène et Victor Basch à Neyron, Lécussan reconnaîtra y avoir assassiné[3] Victor Basch, Gonnet se chargeant d'assassiner Hélène Basch[3].

Il est ensuite envoyé dans le Cher, où il cumule ses responsabilités dans la milice avec les fonctions de sous-préfet de Saint-Amand-Montrond qu'il s'approprie de son propre chef le . Il est responsable du massacre des puits de Guerry[4]36 détenus juifs ont été assassinés en en représailles à l'enlèvement de la prise en otages de miliciens berrichons par les résistants de Saint-Amand Montrond et aussi sous le coup de l'assassinat du collaborationniste Philippe Henriot.

Arrêté après la chute de l'Allemagne nazie, où il s'était réfugié, Joseph Lécussan est jugé et condamné à mort à Lyon le et passé par les armes le suivant.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de la Haute-Garonne, État civil numérisé de la commune de Gourdan-Polignon, registre de l'année 1895, acte N°35 et sa mention marginale de décès.
  2. Jacques Derogy, « L'Express retrouve Paul Touvier », L'Express, publié le 5 juin 1972, mis à jour le 16 octobre 2003 (consulté le ).
  3. a b et c Documentaire Milice, film noir d'Alain Ferrari, témoignage de Françoise Basch, 1997.
  4. [PDF]Jean-Yves Ribault, « La tragédie des puits de Guerry (été 1944) : étapes, rouages et mobiles d’une répression raciale », sur fondationresistance.org, .