Rima Abdul Malak — Wikipédia

Rima Abdul Malak
Illustration.
Rima Abdul Malak en mai 2022.
Fonctions
Ministre de la Culture

(1 an, 7 mois et 22 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Élisabeth Borne
Gouvernement Borne
Prédécesseur Roselyne Bachelot
Successeur Rachida Dati
Conseillère culturelle de la présidence de la République

(2 ans, 5 mois et 8 jours)
Président Emmanuel Macron
Prédécesseur Claudia Ferrazzi
Attachée culturelle auprès de l'ambassade de France aux États-Unis

(4 ans)
Biographie
Date de naissance (45 ans)
Lieu de naissance Beyrouth (Liban)
Nationalité Libanaise
Française
Diplômée de IEP de Lyon
Université Panthéon-Sorbonne
Résidence Palais-Royal (Paris 1er)
Ministres français de la Culture

Rima Abdul Malak, née le à Beyrouth (Liban), est une femme politique franco-libanaise.

Après avoir été directrice des programmes de Clowns sans frontières puis responsable du pôle musiques à Culturesfrance (devenu l'Institut français), elle rejoint le cabinet de Christophe Girard, adjoint à la Culture à la mairie de Paris, puis devient conseillère Culture du maire de Paris, Bertrand Delanoë, entre 2012 et 2014[1]. Elle est ensuite nommée attachée culturelle à New York.

En novembre 2019[2], elle devient conseillère culture et communication du président Emmanuel Macron. Nommée le , elle est ministre de la Culture dans le gouvernement Élisabeth Borne[3] et quitte ses fonctions le 11 janvier 2024.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Née le 11 février 1979 à Beyrouth, dans une famille libanaise de culture chrétienne[4], Rima Abdul Malak vit au Liban jusqu'à l'âge de dix ans et effectue sa scolarité au collège Notre-Dame de Jamhour[5]. En 1989, durant la guerre du Liban, la famille Abdul Malak quitte le Liban pour emménager en France. Selon son oncle paternel, Samir Abdelmalak : « Leur maison a été attaquée, ils ont littéralement échappé à la mort. Leur père décide alors de partir et d'installer sa femme et ses trois enfants à Lyon, qu'il connaît bien pour y avoir passé son cursus universitaire[6]. »

Elle possède la double nationalité française et libanaise[7].

Formation[modifier | modifier le code]

Rima Abdul Malak étudie au lycée international de Lyon, puis à l'Institut d'études politiques de Lyon, où elle a le politologue libertaire Philippe Corcuff comme enseignant[8] et dont elle sort diplômée en 1999[9]. En 2000, elle obtient un DESS développement et coopération internationale à l'université Panthéon-Sorbonne à Paris[3].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Ses débuts professionnels sont effectués au sein du Comité catholique contre la faim et pour le développement[3].

Directrice des programmes de Clowns sans frontières (2001-2006)[modifier | modifier le code]

De 2001 à 2006, elle dirige[10] les programmes de l'association Clowns sans frontières, dont la mission est d'apporter à travers le rire et le spectacle, un soutien psychosocial aux enfants et aux populations victimes de crises humanitaires ou en situation de grande précarité. Elle coordonne la recherche de financements, l'organisation des missions de l'association et l'animation du réseau des artistes et des bénévoles à travers la France[11].

Elle participe à l'édition de l'ouvrage de Clowns sans frontières[12], J'ai 10 ans, publié en 2003, et à l'organisation de spectacles de soutien, notamment à l'Olympia, avec les artistes parrains de l'association, tels que M[13].

En décembre 2013, elle participe à l'émission Vivement dimanche de Michel Drucker à l'invitation de Louis et Matthieu Chedid pour promouvoir l'association[14].

Mairie de Paris (2008-2014)[modifier | modifier le code]

En 2008, elle devient conseillère spectacle vivant auprès de l'adjoint à la Culture Christophe Girard, puis sa directrice de cabinet en 2010. Elle travaille sur la réforme des théâtres municipaux et le renouvellement de leurs directions, l'ouverture de nouveaux équipements culturels comme le Centquatre, la Gaîté-Lyrique, ou les maisons des pratiques artistiques amateurs, et organise les États généraux de la Nuit, à la suite de la pétition « Quand la nuit meurt en silence »[15].

Etant l'une des conseillères culture du maire de Paris Bertrand Delanoë (de 2012 à 2014)[1], elle participe à plusieurs projets municipaux[16] tels que la Philharmonie, la création de l'établissement public Paris Musées regroupant quatorze des dix-sept musées de Paris, l'ouverture du Louxor - Palais du Cinéma, le développement des bibliothèques ou encore Nuit blanche.

Attachée culturelle auprès de l'ambassade de France aux États-Unis (2014-2018)[modifier | modifier le code]

En 2014, elle est nommée attachée culturelle, directrice du département des Arts visuels et spectacle vivant du service culturel de l'ambassade de France aux États-Unis.

Elle promeut la diffusion de la "scène française" en permettant à des artistes de se produire aux États-Unis, en encourageant les traductions et les nouvelles créations[17],[18],[19],[20].

Elle met en place un festival jeune public à New York dénommé TILT[21],[22], coorganisé avec le FIAF et une dizaine de lieux partenaires, en programmant des artistes du monde francophone et des artistes américains[7].

Elle participe également à la programmation des Nuits de la philosophie et des festivals de la librairie Albertine.

Elle est par ailleurs responsable des fonds de soutien de la Fondation FACE (French American Cultural Exchange) pour l'art contemporain, le théâtre, la danse, la musique contemporaine et le jazz.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Conseillère « Culture et communication » à l'Élysée (2019-2022)[modifier | modifier le code]

En novembre 2019, elle devient[2] conseillère Culture et communication dans le cabinet du président de la République, Emmanuel Macron, en remplacement de Claudia Ferrazzi[23].

Elle orchestre la mise en œuvre de l’année blanche pour les intermittents du spectacle à la suite de la crise suscitée par la pandémie de Covid-19[24],[25],[26].

En juin 2020, son nom est cité comme possible ministre de la Culture en succession de Franck Riester[27].

La presse souligne son influence[28],[29],[30] sur les nominations dans le secteur culturel. Elle contribue au plan « Mondes nouveaux » de commande publique établi en 2021[31] pour soutenir l'industrie culturelle française dans le cadre du plan de relance.

Ministre de la Culture (2022-2024)[modifier | modifier le code]

Le , elle est nommée ministre de la Culture dans le gouvernement Élisabeth Borne[32],[33]. Elle nomme Emmanuel Marcovitch comme directeur de cabinet[34]. Elle s'engage à défendre « la souveraineté culturelle, à investir dans l’éducation artistique et à relever le défi de la transition écologique dans le milieu artistique » et de collaborer avec le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye dans une perspective d’apaisement des mémoires en citant les propos d'Emmanuel Macron[35] : « Ce n’est ni une politique de repentance ni une politique de déni, c’est une politique de reconnaissance[36],[5]. » Elle quitte ses fonctions le 11 janvier 2024 à la suite de la composition du gouvernement Gabriel Attal où elle est remplacée par Rachida Dati[37].

Lutte contre les violences sexuelles dans le cinéma[modifier | modifier le code]

En , Rima Abdul Malak annonce un renforcement des mesures de prévention contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma français. Il s'agit en particulier d'une formation obligatoire au début du tournage, à destination de toute l’équipe d’un film soutenu par le Centre national du cinéma et de l’image animée[38]. Dans le cadre de l'affaire Gérard Depardieu, elle annonce une « procédure disciplinaire » par la grande chancellerie de la Légion d'honneur concernant l'acteur[39]. Toutefois, le président Emmanuel Macron la désavoue, estimant que la ministre de la Culture s'est « un peu trop avancée », il considère que la Légion d’honneur est un ordre n’ayant pas pour vocation de « faire la morale »[40].

Controverses[modifier | modifier le code]

Mise en examen du directeur du CNC[modifier | modifier le code]

Un mois après sa nomination, elle accorde une interview au journal Le Parisien où elle annonce ses projets politiques. Elle affirme qu'elle souhaite maintenir Dominique Boutonnat à la tête du Centre national du cinéma et de l'image animée, mis en examen pour agression sexuelle. Elle justifie cette décision par « la présomption d'innocence » et souligne également son bilan : « Il est le patron d’un CNC qui a fait face à la crise et qui, par ailleurs, a été pionnier sur la lutte contre les violences sexuelles et sexistes[41],[42]. »

Festival de Cannes 2023[modifier | modifier le code]

Lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes 2023, elle se dit « estomaquée » des propos de la cinéaste Justine Triet lors de la traditionnelle allocution de la lauréate de la Palme d'Or qui déclenche une polémique, puis dénonce le lendemain un « fond idéologique d'extrême gauche » d'un discours « ingrat et injuste  »[43].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Nominations à la Mairie de Paris »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur L'ADN, (consulté le ).
  2. a et b « Elysée : Claudia Ferrazzi passe la main à Rima Abdul-Malak », sur www.artnewspaper.fr (consulté le ).
  3. a b et c « Rima Abdul-Malak nommée ministre de la Culture », sur livreshebdo.fr (consulté le ).
  4. « France : Rima Abdul Malak, une franco-libanaise à la tête du ministère de la Culture », sur Espace Manager (consulté le ).
  5. a et b r Sophie Akl Chedid, « Qui est Rima Abdul Malak ? », sur present.fr, (consulté le ).
  6. Karine Ziadé, « La femme qui chuchote à l’oreille de Macron », sur Ici Beyrouth, (consulté le ).
  7. a et b « Rima Abdul-Malak est Attachée culturelle à New-York », sur youtube.com, (consulté le ).
  8. Philippe Corcuff, « Rima Abdul Malak : un parcours créolisant » Accès libre, (consulté le ).
  9. Dahlia Girgis, « Rima Abdul-Malak nommée ministre de la Culture » Accès libre, sur livreshebdo.fr, (consulté le ).
  10. « RFI - Rima Abdul Malak - Invité du matin », sur www1.rfi.fr (consulté le ).
  11. « IL FAUT TRANSFORMER L'ECOLE », sur L'Humanité, (consulté le ).
  12. Clowns sans frontières (France), J'ai 10 ans, Magellan, (ISBN 2-914330-45-6 et 978-2-914330-45-9, OCLC 300221526, lire en ligne).
  13. « Super M », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  14. « Vivement Dimanche // M & Louis Chédid (01/12/2013) », sur Michel Drucker, (consulté le ).
  15. « Quand la nuit parisienne meurt en silence », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  16. « Exode culturel à la Mairie de Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Baudouin Eschapasse, « La France à l'assaut de Broadway », Le Point, (consulté le ).
  18. « « Oh, boy ! », de Champigny à Broadway », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Capucine Moulas, « "Douze e-mails pour un mot": quand le théâtre français s'exporte aux US », sur French Morning US, (consulté le ).
  20. (en-US) « American Actors Give New Voice To French Theater », sur The Theatre Times, (consulté le ).
  21. (en) « The 3rd Annual Tilt Kids Festival Announces Lineup », sur www.nymetroparents.com (consulté le ).
  22. (en) BWW News Desk, « 3rd annual TILT Kids Festival Comes to NYC », sur BroadwayWorld.com (consulté le ).
  23. « Emmanuel Macron et la culture, l’histoire d’un rendez-vous manqué », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Emmanuel Macron : la culture en ligne de fuite », sur France Culture, (consulté le ).
  25. « Annonces de Macron : dans les coulisses de la réunion à l’Élysée avec Stanislas Nordey et Éric Toledano », Télérama (consulté le ).
  26. « Un an après, les dessous du « grand show » organisé par Macron avec des artistes pour rassurer le monde de la culture », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. Attitude, « Qui pour remplacer Franck Riester ? », La Lettre du musicien (consulté le ).
  28. Roxana Azimi, « Temple de l’art contemporain, le Palais de Tokyo fête ses 20 ans en regrettant l’éclat de ses débuts » Accès limité, sur lemonde.fr, (consulté le ).
  29. David Caviglioli, « Rima Abdul-Malak, l’autre ministre de la Culture » Accès payant, L'Obs, (consulté le ).
  30. « Au Louvre, la campagne de réélection contrariée de Jean-Luc Martinez, président-directeur au bilan controversé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « 30 millions - Le montant de la commande publique « Mondes nouveaux » », Le Quotidien de l'art (consulté le ).
  32. Sandrine Bajos, « Gouvernement : Rima Abdul-Malak, la nouvelle ministre de la Culture », Le Parisien - Aujourd'hui en France, (consulté le ).
  33. « Gouvernement Borne : Rima Abdul Malak, une « bosseuse » nommée à la Culture », Le Figaro, (consulté le ).
  34. « Culture : Emmanuel Marcovitch, directeur de cabinet de Rima Abdul-Malak », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  35. La France vue par Emmanuel Macron, Éditions de l'Aube, (ISBN 978-2-8159-4888-3) :

    « Il faut reconnaitre toutes ces parts de mémoire et les replacer dans une histoire commune. C'est pourquoi j'ai fait appel à Benjamin Stora. Il propose un chemin de travail, d'actions, d'actes. Ce sont des gestes de reconnaissance. Ce n'est ni une politique de repentance ni une politique de déni, c'est une politique de reconnaissance. J'y crois beaucoup. »

    .
  36. « La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak entend défendre la "souveraineté culturelle" de la France », sur Franceinfo, (consulté le )
  37. Benjamin Rabier, « Rachida Dati nommée ministre de la Culture par Gabriel Attal », sur PureMédias,
  38. Joanna Blain, « Sur les tournages, tout le monde devra avoir suivi une formation contre les violences sexistes et sexuelles », sur Télérama, (consulté le )
  39. Martin Planques avec AFP, « Gérard Depardieu : la ministre de la Culture annonce une « procédure disciplinaire » concernant la légion d'honneur de l'acteur », sur La Dépêche, (consulté le ).
  40. « Emmanuel Macron dénonce une « chasse à l’homme » contre Gérard Depardieu », sur Libération, (consulté le )
  41. « La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak défend le patron du CNC accusé d'agression sexuelle », sur BFMTV (consulté le ).
  42. Par Kevin Boucher et Catherine Balle, « Législatives, cinéma, MeToo... les premières confessions de Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  43. "INGRAT ET INJUSTE": RIMA ABDUL-MALAK PERSISTE DANS SA CRITIQUE DU DISCOURS DE JUSTINE TRIET À CANNES" par Clément Boutin sur BFM le 28/05/2023[1]
  44. « Décret du 13 mai 2016 portant promotion et nomination, sur le portefeuille du ministère des Affaires étrangères », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  45. Décret no 57-549 du 2 mai 1957 - art. 2 (V).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]