Sneferka — Wikipédia

Sneferka
Image illustrative de l’article Sneferka
Serekh de Sneferka[1].
Période Époque thinite
Dynastie Ire ? IIe dynastie ?
Fonction roi
Prédécesseur Sénedj ?
Dates de fonction 2690 à 2682 av. J.-C. (selon J. Málek si IIe dynastie)

2770 à 2762 av. J.-C. (selon P. Kaplony, D. Sitek si IIe dynastie)

Successeur Néferkarê ?

Sneferka est un roi mystérieux appartenant à l'extrême fin de la Ire dynastie ou à la IIe dynastie, période d'une certaine instabilité dans le pays.

Attestations[modifier | modifier le code]

Le nom d'Horus de Sneferka est l'objet d'investigations actuellement, en raison de l'ordre typographique inhabituel des signes hiéroglyphiques à l'intérieur du serekh. Cela a conduit à plusieurs lectures différentes : son nom est lu comme Seneferka, Sneferka, Neferseka et Sekanefer[2]. Le nom de Sneferka apparaît sur plusieurs vases de schiste et d'albâtre. L'un a été trouvé dans le mastaba du haut dignitaire Merka qui servait sous le roi  ; un deuxième dans les galeries souterraines de la pyramide à degrés de Djéser à Saqqarah (IIIe dynastie) et le troisième a été trouvé dans un mastaba anonyme, également à Saqqarah. Un quatrième artefact portant le nom de Sneferka se trouve dans la collection privée Georges-Michailidis mais son authenticité n'est pas assurée, son origine étant inconnue. De plus, l'inscription sur ce quatrième objet de la collection Michailidis est un serekh sans le faucon Horus, ce qui est très inhabituel pour tout objet égyptien de cette période[3],[4],[5].

Identité[modifier | modifier le code]

Plusieurs hypothèses s'affrontent sur l'identité et la place chronologique de ce roi, les uns le plaçant à la fin de la Ire dynastie, les autres au milieu de la IIe dynastie.

Outre le serekh de Sneferka, les inscriptions mentionnent plusieurs institutions et lieux déjà connus grâce à des découvertes datant du règne de . On les appelle Qaou-Netjerou (Élévations des dieux) et Ah-Netjer (Palais divin) et ils figurent dans plusieurs inscriptions de vases en pierre du tombeau de à Abydos. Des égyptologues comme Peter Kaplony concluent que les inscriptions prouvent une contiguïté chronologique avec le roi ou que le nom Sneferka était un nom alternatif que portait pendant une courte période.

Deux artefacts d'origines différentes montrent le serekh d'un roi, dont le nom est très controversé, car le signe hiéroglyphique utilisé pour écrire le nom du roi est presque illisible. Comme au moins la représentation d'un oiseau était reconnue, le roi en question est appelé Horus Oiseau. Des égyptologues comme Wolfgang Helck et Peter Kaplony pensent que Sneferka et Horus Oiseau se sont battus pour obtenir le trône d'Égypte. Les luttes ont culminé avec le pillage du cimetière royal d'Abydos, qui a donc été abandonné. La lutte pour le trône a peut-être mené à l'avènement de la IIe dynastie par le roi Hotepsekhemoui. Une preuve à l'appui de cette théorie est le nom d'Horus d'Hotepsekhemoui qui signifie Les deux puissances sont réconciliées, et pourrait être liée à une réunification du royaume égyptien après une période trouble[6],[7],[8].

En revanche, l'égyptologue Kim Ryholt pense que Sneferka a régné au milieu de la IIe dynastie et devait être identifié avec le Neferkarê attesté dans les listes ramessides. Il souligne la circonstance que les scribes de Ramsès II ont souvent ajouté le symbole du soleil aux noms des premiers rois dynastiques, ignorant le fait que le soleil n'était pas encore un objet d'adoration divine à cette époque précoce. Pour étayer son point de vue, Ryholt cite des noms de cartouches tels que Nebkarê alors que le roi de l'époque se nomme Nebka[9]. L'égyptologue Aidan Mark Dodson pense de la même façon et souligne le fait que presque tous les serekhs de Sneferka sont faits sur des ratures, ce qui conduit à la conclusion que Sneferka a usurpé les vases de . Ce comportement était typique des rois qui régnaient un peu plus tard que le propriétaire original des artefacts réutilisés et qui n'ont régné que très peu de temps[10].

Titulature[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Lacau & Jean-Philippe Lauer, La Pyramide à Degrés IV. – Inscriptions gravées sur les Vases : Fouilles à Saqqarah., Service des antiquités de l’Égypte, Cairo 1936.
  2. I.E.S. Edwards, The Cambridge ancient history, vol. 1-3, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-07791-5), p. 29.
  3. Walter Bryan Emery, Great tombs of the First Dynasty: Excavations at Saqqara, vol. 3. Egypt exploration society, London/Cairo 1958. p. 38.
  4. Pierre Lacau & Jean-Philippe Lauer, La Pyramide à Degrés IV. - Inscriptions gravées sur les vases ; Fouilles à Saqqarah. Service des antiquités de l'Égypte, Le Caire, 1936, p. 15–17.
  5. Toby Wilkinson, Early Dynastic Egypt, London, Routledge, (ISBN 0-415-18633-1), p. 69.
  6. Peter Kaplony, « Er ist ein Liebling der Frauen – Ein « neuer » König und eine neue Theorie zu den Kronprinzen sowie zu den Staatsgöttinnen (Kronengöttinnen) der 1./2. Dynastie », dans Manfred Bietak, Ägypten und Levante, Wien, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, (ISBN 978-3-7001-6668-9), p. 126–127.
  7. Dietrich Wildung, Die Rolle ägyptischer Könige im Bewußtsein ihrer Nachwelt, p. 36–41.
  8. Hans Wolfgang Helck, Untersuchungen zur Thinitenzeit : Ägyptologische Abhandlungen, vol. 45, Wiesbaden, Harrassowitz, (ISBN 3-447-02677-4), p. 117.
  9. Kim Steven Bardrum Ryholt, dans : Journal of Egyptian History, vol.1. BRILL, Leiden 2008, (ISSN 1874-1657), p. 159–173.
  10. Aidan Mark Dodson, « The Mysterious Second Dynasty », dans : KMT - A Modern Journal of Ancient Egypt Nr.7. Kmt Communications, San Francisco 1996, (ISSN 1053-0827), p. 19-31.

Liens externes[modifier | modifier le code]