Maximilien-Eugène d'Autriche — Wikipédia

Maximilien Eugène d'Autriche
Fonction
Membre de la chambre des seigneurs d'Autriche (d)
-
Titre de noblesse
Archiduc
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
NiceVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Maximilian Eugen von ÖsterreichVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Maximilian Eugen Ludwig Friedrich Philipp Ignatius Joseph Maria von ÖsterreichVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
MaxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Père
Mère
Fratrie
Charles Ier d'Autriche (frère aîné)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Autres informations
Distinctions

Maximilien Eugène Frédéric Louis Philippe Ignace Joseph Marie de Habsbourg-Lorraine, archiduc d'Autriche, prince de Bohême et de Hongrie, (né le à Vienne et mort le à Nice) est un membre de la maison de Habsbourg. Il est le seul frère de l'empereur Charles Ier de Habsbourg-Lorraine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Maximilien-Eugène, son frère Charles et leur mère Marie-Josèphe en 1910.

Petit-neveu de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, l'archiduc Maximilien est le second fils de l'archiduc Othon (1865-1906) et de la princesse Marie-Josèphe de Saxe (1867-1944). Né le , il est baptisé trois jours plus tard, par l'archevêque de Vienne, Anton Josef Gruscha, le suivant ; son parrain est son grand-oncle paternel l'archiduc Louis-Victor, représenté par l'archiduc Frédéric de Teschen[1].

À sa naissance, il est cinquième dans l'ordre successoral, son grand-père l'archiduc Charles-Louis (1833-1896) étant l'héritier désigné. Celui-ci meurt l'année suivante. Son oncle, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche (1863-1914), devient héritier du trône ; le nouvel archiduc héritier contracte, en 1900, une union morganatique. Les enfants issus de ce mariage ne sont pas dynastes[2].

Première Guerre[modifier | modifier le code]

L'archiduc Charles, frère aîné de l'archiduc Maximilien-Eugène, devient hériter en second. Pieux et droit, il épouse, en 1911, une princesse franco-italienne, Zita de Bourbon-Parme, avec qui il a huit enfants. En 1914, l'archiduc-héritier François-Ferdinand est assassiné par un terroriste serbe[3]. À 26 ans, l'archiduc Charles devient héritier d'un empereur octogénaire, alors que l'Europe entre en guerre. Officier, l'archiduc Maximilien, âgé de 19 ans, participe à la guerre. En 1915, le jeune archiduc est admis dans l'ordre de la Toison d'Or. Le , le vieil empereur meurt laissant à son héritier un empire défait et au bord de l'éclatement[4].

L'archiduchesse Franziska.

Unique frère de l'empereur, l'archiduc Maximilien-Eugène est mandaté à Berlin au début de 1917 pour faire part officiellement de l'avènement de son frère à l'empereur allemand Guillaume II. Le , l'archiduc Maximilien devient membre de la chambre des seigneurs d'Autriche. Le de la même année, il épouse la princesse Franziska zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst, fille du prince de Konrad de Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst et de son épouse la comtesse Françoise de Schönborn-Buchheim, à Laxenburg, près de Vienne, où le nouvel empereur a choisi de résider par raison d'économie et de politique tant que la guerre dure.

L'empereur offre à son frère le palais du Belvédère. En 1918, l'archiduc participe à la victoire du Dosso Alto. L'archiduc est décoré de l'ordre de Léopold, mais les Italiens reprennent bientôt le mont. L'empereur renonce au pouvoir en novembre et certains monarchistes songent à donner la couronne à Maximilien-Eugène. L'archiduchesse Franziska donne le jour à un fils le , trois semaines après l'effondrement de l'empire et de la monarchie[5].

Après la guerre, l'exil[modifier | modifier le code]

Acculé par la défaite à renoncer à l'exercice du pouvoir, l'empereur Charles et sa famille doivent s'exiler en Suisse, puis après deux tentatives pour reprendre le pouvoir en Hongrie, l'empereur et sa famille sont assignés à résidence sur l'Île de Madère. Le dernier souverain de la Maison de Habsbourg-Lorraine y trouve une mort prématurée le et l'archiduc Maximilien Eugène assiste aux funérailles de son frère à Funchal[6].

Le , les députés autrichiens votent la loi de Habsbourg, qui exile et bannit définitivement les membres de la maison de Habsbourg-Lorraine et confisque leurs biens[7]. Dès lors, l'archiduc Maximilien-Eugène est contraint à l'exil. Il s'installe à Munich où son épouse l'archiduchesse Franziska tient un salon à la mode réputé et ouvre une maison de couture[8].

En , le gouvernement de la République d'Autriche dirigé par le chancelier Engelbert Dollfuss, qui plus tôt cette année avait déclaré que le parlement s'était dissous et n'avait entrepris aucune action pour organiser des élections, autorise Maximilien à résider en Autriche. Sa mère, l'archiduchesse Marie Josèphe, meurt au château de Wildenwart, à Erlangen, en Bavière, le [5].

Toutefois, le , la deuxième République d'Autriche rétablit les lois républicaines valables avant le régime dictatorial et confirme dès lors la validité de la loi de Habsbourg exilant les membres de la famille impériale. Après la Seconde Guerre mondiale, Franziska et l'archiduc Maximilien s'installent en France où le couple porte les titres de courtoisie de comte de Wernberg ou de comte de Kyrbourg. L'archiduchesse et son mari mènent avec leur famille une vie particulièrement retirée.

Mort[modifier | modifier le code]

Maximilien meurt d'une crise cardiaque à Nice, le à l'âge de 56 ans. Son épouse lui survit durant 37 ans et meurt le , quatre mois après sa belle-sœur l'impératrice Zita[5].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Le , l'archiduc Maximilien-Eugène se marie avec la princesse Franziska zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst (née à Teplitz le et morte à Salzbourg le ), fille de Konrad prince zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst (1863-1918) et de Franziska, comtesse von Schönborn-Buccheim (1866-1937)[5].

Le couple a deux fils[9] :

  • Ferdinand d'Autriche (né à Vienne, le et mort à Ulm le ), marié en 1956 avec la comtesse Hélène de Toerring-Jettenbach (née en 1937). Ils ont eu deux filles et un fils :
  • Heinrich d'Autriche (né à Munich le et mort à Zurich le ), marié en 1961 avec la comtesse Ludmilla von Galen (née en 1939). Ils ont eu trois fils et une fille:
    • Archiduc Philippe, né en 1962, épouse en 2006 Mayasuni Heath ;
    • Archiduchesse Marie-Christine, née en 1964, épouse en 1996 Clemens Guggenberg von Riedhofen ;
    • Archiduc Ferdinand, né en 1965, épouse en 1999 la comtesse Katharina von Hardenberg ;
    • Archiduc Konrad, né en 1971, épouse en 2005 Ashmita Goswami.

Honneurs[modifier | modifier le code]

L'archiduc Maximilien-Eugène est[5] :

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. François-Charles d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
4. Charles-Louis d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Sophie de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
2. Otto de Habsbourg-Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Ferdinand II des Deux-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
5. Marie-Annonciade de Bourbon-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine-Teschen
 
 
 
 
 
 
 
1. Maximilien-Eugène d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12. Jean Ier de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
6. Georges Ier de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13. Amélie de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
3. Marie-Josèphe de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. Ferdinand II de Portugal
 
 
 
 
 
 
 
7. Marie-Anne de Portugal
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Marie II de Portugal
 
 
 
 
 
 

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Amtlicher Theil », Wiener Zeitung, no 90,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Énache 1999, p. 54-57.
  3. Énache 1999, p. 54.
  4. Énache 1999, p. 36.
  5. a b c d et e Énache 1999, p. 32.
  6. Énache 1999, p. 42.
  7. Feigl 2009, p. 403.
  8. Tourtchine 1991, p. 195.
  9. Énache 1999, p. 32-33.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. II, t. 10, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 224 p..
  • Erich Feigl, Zita de Habsbourg : Mémoires d'un empire disparu, Fleurus, Criterion éditions, coll. « Histoire », , 453 p. (ISBN 978-2-90370-250-2).

Liens externes[modifier | modifier le code]