Principe de plaisir — Wikipédia

Le principe de plaisir (Lustprinzip) ou principe de plaisir/déplaisir, s'oppose en psychanalyse au principe de réalité. Il s'agit chez Freud d'un principe économique visant à réguler le fonctionnement de l'appareil psychique : éviter le déplaisir afin de procurer le plaisir.

Origine et définition du concept[modifier | modifier le code]

La notion de « principe de plaisir » n'est pas due à Freud, mais à Gustav Fechner, qui a beaucoup marqué Sigmund Freud et a lui-même énoncé « un principe de plaisir de l'action »[1]. L'idée de Freud est « de fonder sur le plaisir un principe régulateur du fonctionnement mental », selon lequel « l'ensemble de l'activité psychique a pour but d'éviter le déplaisir et de procurer le plaisir »[2]. Selon Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, le principe de plaisir est « un principe économique » : tandis que le déplaisir « est lié à l'augmentation des quantités d'excitation », le plaisir est lié « à leur réduction »[2]. Le principe de plaisir/déplaisir (qu'on abrège en « principe de plaisir ») régit le fonctionnement de l'appareil psychique « en processus primaires »[3].

Dans Lustprinzip en allemand, Lust a deux sens d'après Michèle Pollack-Cornillot : celui de plaisir ainsi que celui de désir, d'envie (par exemple dans l'expression courante Lust haben auf, il s'agit d' « avoir envie de, désirer »)[3].

Neurones et plaisir[modifier | modifier le code]

Freud est d'abord neurologue. Le principe du neurone qui transmet, afin de retrouver un état de repos, son activation aux neurones auxquels il est connecté est connu. Le neurone tend à perdre son excitation.

Ce principe neuronal sera, dès avant la naissance de la psychanalyse, associé à la recherche du plaisir.

Néanmoins, Freud renonce à ce modèle cérébral pour s'intéresser à l'appareil psychique, fondant une métapsychologie. Dans l'Interprétation des rêves, il considère une tendance de l'être humain à fuir la pulsion, énergie psychique, ou à vouloir s'en décharger.

Plaisir, réalité et compulsion[modifier | modifier le code]

L'Interprétation du rêve (1900) sera le moment d'opposer le principe de plaisir au principe de réalité, caractérisant la conscience (voir : Première topique), permettant à la décharge d'être ajournée.

En 1920, à partir d'Au-delà du principe de plaisir, Freud créera une pulsion de mort, élaborera une seconde topique et le principe de plaisir se verra remanié.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gustav Fechner, Über das Lustprinzip des Handelns, in Zeitschrift für Philosophie und Philosophische Kritik, Halle, 1848. Référence indiquée par J. Laplanche et J.-B. Pontalis.
  2. a et b Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, « Principe de plaisir », dans Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF, coll. « Bibliothèque de la psychanalyse », (1re éd. 1967) (ISBN 2-13-038621-0), p. 332-335.
  3. a et b Michèle Pollack-Cornillot, « principe de plaisir/déplaisir », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette, (ISBN 201279145X), p. 1332-1333.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Texte de référence[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Université du Québec, Bibliothèque numérique [1] Freud, Au-delà du principe de plaisir (1920)